Mardi 1er mars 2016
« Le dilemme de l’innovateur »
Clayton Christensen
Clayton Christensen, né en 1952 est professeur à Harvard et a théorisé sur l’innovation. Dans son livre « le dilemme de l’innovateur » publié en 1997, il a expliqué comment d’immenses entreprises qui disposaient d’une avance technologique considérable n’ont pas su, alors qu’ils en avaient les moyens, innover à temps et ont ainsi été dépassés par d’autres entreprises voire ont été détruites en raison de leur timidité d’innovation.
L’exemple emblématique toujours cité est celui de Kodak qui régnait sans partage dans le domaine de la photo dans la deuxième partie du XXème siècle.
Il en va de même avec l’industrie du disque ou à un degré moindre de Microsoft qui n’est plus dominant dans le domaine de l’informatique.
Christensen distingue deux types d’innovation :
L’innovation de rupture
L’innovation de soutien
Une grande entreprise dispose de beaucoup de clients, souvent de hauts de gamme et va se contenter de faire de l’innovation de soutien : toujours améliorer les produits qu’elle vend déjà.
Elle évitera l’innovation de rupture qui peut rendre obsolète le produit qu’elle vend et peut déstabiliser ses clients.
Vous trouverez ci-après une vidéo qui explique tout cela fort bien : http://www.xerfi-precepta-strategiques-tv.com/emission/Comprendre-le-dilemme-de-l-innovateur-_2566.html
Le livre l’innovation de rupture avait beaucoup marqué Steve Jobs. L’article cité ci-avant prétend même que c’était son livre de chevet.
Et il est vrai que consciemment Steve Jobs et Apple ont fait avec l’Iphone une innovation de rupture qui a conduit à rendre l’iPod obsolète.
Et selon l’émission du grain à moudre, il s’agit là de l’obsession des GAFA, toujours innover, trouver l’innovation de rupture. Elles sont nées de l’innovation et elles savent que l’innovation leur est indispensable.
C’est pourquoi les GAFA rachètent de façon obsessionnelle des start-ups innovantes et qu’elles multiplient la recherche dans divers domaines notamment de l’intelligence artificielle et aussi dans le monde médical.
Google veut être dans nos vies aujourd’hui, de demain en ayant toujours un coup d’avance.
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Ce n’est pas l’avis de Clayton Christensen qui prétend : « La vision de Schumpeter de l’innovation comme processus de « destruction créatrice » était avant tout descriptive. La causalité n’est pas celle proposée par Schumpeter. Si la destruction l’emporte sur la création, c’est parce que nous n’investissons pas assez de capital dans les innovations disruptives. Lorsque celles-ci se seront installées, le potentiel de nouveaux emplois dépassera largement le nombre de ceux qui auront été détruits dans les modèles établis. Contrairement à l’idée reçue aujourd’hui, on ne va pas trop vite dans l’innovation, mais trop lentement, au regard du potentiel. »
C’est ce qui s’appelle un dissensus !