Vendredi 23 février 2018

« En privant un homme de son travail, on le prive de son humanité et c’est une forme encore plus générale de l’esclavage.»
Martin Luther King Discours prononcé à la bourse du travail de Lyon le 29 mars 1966

Il y a 50 ans, le 4 avril 1968, le Pasteur Martin Luther King était assassiné.

Pour commémorer cet évènement, la Bibliothèque de Lyon Part-Dieu a décidé à lui rendre hommage par une exposition : «Martin Luther King le rêve brisé ? » qui se tiendra jusqu’au samedi 28 avril 2018.

C’est 5 ans avant son assassinant que Martin Luther King, le 28 août 1963, lors de la marche pour les droits civiques sur Washington, prononça la célèbre phrase «I have a dream».

3 ans après ce discours, Martin Luther King est venu à Lyon et a tenu un discours à la bourse du travail de Lyon, le 29 mars 1966 dans une salle comble.

Ce discours a été publié dans « Topo » le journal des bibliothèques de Lyon

Il commença son discours par ces mots :

« C’est un grand réconfort pour moi d’être en France, berceau des libertés et des idéaux, pour réfléchir avec vous sur les problèmes que nous affrontons. Nous sommes réunis ce soir, motivés par le souci de faire disparaître les barrières. Aux Etats-Unis qui constituent une sorte de condensé du monde d’aujourd’hui, nous connaissons des difficultés spécifiques provenant de l’incomplète assimilation des différents groupes ethniques qui composent la Nation. »

Puis il a continué son discours en faisant l’histoire de l’esclavage et le combat contre les discriminations aux Etats-Unis..

Sa conclusion est la suivante :

Si, en ce moment, nous luttons pour mettre fin au colonialisme interne qui interdit aux Noirs d’avoir accès au développement économique et les confine dans un ghetto de pauvreté, nous n’ignorons pas que cette lutte contre les forces de domination politique appartient à l’histoire de notre temps et concerne l’univers tout entier.

En privant un homme de son travail, on le prive de son humanité et c’est une forme encore plus générale de l’esclavage.

C’est pourquoi notre combat est un immense encouragement pour le reste du monde car il contribue à faire naitre l’aurore d’un monde nouveau où tous, communistes, capitalistes, noirs, blancs, jaunes catholiques, protestants, riches, pauvres pourront se respecter réciproquement et coexister dans la paix.

Ce jour viendra où l’on fera un soc de charrue avec les épées et où les nations ne se dresseront plus les unes contre les autres. Ce sera le jour où les nations ne se dresseront plus les unes contre les autres. Ce sera le jour où le lion et l’agneau pourront se tenir l’un près de l’autre sans s’effrayer l’un et l’autre.

Ce jour approche.

Vous me permettrez de dire en terminant, combien j’apprécie le soutien moral et financier que vous apportez au combat que nous menons. En le faisant, vous reconnaissez que toute menace contre la justice, quelque part dans le monde, est une menace partout dans le monde.

Assuré de votre aide et de votre prière, je me sens d’autant plus fort pour chanter avec vous : We sall Overcome. Nous triompherons un jour. »

J’aurai pu choisir d’autres exergues que celui que j’ai choisi dans ce discours, mais j’ai mis en avant cette phrase dans laquelle il parle de la pauvreté, de la domination économique qui est marqué par la privation de travail des dominés.

Le commissaire de l’exposition est Michel Chomorat qui a été interrogé par un journal lyonnais.

Il nous révèle que si la venue de Martin Luther King était un évènement, certains avaient préféré s’abstenir de leur présence.

« Les élus[lyonnais] étaient aux abonnés absents, ils étaient à l’inauguration de la Foire, ils saucissonnaient et buvaient du beaujolais.

Martin Luther King avait choisi Lyon en France car c’est la capitale de la résistance, de l’humanisme social. Et en dehors des politiciens qui n’étaient pas là, le cardinal était là, le grand rabbin et le responsable protestant de Lyon aussi »

En 1966, le maire de Lyon était Louis Pradel.

<Ce site décrit de manière détaillée l’exposition lyonnaise>

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Une réflexion au sujet de « Vendredi 23 février 2018 »

  • 23 février 2018 à 8 h 38 min
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    Il semblerait que « le jour où le lion et l’agneau pourront se tenir l’un près de l’autre sans s’effrayer l’un et l’autre » n’est plus un objectif à atteindre car, de fait, ils ne se côtoient plus dans la société moderne

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