Jeudi 13 novembre 2014

Jeudi 13 novembre 2014
« Les crises [internationales] sur lesquels on agit ne sont pas les plus graves.
La crise la plus importante depuis la fin de la seconde guerre mondiale c’est la crise du Congo : 2,5 millions de morts. Ce n’est pas celle là qui nous a mobilisé »
 Pierre Conesa,
ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense, spécialiste des questions stratégiques internationales, auteur de « Surtout ne rien décider » chez Robert Laffont. 
Une émission de France Culture « Dimanche et après » était consacrée à la guerre que prétendait poursuivre les occidentaux contre le terrorisme.
Cette émission développe deux thèses :

les objectifs de guerre ne sont pas définis et nous n’avons donc aucune chance d’atteindre un résultat positif.

l’action des américains et de leurs alliés, dont nous sommes, n’a pas pour priorité première la défense des faibles et des droits de l’homme comme ils voudraient le faire croire. D’autres terrains de conflits, notamment en Afrique, révèlent des victimes et des désastres humanitaires encore beaucoup plus terrifiants où ils n’interviennent pas du tout.

Pierre Conesa, dans cette émission a dit :
« On est dans une mécanique folle
On décide d’envoyer du militaire absolument partout
C’est une machine qui s’est déclenché quand l’URSS a disparu
C’était dans la mouvance américaine.
On a dit la superpuissance doit faire la police de la planète.
Il y a eu deux problèmes dans cette affirmation :
S’il n’y a qu’une superpuissance qui décide d’agir, elle choisit les endroits !
Les crises [internationales] sur lesquels on agit ne sont pas les plus graves.
La crise la plus importante depuis la fin de la seconde guerre mondiale c’est la crise du Congo : 2,5 millions de morts.
Ce n’est pas celle-là qui nous a mobilisé
il y a bien un choix idéologique.
Le choix idéologique c’est la formulation américaine
Dans le cas de « l’Etat Islamique » on va aller combattre un groupe qui décapite, coupe les mains qui opprime les femmes et qui interdit les autres religions pour aller défendre l’Arabie Saoudite qui décapite, coupe les mains, opprime les femmes et qui interdit les autres religions sur son territoire.
Je ne sais pas l’objectif politique que nous poursuivons. »
J’ai voulu en savoir plus sur le Congo, c’est dans ce pays qu’œuvre Denis Mukwege le médecin évoqué par le mot du jour du 30 octobre.
D’abord concernant le traitement médiatique. J’ai vérifié (en tant qu’abonnés du Monde j’ai accès à toutes les archives du journal depuis 1946), j’ai fait la recherche des articles comportant ‘Congo » dans le titre depuis le 1er janvier 1992, il y en a eu 758. Pour l’Irak c’est 6 fois plus (4398) pour la Syrie 3 fois plus (2195).
Vous trouverez ci-après un article très détaillé et avec un très grand nombre de liens, très à charge des multinationales et contenant  des explications sur les raisons du conflit au Congo, vous apprendrez aussi l’existence du coltan, indispensable pour nos portables et dont le minerai se trouve essentiellement au Congo et dont l’exploitation est aussi au cœur du conflit.
C’est un article très accusatoire, publié par Agora vox.
Pour ceux qui pourraient penser que ce site est un site d’extrémistes, de gauchistes ou d’anarchistes irresponsables, je dois hélas les détromper. AgoraVox a été fondé en mars 2005 par Carlo Revelli en collaboration avec Joël de Rosnay. C’est un média participatif qui est contrôlé par une Fondation d’utilité publique : la Fondation AgoraVox qui  a été déclarée d’utilité publique par le Ministre belge de la justice le 26 mars 2009. La Fondation AgoraVox a son siège à Bruxelles.
Ses informations ont donc une présomption de crédibilité très forte : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/rdc-des-millions-de-morts-un-138851
Et ce qui est décrit dans cet article est terrible.