Le 26 décembre était dans mon enfance et ma Moselle natale le deuxième jour de Noël. C’est un jour férié, là bas.
C’est le jour de « Saint Étienne » premier martyr de l’histoire du christianisme.
Et le jour de Saint Étienne, les habitants d’Alsace et de Moselle sont au repos. Le lendemain de Noël est chômé dans seulement trois départements de France : la Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Ce jour était chômé dans toute la France avant 1905, mais avec la Loi de séparation des Églises et de l’État, la troisième République a décidé de supprimer ce jour férié religieux.
En 1905, l’Alsace et la Moselle étaient allemands et continuaient à célébrer ce jour férié. Lorsqu’ils ont été rattachés à la France en 1918, les trois départements ont refusé d’abandonner les avantages que l’Allemagne de Guillaume II leur avait offerts. Cela fait partie du concordat d’Alsace-Moselle.
Ailleurs en Europe, le 26 décembre est aussi férié en Allemagne, en Autriche, en Irlande, en Italie, au Royaume-Uni, en Catalogne et dans certains cantons de la Suisse.
Cette introduction était nécessaire pour justifier qu’il était encore légitime d’évoquer une recette de gâteau de noël alsacien, puisque aujourd’hui c’est encore Noël en Alsace.
Mais ce sera la dernière recette et comme c’est la dernière il y aura en bonus une recette supplémentaire.
Ces «Schwowe Bredele» ou en allemand «Schwabe Bredele» sont avec les spritz vu mardi, les gâteaux alsaciens les plus traditionnels.
C’est encore une recette de Françoise.
Pour ces dernières recettes, je vais simplifier, j’écris d’abord les instructions et je mets les photos à la fin.
Les ingrédients sont les suivants :
- 500g de farine
- 250g de sucre fin
- 250g de beurre
- 150g d’écorce d’orange haché
- 250g d’amandes moulues
- ¼ de zeste de citron
- 5g de cannelle en poudre
- 2 à 3 jaunes d’œuf
Françoise fait une remarque préalable :
Important : Préparer la pâte la veille. Cette pâte peut se garder pendant plusieurs jours au frais.
Et puis voici la manière de faire :
Verser la farine dans un récipient et dresser une fontaine.
Dans un autre récipient, malaxer le beurre, ajouter le sucre, la cannelle, l’écorce d’orange, la poudre d’amande, le zeste de citron et les 2 jaunes d’œufs.
Bien mélanger le tout. Puis déposer cette préparation dans la fontaine de farine.
Pétrir pour obtenir une pâte ferme. Si la pâte est trop sèche, rajouter un 3ème jaune d’œuf.
Laisser reposer au frais.
Le lendemain étaler la pâte sur 3mm d’épaisseur.
Puis découper avec l’aide d’emporte-pièce de différentes formes, Françoise utilisait le terme de formes de Noël.
Un dernier conseil : Si la pâte est trop dure, il faut la travailler un peu avec les mains mouillées.
Enfourner et cuire à four moyen, c’est-à-dire 140° pendant 15 minutes.
Et une dernière recette pour laquelle je n’ai aucune appétence, mais que beaucoup aime, je m’incline donc.
« Spetzbuewe »
Gâteaux de noël alsaciens bonus au n°7 (Fourrés à la confiture)
Les ingrédients sont les suivants :
- 250g de farine
- 100g de sucre semoule
- 80g de noisettes
- 150g de beurre
- 1 œuf entier
- 1 sachet de sucre vanillé
- 1 cuillère à café rase de levure chimique
- 1 cuillère à soupe de lait
- 1 petit pot de gelée de fruits rouges (Annie privilégie la groseille)
Pour la préparation : il convient de faire de la sorte :
Hachez les noisettes.
Mélangez la levure chimique à la farine et rajouter le sucre et le sucre vanillé.
Incorporez ensuite le beurre ramolli par petits morceaux et pétrissez jusqu’à absorption complète.
Ajoutez le lait et l’œuf entier, ainsi que les noisettes.
Travaillez bien la pâte, afin d’obtenir une pâte lisse.
Placez au frais pendant 30 minutes
Étalez la pâte en une abaisse de 3 à 4 millimètres d’épaisseur et avec l’aide d’un emporte-pièce ou d’un verre découpez la pâte (4cm de diamètre) et déposez les pièces sur des tôles recouverts de papier sulfurisé.
Dans la moitié des pièces ainsi obtenues, découpez un trou central. La recette officielle demande de découper 3 petits trous d’un centimètre de diamètre. Annie trouve cette complication inutile.
Enfournez à une température de 150°C pendant 12 à 13 mn.
Dans la recette officielle, il est prévu qu’après cuisson et refroidissement, on saupoudre les pièces trouées de sucre glace. Annie ne le fait pas : «trop de sucre ne vaut ! »
Étalez une couche de confiture sur les disques pleins, et déposez par-dessus les disques troués. Puis écrasez légèrement le montage.
Voilà ce que cela donne en photo :
L’instrument un peu mystérieux qui sert à faire le trou central (3) dans le gâteau est celui-ci : il est vendu sous le nom de de vide-pomme. Mais votre créativité et les ustensiles de cuisine dont vous disposez doivent vous permettre d’arriver au même objectif sans cet appareil. De vieux grimoires alsaciens évoquent l’idée d’un dé à coudre.
Et pour finir, un après-midi Sylvie est venue nous aider et aussi recueillir une partie de la transmission de cette tradition.
Elle a, avec un bout de pâte qui restait du Schwowe Bredele, c’est-à-dire du sablé souabe, confectionné cette forme d’une taille conséquente.
C’est une invitation à la fantaisie, ce que permet la confection de ces gâteaux.
Et pour revenir à la tradition, nous avons accroché ce gâteau à notre sapin.
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