Dimanche 12 avril 2020

« Maria Kehoane »
Soprano suédoise qui magnifie la musique de Bach

Mot de jour spécial pendant la période de confinement suite à la pandémie du COVID-19

Parce que nous sommes en période de confinement, j’écris donc un mot du jour le dimanche de Pâques.

Il est étonnant d’ailleurs que ce mot de «Pâques» soit au pluriel. Wikipedia nous donne une explication :

« Le pluriel de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet la Pâque originelle juive (ou Pessa’h) et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d’Égypte et la liberté retrouvée des enfants d’Israël. La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la dernière Cène instituant l’eucharistie, la Passion du Christ et sa résurrection. C’est seulement après le XVe siècle que la distinction sémantique a été marquée par la graphie entre Pasque (ou Pâque) désignant la fête juive et Pasques (ou Pâques) désignant la fête chrétienne. ».

Pâque est donc la fête juive et Pâques la fête chrétienne et qui est pluriel parce qu’elle célèbre plusieurs évènements du récit chrétien.

Même si on ne partage pas le récit chrétien de Pâques et de la résurrection du corps physique du personnage central du christianisme supplicié deux jours avant, il faut quand même reconnaître que c’est une fête de joie, de la re-naissance.

Que partager ce jour-là ?

Il serait assez commode et naturel de partager une autre œuvre de Jean-Sébastien Bach ; la réponse de la Passion : l’Oratorio de Pâques BWV 249, créé à Leipzig le 1er avril 1725.

J’aurai choisi la version de la « Netherlands Bach Society » dirigée par Jos van Veldhoven avec l’alto déjà présent dans la version de la Passion selon Saint Matthieu de vendredi : Damien Guillon et avec la soprano Maria Keohane.

Et finalement j’ai pensé que le plus éclatant, le plus exceptionnel était de partager, la vidéo qui m’a fait découvrir cette soprano suédoise née en1971, spécialiste de la musique baroque et particulièrement de Jean-Sébastien Bach.

Il s’agit d’un extrait d’une autre cantate de Bach composée à Leipzig également en 1725, mais en décembre, la cantate BWV 151 : <Süsser Trost, mein Jesus kommt> (douce consolation, mon Jésus vient).

Elle est accompagnée par le Concerto de Copenhague dirigé par Lars Ulrik Mortensen. Cela ne dure que 8:30, ce qui n’est pas long par rapport aux œuvres classiques que je partage habituellement.

Alors, si je peux me permettre, il faut entrer dans cette écoute, comme on entre en méditation.

Une écoute profonde et exclusive.

Et alors, on vit un moment de grâce absolue.

La première fois que j’ai entendu cet enregistrement, je l’ai réécouté plusieurs fois, tellement la beauté du grain de la voix, la sensibilité, l’extraordinaire agilité de cette chanteuse qu’aucun obstacle ne semble être en mesure d’entraver m’ont paru miraculeuses.

Sergiu Celibidache a parlé de ces moments magiques pendant lesquels tous les astres semblent alignés pour ne plus simplement tutoyer la perfection, mais l’atteindre.

Des micros et une caméra étaient là pour enregistrer ce moment magique.

Les musiciens qui accompagnent cette voix dans sa quête de l’inaccessible beauté sont fascinés.

On trouve bien d’autres enregistrements de cette artiste sur Internet, toujours remarquable mais sans atteindre les mêmes cimes.

Par exemple la cantate BWV 29 <Wir danken dir Gott> créé le 27 août 1731 à Leipzig. Le solo de Maria Keohane commence à 14:30.

Je donne aussi le lien vers <L’oratorio de Pâques> évoqué précédemment.

Si vous voulez les textes de cette cantate et leur traduction voici le lien vers <La page> du site entièrement consacrées aux cantates de Bach.

Cioran a dit : « S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu », Maria Kehoane élève la musique de Bach à des niveaux divins.

Mais les mots sont incapables de décrire cette émotion.

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