Vendredi 12 février 2016
«Focaliser sur la croissance du PIB est simpliste.
Nous rejetons les approches qui prennent pour acquis que tout type de croissance imprègne et fortifie les fondations et rejaillisse sur les pauvres»
Nous rejetons les approches qui prennent pour acquis que tout type de croissance imprègne et fortifie les fondations et rejaillisse sur les pauvres»
Jim Yong Kim
Le président de la Banque mondiale
Le président de la Banque mondiale
J’aurais aussi pu prendre comme mot du jour une autre déclaration du même Jim Yong Kim rapportée dans le même article «Certaines entreprises utilisent des stratégies élaborées afin de ne pas payer de taxes dans les pays où elles sont présentes. C’est une forme de corruption qui touche les populations pauvres»
Dans son discours, le président de la Banque Mondiale a également jugé «simpliste» de penser qu’une forte croissance économique pourrait à elle seule faire reculer les inégalités.
«Focaliser sur la croissance du PIB est simpliste. Nous rejetons les approches qui prennent pour acquis que tout type de croissance imprègne et fortifie les fondations et rejaillisse sur les pauvres», a déclaré le dirigeant.
Selon M. Kim, les Etats doivent trouver un modèle de croissance économique qui «promeut les citoyens les plus pauvres plutôt que maintenir ceux qui sont en haut de l’échelle».
L’ONG Oxfam a salué le discours du dirigeant, tout en l’appelant à soutenir le processus «permettant de mettre tous les pays sur un pied d’égalité» en termes de taxation des entreprises.
«Jim Kim a raison de souligner que les plus riches capturent une part excessive des produits de la croissance», a déclaré le directeur de l’organisation à Washington Nicolas Mombrial.
Mastodonte du développement économique, la Banque mondiale s’est fixée comme objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et de doper les revenus des 40% de la population la moins favorisée pour réduire les inégalités.
Les choses avancent si les responsables des grandes institutions mondiales commencent à tenir de tels discours.
Il y a cependant encore beaucoup d’économistes et de politiques qui continuent à croire à la théorie du ruissellement : il faut des très riches et par leur action la richesse ruisselle vers les plus pauvres. Il me semble que nous ne sommes plus à cette phase du capitalisme.