Mardi 4 octobre 2016

Mardi 4 octobre 2016
«Les Rohingyas forment une des minorités la plus persécutée au monde.»
Selon l’ONU
J’ai déjà expliqué mon scepticisme quant à cette expression utilisée par tous les responsables religieux du monde : «Nous sommes une religion de paix.»
Dans un monde de complexité, il faut être précis. Je ne nie pas que dans les textes sacrés des religions il existe des paragraphes concernant la paix, l’amour du prochain, le pardon. Je ne nie pas davantage que dans les diverses religions, il existe des femmes et des hommes qui aspirent profondément à la paix et vivent dans ce sens.
Ce que je conteste c’est le fait qu’une communauté d’individus très croyants dans une religion soit forcément plus pacifique qu’une communauté non croyante. Et je pense même que c’est plutôt le contraire lorsqu’une religion dirige un Etat soit directement comme en Iran, soit possède une telle emprise sur la société que l’autorité politique est nécessairement soumise à elle, comme en Birmanie. Une religion n’apporte pas la paix, son but premier est de créer un «Nous» qui rassemble une communauté. Ce «Nous» devient souvent violent lorsqu’il se compare à «Eux» qui ne sont pas «Nous».
Beaucoup pensaient peut être que si le christianisme et l’Islam pouvaient, par leur Histoire, donner de la consistance à cette thèse, il existait au moins une religion qui échappait à cette malédiction : le bouddhisme.
Raté.
Le dalai lama est certainement un homme de paix, mais la religion qu’il représente quand elle se trouve dans une position hégémonique, fonde un «Nous»  qui trouve un «Eux» à qui s’opposer possède également dans ses rangs des hommes violents capable des pires atrocités.
Nous sommes en Birmanie, la religion majoritaire est la religion bouddhiste. Et il existe une minorité qui est de religion musulmane : les Rohingyas.
Les Rohingyas se considèrent comme descendants de commerçants arabes, turcs, bengalis ou mongols. Ils font remonter leur présence en Birmanie au XVe siècle. Le gouvernement birman estime pourtant qu’ils seraient arrivés au moment de la colonisation britannique et les considère comme des immigrants illégaux bangladais. En 1982, une loi leur a retiré la citoyenneté birmane. Après plus de 30 ans d’exactions, ils ne sont plus que 800.000 dans un pays de plus de 51 millions d’habitants.
Dans ce pays, les bouddhistes birmans ne font pas simplement comme les autres religions, ils font pire car, selon l’ONU, les Rohingyas forment une des minorités la plus persécutée au monde.
Je tire de cet article de <RFI> : « […] Selon les Nations unies, cette minorité souffre notamment de déni de citoyenneté, de travail forcé et de violences sexuelles. Le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU a rendu un rapport [dans lequel il] dénonce « une série de violations grossières des droits de l’homme contre les Rohingyas […] qui laisse supposer une attaque de grande ampleur ou systématique […] qui pourrait déboucher sur une possible accusation de crimes contre l’humanité devant un tribunal . […]
Le rapport de l’ONU souligne que les Rohingyas, apatrides, sont exclus du marché du travail, du système éducatif et de santé et soumis à des menaces pour leur vie et leur sécurité, au travail forcé, à la violence sexuelle. Les enfants rohingya ne reçoivent pas de certificat de naissance depuis les années 1990. […]
Aung San Suu Kyi, qui évite soigneusement le sujet et qui ne semble pas avoir de programme pour faire respecter les droits des Rohingyas, rapporte notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre. […]
Aung San Suu Kyi refuse d’ailleurs d’utiliser le mot « Rohingya », une appellation très controversée en Birmanie. Les extrémistes bouddhistes la réfutent. Pour eux, la minorité n’existe pas. En visite officielle jusqu’à ce dimanche en Birmanie, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault n’a pas non plus prononcé publiquement le terme « Rohingya », mais il l’a utilisé en privé avec son homologue birmane, Aung San Suu Kyi.»
Ce reportage de France 24 montre de manière plus concrète cette histoire de la haine ordinaire.
Vous verrez Ashin Wirathu, un moine bouddhiste qui a l’air doux comme tout autre moine bouddhiste dire tranquillement :
«Il y a dans notre pays deux problèmes qui nous préoccupent :
Le premier est la transition démocratique.
Le second est la propagation de l’Islam.
Je vais vous dire […] les musulmans sont plein de haine».
Ces moines bouddhistes parle de protection de leur race et de leur religion.
Je vous rassure le Dalai lama condamne ces exactions. Aung San Suu Kyi est beaucoup plus ambigüe.
Dès qu’on s’intéresse à ce sujet on trouve de très nombreuses pages sur Internet.
J’ai consulté :