Mercredi 16 octobre 2013

Mercredi 16 octobre 2013
“La force de la bienveillance”
Matthieu Ricard
Matthieu Ricard est le fils du philosophe Jean-François Revel, avec qui il a écrit un livre à double main : “Le moine et le Philosophe”, car lui est moine bouddhiste tibétain
Il réside habituellement au monastère de Shéchèn au Népal.
Avant de donner cette voie il avait fait des études brillantes en médecine.
Il a achevé une thèse en génétique cellulaire à l’Institut Pasteur, sous la direction du Pr François Jacob (prix Nobel de médecine).
C’est après qu’il a décidé de s’établir dans l’Himalaya où il vit depuis 1972, étudiant et pratiquant le bouddhisme tibétain auprès de grands maîtres spirituels
Il était l’invité de de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, il y a quelques jours (eh oui je n’écoute pas que France Culture…), pour présenter son nouveau livre : “Plaidoyer pour l’altruisme” dont le sous-titre est la force de la bienveillance.
Il développe une théorie basée sur des expériences concrètes montrant que l’altruisme et la bienveillance permettent de résoudre bien des problèmes.
Cette théorie s’inscrit dans un mouvement plus large qui tente de s’appuyer sur le positif pour progresser.
Notons que cette approche est révolutionnaire, surtout en France.
A l’école comme dans notre travail quotidien, notre méthode c’est de voir ce qui va mal, pour le critiquer. Cette méthode pense que si on améliore ce qui va mal, ce sera mieux.
Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas aussi simple que cela.
A l’école, par exemple, si on regarde d’abord les fautes, on mettra en exergue celui qui ne fait pas de faute. C’est ainsi qu’on crée une élite et qu’on laisse sur le côté un très grand nombre.
Si on s’appuyait sur le positif pour progresser vers le plus positif, la démarche serait bienveillante, souvent moins décourageante et conviendrait au plus grand nombre.
Même celui qui ne fait pas de faute, aurait aussi l’idée de progresser puisque son positif peut aller encore plus loin.
Le Monde lui a aussi consacré un article le 10 octobre duquel je tire l’extrait suivant :
« L’antidote au narcissisme individualiste, au “moi moi moi” du matin au soir, passe par la considération d’autrui, la bienveillance et l’attention à l’autre. Comme le disait Martin Luther King, “nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots”. Il faut oser l’altruisme, oser dire qu’on peut le cultiver, oser enseigner l’apprentissage coopératif dans l’éducation. Oser dire qu’il peut y avoir une économie altruiste, et que la question de l’environnement se ramène à une question d’altruisme. »
Il dispose aussi d’un site :