Lundi 16 septembre 2019

« Homo sapiens 2019 »
Réflexions sur les voies qu’emprunte notre espèce humaine actuellement

Le mot du jour s’est mis en pause le 12 juillet 2019 en honorant les héros humanistes contemporains qui sauvent des vies humaines en méditerranée. Particulièrement trois d’entre eux, 2 femmes et un homme, tous les trois allemands :

  • Carola Rackete
  • Pia Klemp
  • Klaus Vogel

Depuis lors Pia Klemp a publié un livre sur ces sauvetages. Un livre sous forme de roman, rédigé en allemand et non encore traduit en français : «  Lass uns mit den Toten tanzen ». Titre qu’on peut traduire par « Laissez-nous danser avec les morts ». ARTE l’a évoqué. Elle a aussi refusé le 20 août 2019 une décoration que voulait lui donner la maire de Paris Anne Hidalgo parce qu’elle n’est pas d’accord avec la politique migratoire de la capitale françaises.

Quand à Carola Rackete elle a publié une tribune dans le Guardian le 4 septembre 2019 où elle fait le lien entre les migrations et la crise climatique :

« Dans des situations dans lesquelles les gens luttent déjà pour survivre, la crise climatique intensifie la pression, que ce soit par la montée du niveau de la mer, les pénuries d’eau, les dégâts des tempêtes ou les mauvaises récoltes. »

Que s’est-il donc passé depuis le 12 juillet 2019 de fondamental ?

Bien que notre Président de la République s’y soit manifesté particulièrement à son avantage, personne ne peut raisonnablement affirmer que « Le G7 de Biarritz » entre dans la catégorie des choses fondamentales.

Peut-être que la révolte de Hong Kong qui continue bien que nos grands média en parlent moins. Révolte contre la mise au pas de plus en plus autoritaire du pouvoir central de Pékin.

Si ce combat de David contre Goliath parait plus important que le G7, il n’est toujours pas fondamental au regard de notre espèce.

D’autres évènements politiques se sont déroulés :

  • Matteo Salvini a provoqué, début août, une crise gouvernementale en Italie en réclamant des législatives anticipées et réclamant les « pleins pouvoirs » comme jadis Mussolini. Pour l’instant, une coalition hétéroclite a pu freiner momentanément ses ambitions.
  • Boris Johnson a été élu à la tête du Parti conservateur le 23 juillet 2019 et est devenu par voie de conséquence Premier Ministre britannique. Il a apporté avec lui encore plus de confusion sur le Brexit et a abimé par ses outrances encore un peu plus l’image de la démocratie, comme le fait l’homme d’affaires et animateur de télévision pathétique que les américains ont mis à leur tête. Le second dit d’ailleurs beaucoup de bien, pour l’instant, du premier.
  • En France, Emmanuel Macron continue à tenter de réformer la France, notamment par une ambitieuse réforme des retraites.

Mais tous ces évènements qui nous impactent tous à court terme ne sont pas fondamentaux au regard du temps long et de notre espèce : homo sapiens.

Un article du Monde nous apprend que le patron de Tesla Elon Musk et Neuralink ont présenté leur prototype d’implants cérébraux pour aider à communiquer avec des machines le mardi 16 juillet 2019. C’est la promesse de l’homme augmenté.

Je cite :

« Un implant discret et indolore, permettant au cerveau de communiquer directement avec des machines ou des interfaces numériques : c’est le projet, en partie concrétisé, qu’a présenté mardi 16 juillet Neuralink, la société financée à hauteur de 100 millions de dollars par Elon Musk (Tesla, SpaceX).

L’entreprise a détaillé pour la première fois, lors d’une conférence de presse diffusée en direct sur Youtube, le fonctionnement de son prototype d’interface se branchant directement sur le cerveau. Il devrait prendre, à terme, la forme d’un petit boîtier connecté sans fil directement au cerveau.

L’une des possibilités offertes par ces technologies et discutées pendant la conférence Neuralink qui s’est déroulée à San Francisco : la possibilité, pour des personnes paralysées, auxquelles on aurait réussi à implanter ce dispositif en creusant des trous dans leur crâne, de pouvoir contrôler par la pensée leur smartphone ou leur ordinateur. A terme, Neuralink espère que des millions de personnes pourront disposer d’un cerveau augmenté, selon un article de Bloomberg, qui reprend l’une des déclarations d’Elon Musk lors de la conférence : « au bout du compte, nous parviendrons à une symbiose entre le cerveau et l’intelligence artificielle. »

Mais les prototypes présentés le 16 juillet, qui semblent sortis de classiques de la science-fiction (et ont été comparés par certains internautes à un épisode de la série Black Mirror), sont encore loin d’être aboutis. Ils n’ont ainsi pas encore passé le stade des tests humains, mais seulement celui de premiers tests effectués sur des rats. Elon Musk a également laissé entendre, lors de sa conférence, que des tests avaient été effectués sur des singes avec succès.

[…]

Neuralink espère pouvoir débuter des tests sur des humains d’ici à la fin de 2020. Mais Neuralink a reconnu n’avoir pas encore démarré les démarches auprès de la Food and Drugs Administration (FDA), compétente aux Etats-Unis pour la régulation des dispositifs médicaux. Le processus pour obtenir un agrément pour ce type de dispositifs est « long et compliqué », a reconnu la société. »

C’est toujours la promesse d’améliorer la santé et les handicaps des humains touchés par le malheur qui sert à justifier ces recherches et inventions, mais quel monde nous prépare cette promesse de l’homme augmenté, l’homme relié à la machine ?

Il en va de même pour la perspective de créer des « chimères », c’est-à-dire des animaux qui portent des cellules humaines.

Cette fois c’est le Figaro qui nous apprend que :

« Le 24 juillet, le gouvernement japonais a approuvé un projet de recherche visant à créer des chimères homme-animal puis à les implanter dans l’utérus d’animaux de laboratoire. Une première au Japon. Ces travaux, dirigés par le Pr Hiromitsu Nakauchi, chercheur à l’université de Tokyo et à l’université de Stanford (États-Unis), ont pour objectif de fabriquer des organes humains dans des animaux en vue de réaliser des greffes. »

On apprend d’ailleurs que ces expériences qui sont pour l’instant au stade des recherches fondamentales existent déjà dans d’autres pays, comme la France d’ailleurs. Une de nos grandes chercheuses en biologie qui travaille au CNRS, Nicole Le Douarin vient de publier un livre : «les secrets de la vie». Elle a été invitée à l’émission de <la Grande Table du 12/09/2019>. Pour elle, ces recherches restent fécondes et éthiquement soutenables. Elle s’inquiète au contraire de la :

«panique générale qui s’exerce, […] une espèce de doute vis-à-vis des scientifiques, vis-a-vis de l’avancée des sciences.»

Mais on comprend bien qu’on attaque là quelque chose de fondamental qui touche l’éthique et que homo sapiens continue à penser que l’animal est un simple objet dont la fonction principale est d’être utilisée par lui pour son plaisir, ses besoins et ses fantasmes.

Elon Musk veut fonder une colonie humaine sur Mars. Il croit la théorie de l’effondrement de la civilisation humaine possible, sinon certaine. C’est pourquoi il envisage et travaille dans ce sens avec son entreprise Space X pour créer une colonie d’humains sur mars. Une petite élite d’humain pourra ainsi être sauvée. Il a tweeté le 16 août 2019 son idée de faire exploser des bombes atomiques sur mars. Cette idée il l’avait déjà développée en 2015, mais on croyait qu’il y avait renoncé. Il pense être capable de créer un effet de serre susceptible de faire réchauffer la température de mars qui en moyenne est de -63°C.

L’effet de serre est bien réel sur terre. Cet été, la France a battu son record absolu de chaleur. C’est 46 degrés Celsius qui ont été atteints le 28 juin à Vérargues (Hérault), lors de la première vague de canicule . La seconde vague a vu Paris battre son record de chaleur, en atteignant 42,6°C.

Il n’est pas encore scientifiquement prouvé que l’augmentation des fréquences et de la force des ouragans soit directement liée au réchauffement climatique, certains l’affirment cependant.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui s’est rendu aux Bahamas, durement touchés par l’ouragan Dorian semble adhérer à cette thèse.

Les destructions ont été d’une telle ampleur que pour deux des îles : Grand Bahama et surtout Abaco, les survivants ont dû quitter leur île.

Le secrétaire général de l’ONU a ainsi visité des îles quasiment désertes. Il a déclaré à des journalistes de France Inter :

« J’ai vu de nombreuses inondations, tremblements de terre, des ouragans et leurs conséquences un peu partout dans le monde, et je dois dire que le niveau de destruction ici, c’est du jamais vu. »

Et il a ajouté :

« Si nous ne la respectons pas, la Nature nous frappe violemment ».

La BBC a publié sur son site des images de l’île d’Abaco.

Voici certains projets, idées et conséquences des actes d’homo sapiens en 2019.

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