Un scientifique, Lamarck, avait proposé de nommer les nuages « diablotins », « coureurs », « demi-terminés ». Mais ce ne sont pas ces désignations qui ont été retenues.
Je ne le savais pas, mais la chronique d’Aurélien Bellanger du 6 octobre, sur France Culture le matin, me l’a appris.
C’est un anglais Luke Howard (1772-1864) qui a inventé le nom des nuages.
C’était un pharmacien et aussi un météorologue amateur. Cet homme leur a donné des noms, les noms que nous connaissons :
CUMULUS : Un cumulus (du latin cumulus «amas»), est un nuage de forme boursouflée appartenant à l’étage inférieur (base : 2 km d’altitude) mais peut s’élever jusqu’à l’étage moyen et atteindre ainsi plusieurs kilomètres d’épaisseur. Voir sur Wikipedia.
STRATUS : Un stratus est un genre de nuage bas dont la base se trouve à des altitudes inférieures à quelques centaines de mètres. Lorsque cette base touche le sol, cela correspond à du brouillard. Voir sur Wikipedia
CIRRUS : Le cirrus est un genre de nuage présent dans la couche supérieure de la troposphère (entre 5 000 et 14 000 mètres d’altitude, dépendant de la latitude et de la saison), formé de cristaux de glace. Ces nuages ont l’apparence de filaments blancs et ne causent pas de précipitations. On le compare souvent à des cheveux d’ange. Voir sur Wikipedia
Aurélien Bellanger :
«Un soir de décembre 1802, à Londres, Luke Howard prononce une conférence sur les modifications des nuages.
L’année suivante, le contenu de cette conférence est publié dans un essai illustré de poétiques gravures : modifications simples, intermédiaires, composées.
Le grand écrivain allemand Goethe est très intéressé, il veut rencontrer « l’homme qui sut distinguer les nuages ». Ils ne se rencontreront pas, mais ils s’écriront. Goethe conseillera ensuite aux peintres d’Allemagne du nord, ceux qu’il connaît bien, Carus, Caspar David Friedrich, de peindre des nuages « d’après Howard ». Friedrich, le célèbre peintre du Voyageur au-dessus de la mer de nuages, refusera : ce serait, dira-t-il, « la mort du paysage en peinture ». Mais dans le pays de Luke Howard, vers 1822, Constable ira chaque jour sur la colline de Hampstead peindre des « cloud studies » en nommant ses nuages d’après la classification de Howard. On pourrait s’arrêter là, sur cette belle alliance de la science et de l’art, sur ce moment européen où les nuages quittent le ciel divin pour devenir objet scientifique et esthétique : parfois, comme dans les tableaux de Constable, il n’y plus que des nuages, sans référent terrestre, sans personnage.
Mais l’histoire de la classification des nuages raconte encore autre chose.
La même année 1802, Lamarck, le « naturaliste » français, celui qui anticipa l’évolutionnisme, invente lui aussi, sans connaître Luke Howard, une classification de nuages, en français.
Il en invente même plusieurs, trois au moins : ses nuages s’appellent « diablotins », « coureurs », « demi-terminés », « en balayures », « en lambeaux »…
Pourquoi la classification de Howard l’a-t-elle emporté ? Parce que, dit-on, elle est en latin : langue alors transparente à la communauté scientifique. Je crois que ce n’est pas la bonne raison. Je crois que Lamarck a été pris de vertige devant ces formes mobiles, devant ce réel en perpétuelle transformation. Alors saluons Luke Howard qui, écrit Goethe dans son poème « En l’honneur de Luke Howard », « définit l’indéfinissable ».»
Il est toujours possible d’acheter le livre de Luke Howard « Sur les modifications des nuages » qui dans cette édition est suivie d’un essai de Goethe « La Forme des nuages selon Howard »
Et pour finir ce mot sur les nuages, je vous apprends probablement que l’Organisation météorologique mondiale a annoncé onze nouvelles espèces de nuages dont la moitié a des origines humaines plus que climatiques.
Vous trouverez des précisions derrière ce lien.
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Il m’arrive d’être dans les nuages mais maintenant je sais que je préfère le cirrus au stratus qui nous fait pas décoller et peut même nous plonger dans le brouillard.
Quant au cumulus, il manque de légèreté.