Vendredi 8 avril 2016

Vendredi 8 avril 2016
«La mondialisation c’est le centre du monde vu par ceux qui en sont et qui pensent que le monde c’est eux. »
Aurore Vincenti
Pour une fois je ne vais pas me référer à une émission de France Culture mais à une émission de France Inter : AGORA présentée par Stéphane Paoli et qui est diffusé le dimanche de 12h à 14h
Aurore Vincenti est une journaliste qui participe à l’émission et qui intervient pour donner du sens aux mots, les expliquer à travers leur étymologie, leur histoire, leurs liens avec d’autres mots.
Stéphane Paoli la présente comme celle qui veille sur les mots.
Le dimanche 14 février, elle a parlé du mot mondialisation. : « La mondialisation est un mot fourre-tout dont on ne sait pas si on peut l’utiliser au même titre que le mot anglais globalisation. [Étymologie : de l’anglais globalization, issu du latin globus, globe. Le Larousse définit globalisation comme un terme économique (de l’anglais global, mondial) : Tendance des entreprises multinationales à concevoir des stratégies à l’échelle planétaire, conduisant à la mise en place d’un marché mondial unifié. Et pour la mondialisation : Fait de devenir mondial, de se mondialiser ou encore : Interaction généralisée entre les différentes parties de l’humanité.]
Souvent synonyme de capitalisme qui suscite chez les uns le rejet et chez les autres la fascination.
Il apparait dans les années 1950/1960 avec un sens très littéral.
La mondialisation c’est le fait de devenir mondial.
Il faut attendre 1995 pour que le mot se vulgarise, les médias l’utilisent et le diffusent. L’OCDE se met à l’utiliser abondamment pour remplacer un autre mot internationalisation.
L’économie mondiale supplante l’économie internationale.
Cela fait une différence majeure.
Le mot nation porté par le mot international disparait de la circulation.
Il y a une sorte de changement d’échelle, il n’est plus question de relations entre les nations. Les frontières et les lois nationales ne sont désormais plus pertinentes.
Avec la généralisation  du libre-échange, on dépasse le cadre des Etats.
1995 c’est aussi l’année de la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)  créé le 1er janvier 1995
Comment décrire le passage de l’international au mondial ?
On peut le résumer par un mot : réseau.
La mondialisation c’est la création de réseaux qui engendrent une interdépendance et une concurrence.
Les réseaux ce sont les transports, internet, l’information.
Ils induisent une ré élaboration  de l’espace et du temps. Ils ne tiennent pas compte des frontières.
Ils relient des territoires qui n’ont jamais été aussi proches.
Mais en reliant des pôles, ils excluent aussi des espaces.
Ils renforcent les oppositions entre le centre et les périphéries.
La mondialisation c’est le centre du monde vu par ceux qui en sont et qui pensent que le monde c’est eux.
Ajoutons que le contraire de monde c’est immonde, étymologiquement c’est exact.
Le pur s’oppose à l’impur.
La globalisation ne recouvre qu’une partie de la mondialisation : la partie économique et financière.
Alors que la mondialisation est aussi culturelle et marchande, social et marchande, environnemental et marchande.
Il me semble que la mondialisation a finalement conduit à un renforcement des frontières et on peut se demander si le terme mondialisation n’a pas un peu vieilli.»
Après avoir expliqué la mondialisation, la page du FMI analyse que :
Le XXe siècle a été marqué par une croissance moyenne remarquable des revenus, mais qui, à l’évidence, a été elle aussi été inégalement répartie. L’écart entre les riches et les pauvres, qu’il s’agisse des pays ou des personnes, s’est creusé. Le PIB par habitant du quart le plus riche de la population mondiale a pour ainsi dire sextuplé, tandis que celui du quart le plus pauvre a moins que triplé (graphique 1b). Les inégalités de revenu se sont manifestement aggravées.
Vous trouverez la chronique d’Aurore Vincenti ici : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1237965