Il faut des mots du jour plus courts à la fois pour les lecteurs, mais aussi pour le rédacteur.
J’ai glané lors d’une émission de radio cette phrase inspirante de Romain Gary que j’ai mis en exergue et que je partage aujourd’hui.
J’ai bien sûr vérifié.
Il s’agit bien d’une citation de Romain Gary qu’il a fait figurer dans son premier roman « Éducation européenne » écrit en 1943 et paru en 1945 (qu’on trouve en Folio, n° 203). Voici le passage en question (page 246, à la fin du chapitre 31) :
– J’aime tous les peuples, dit Dobranski, mais je n’aime aucune nation. Je suis patriote, je ne suis pas nationaliste.
– Quelle est la différence ?
– Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres. Les Russes, les Américains, tout ça… Il y a une grande fraternité qui se prépare dans le monde, les Allemands nous auront valu au moins ça…
Roman Kacew, devenu Romain Gary est né le 21 mai 1914 à Vilna dans l’Empire russe (actuelle Vilnius en Lituanie). Il se suicide le 2 décembre 1980 avec un revolver. C’était un aviateur, militaire, résistant, diplomate, romancier, scénariste et réalisateur français, de langues française et anglaise.
Il est le seul romancier à avoir reçu le prix Goncourt à deux reprises, sous deux pseudonymes : en 1956 « Les Racines du ciel » avec le pseudonyme Romain Gary et le 17 novembre 1975 « La Vie devant soi » sous les pseudonyme Émile Ajar.
Je m’arrête là sinon le mot ne serait pas court et je trahirai ma promesse.
En revanche, rien n’empêche celles et ceux qui le lise d’écrire ce que leur inspire cette phrase du grand écrivain.
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Il est sûr qu’on peut remercier les nazis de nous avoir montré les dangers potentiels d’un nationalisme exacerbé tout comme on peut remercier Staline et Pol Pot d’avoir illustré les promesses du communisme pourtant ouvertement internationaliste.
De là à trouver « qu’il y a une grande fraternité qui se prépare dans le monde », il y a un pas qui me paraît difficile à franchir allègrement tant il y a encore de territoires en péril car artificiellement agglomérés, sans identité leur permettant de s’ouvrir aux autres.
Au plan individuel, sans un « je » bien construit, il est impossible d’avoir des relations harmonieuses avec un « tu », un « il » ou une « elle », j’ai tendance à penser qu’il en est de même au niveau des états