« Ignace Philippe Semmelweis »
Médecin obstétricien hongrois qui œuvra pour l’hygiène dans un grand climat d’hostilité (1818-1865)
Hier si j’ai écrit cette phrase « Au début, quand les premiers esprits éclairés ont voulu enseigner l’hygiène, on les a pris au mieux pour des rêveurs, au pire pour des fous. », c’est parce que dans une conférence consacrée aux inventeurs et aux découvreurs, Michel Serres m’a fait découvrir le médecin Semmelweis et son destin tragique.
Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de ce médecin hongrois du XIXème siècle, né à Buda une des parties de Budapest le 1er juillet 1818.
Je tire la suite de son histoire de Wikipedia :
Au milieu du XIXème siècle il devint responsable d’une maternité de Vienne. Le problème le plus pressant qui se pose à lui est le taux de 13 % de mortalité maternelle et néonatale due à la fièvre puerpérale. En avril 1847, ce taux atteignit 18 %. Le fait est connu, et bien des femmes préfèrent accoucher dans la rue plutôt qu’à l’hôpital.
Curieusement, un autre service, a, pour la même maladie, un taux de mortalité de 3 % seulement, alors que ces deux services sont situés dans le même hôpital et emploient les mêmes techniques. Le recrutement des soignants en est a priori identique. La seule différence est le personnel qui y travaille : le premier sert à l’instruction des étudiants en médecine, tandis que le second a été choisi, en 1839, pour la formation des sages-femmes. Le premier pratique des autopsies sur des cadavres, le second non.
Semmelweis émet plusieurs hypothèses, successivement réfutées par ses observations et ses expériences. Et c’est en 1847, que la mort de son ami Jakob Kolletschka, professeur d’anatomie, lui ouvre enfin les yeux : Kolletschka meurt d’une infection après s’être blessé accidentellement au doigt avec un scalpel, au cours de la dissection d’un cadavre. Sa propre autopsie révèle une pathologie identique à celle des femmes mortes de la fièvre puerpérale. Semmelweis voit immédiatement le rapport entre la contamination par les cadavres et la fièvre puerpérale, et il étudie de façon détaillée les statistiques de mortalité dans les deux cliniques obstétriques. Il en conclut que c’étaient lui et les étudiants qui, depuis la salle d’autopsie, apportent sur leurs mains les particules de contamination aux patientes qu’ils soignent dans la première clinique. À l’époque, la théorie des maladies microbiennes n’a pas encore été formulée, c’est pourquoi Semmelweiss conclut que c’est une substance cadavérique inconnue qui provoque la fièvre puerpérale. Il prescrit alors, en mai 1847, l’emploi d’une solution d’hypochlorite de calcium pour le lavage des mains entre le travail d’autopsie et l’examen des patientes ; le taux de mortalité chute de 12 % à 2,4 %, résultat comparable à celui de la deuxième clinique.
Il demande que ce lavage à l’hypochlorite soit étendu à l’ensemble des examens qui mettent les médecins en contact avec de la matière organique en décomposition. Le taux de mortalité chute alors encore, pour atteindre 1,3 %.
Mais il y eut rejet par l’institution médicale des thèses de Semmelweis.
Pour ne pas succomber aux critiques de mots du jour trop long je vous invite, si cela vous intéresse à continuer la lecture sur Wikipedia.
Toujours est-il que Semmelweis fut rejeté, humilié, non reconnu et il devint fou. Il fut interné dans un asile privé de Vienne où il fut victime de mauvais traitements du personnel de l’asile au point de se faire battre par le personnel de l’asile et mourir de ses blessures quinze jours plus tard.
Par la suite, d’autres médecins reprirent les thèses de Semmelweis, les approfondirent et imposèrent l’hygiène médicale que Semmelweis avait découvert.
Je reprendrais le mot de Shopenhauer : «Chaque nouvelle idée passe d’abord par être ignorée, puis ridiculisée avant de devenir évidente »…
Ignace Philippe Semmelweis
mort le 13 août 1865 (à 47 ans)
Mon ami Fabien m’a rappelé que Louis Ferdinand Céline a réalisé sa thèse de médecine en 1924 précisément sur <La Vie et l’Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis>
À la suite du succès littéraire de ses deux premiers romans, Céline la publia, sous le titre de <Semmelweis>, dans une version à peine corrigée en 1936 ; elle fut rééditée plusieurs fois.
|