Mercredi 4 octobre 2017

« Un geste de domination insensé. »
Charles Dantzig décrivant Emmanuel Macron tapotant la joue de Gérard Collomb

J’espère que vous êtes convaincu, après les réflexions de Pascal Picq d’hier, que nous sommes proches des singes et combien dans notre comportement et dans nos attitudes ce fond animal surgit, notamment dans les relations politiques.

Si vous observez le comportement de Donald Trump à travers ce prisme, du singe mâle alpha qui veut montrer sa domination, par exemple par la manière dont il sert la main de ses interlocuteurs et qu’il les tire vers lui, cela en devient même caricatural.

Emmanuel Macron a été loué de sa manière dont il a serré la main de Trump et a su montrer son refus de la domination. Deux singes n’auraient pas fait autrement.

Yann Barthès avait présenté la première visite de Justin Trudeau à Donald Trump. Vous trouverez cette épisode derrière ce lien : <Visite de Justin Trudeau à Donald Trump>

Vous pouvez aller immédiatement à 1:45 et vous verrez le mâle alpha des singes humains du Canada bondir sur le mâle alpha des singes humains des Etats-Unis pour s’emparer de sa main de manière virile et lui montrer qu’il n’accepte pas sa domination animale.,

Charles Dantzig est un écrivain français qui fait paraître en octobre 2017 un livre : « Traité des gestes » (Grasset).

Il était invité le 29 septembre de l’émission la Grande Table : <Pour la beauté du geste avec Charles Dantzig>

Il a évoqué deux gestes.

Le premier est un geste de soumission.

Lors de la présentation du nouveau Pape François, Charles Danzig a vu un jeune prêtre s’approcher du nouveau Pape et délicatement lui épousseter l’épaule, car il venait de voir une poussière sur l’habit papal. Puis le jeune prêtre s’est retiré avec un sourire extatique de courtisan.

Le second geste est celui que j’ai mis en exergue et que vous avez vu si vous avez regardé l’investiture d’Emmanuel Macron.

Charles Danzig le raconte ainsi :

«Après avoir prononcé son discours, il s’approche de Gérard Collomb, de 30 ans son aîné et lui tapote la joue.
Un geste de domination insensé, alors qu’Emmanuel Macron est un homme bien élevé qui connait les bonnes manières.
Il a montré ainsi par ce geste de domination qui était le chef.»


Nous sommes toujours dans une similitude de comportement avec des chimpanzés qui font de la politique !

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Mardi 3 octobre 2017

«Il n’y a que deux espèces qui font de la politique : les hommes et les chimpanzés !»
Pascal Picq

Il y a quelques temps déjà, le paléoanthropologue Pascal Picq avait été l’invité de la matinale de France Inter du 5 mai 2017. Quand je l’ai entendu je me suis tout suite dit qu’il y avait là vraiment matière à un mot du jour parce qu’on apprend beaucoup de choses, parce que c’est drôle et parce que nous nous comprenons mieux quand Pascal Picq décrit nos cousins les singes et regarde les hommes à travers ce qu’il a appris des singes.

Il avait été invité, entre les deux tours des présidentielles, pour présenter le livre qu’il venait de publier : « Qui va prendre le pouvoir ?: Les Grands singes, les hommes politiques ou les robots ? »

Le journaliste le présentait comme un scientifique qui jette des ponts entre les singes et les hommes et particulièrement les hommes politiques. Le paléoanthropologue portait alors un regard scientifique sur la campagne présidentielle et sur le monde politique en général. Il expliquait simplement : « Quand on a pas accès aux discours, avec de réels éléments de discussions, ce qui va dominer, c’est le comportement ».

« Il faut regarder les comportements.
[…] On a beaucoup de discussion sur l’absence de débat sur les programmes.[…] A partir du moment on n’a pas vraiment accès aux discours, aux enjeux [et aux idées], ce qui va dominer c’est le comportement. On connait beaucoup de choses sur les mimiques, les attitudes etc. »

Il décrypte le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en insistant sur les postures plutôt que sur les discours.

« Ce sont des éléments que l’on partage avec les grands singes.
Il n’y a vraiment que deux espèces qui font de la politique : les hommes et les chimpanzés.
[…] Si un chimpanzé était devant notre télévision et [regardait] le débat il ne comprendrait pas le discours, c’est une évidence, mais il comprendrait ces comportements.
C’est pourquoi, on est capable de détecter chez différentes espèces, notamment chez les chimpanzés différents types de leadership, comme chez nous. Il y a des dominants, des tyrans, des magnanimes, ceux qui sont prêts aux compromis. Et ces personnalités ne s’expriment pas par des programmes et des idées mais par leurs attitudes. »

Il parle dans son livre, à propos des singes, des luttes pour la conquête du pouvoir, des intrigues, de la violence, la place accordée aux femelles, les privilèges. Les chimpanzés acceptent que les puissants aient des privilèges.

« “Dans toutes les sociétés humaines, c’est le cas, cela a été parfaitement décrit par Claude Levi-Strauss, mais c’est vrai aussi dans la société des chimpanzés. Quand on accepte un leader, on consent à ce qu’il ait quelques privilèges.
Mais tant que le leader remplit le contrat, qu’il agit pour le bien du groupe, qu’il a un comportement suffisamment magnanime. A partir du moment où ce contrat tacite n’est pas respecté, on va [remettre en question son leadership].

[Chez les chimpanzés], il y a des coups d’état, des changements de coalition, ce qui est plus doux. On a des exemples que je décris. […] Je ne cherche pas à savoir quels sont les singes qui sont les proches de l’homme. Ce qui m’intéresse ce sont les comportements généraux qui nous unissent par nos évolutions communes. J’évoque un chimpanzé qui s’appelait « Mac » qui avait été décrit par la grande Jane Goodall. Il y avait deux groupes de chimpanzés dominants dont ne faisait pas partie Mac. Il y avait des alternances constantes parce que les deux groupes étaient très équilibrés. Il est très futé et il s’aperçoit que lorsque les chercheurs font le plein de leurs voitures avec des jerry cans en acier, cela fait du bruit et les chimpanzés ont peur. Et qu’a fait Mac, qui n’est pas soutenu par un clan ni d’un côté ni de l’autre ? Il arrive avec deux bidons dans le dos [qu’il a dérobé] et il menace les leaders de chaque camp. […] et d’un seul coup il prend les deux bidons et s’en sert comme de monstrueuses castagnettes et cela fait peur à tout le monde. Et c’est comme ça qu’il va prendre le pouvoir sur les deux clans. En plus il va rester longtemps parce que cela arrange tout le monde, il va arriver à faire l’objet d’un compromis intéressant qui réconcilie les deux groupes. […]
Bon cherchez l’allusion où vous voulez, mais vous voyez c’est assez universel. »

Petit aparté, j’avais évoqué cette grande scientifique de 83 ans qui a tant appris aux humains sur le comportement de leurs cousins chimpanzés. J’avais partagé une vidéo <un geste de tendresse> dans laquelle on voyait un chimpanzé « Wounda » qui avait été recueilli dans un état proche de la mort et avait été longuement soigné dans l’institut de Jane Goodal, être réintroduit dans la forêt. On voit alors Wounda revenir vers Jane Goodal ; pour l’enlacer longuement avant de repartir vers son milieu naturel. Geste d’une empathie extraordinaire où la barrière qui sépare l’homme de son cousin se réduit à presque rien.

Pour revenir au dialogue entre Patrick Cohen qui était encore sur France Inter à ce moment et Pascal Picq, le journaliste a résumé ce passage par cette formule : « Les primaires observés à travers les primates ». Puis il a interrogé le primatologue sur la campagne présidentielle qui en était au lendemain du débat d’entre deux tours, au moment de l’entretien :

Les grands enjeux n’ont pas été discutés. Je ne suis pas anthropologue, je vous l’accorde, mais je m’intéresse à notre société je fais partie de l’observatoire de l’ubérisation de la société. Et à part Benoit Hamon qui a abordé le sujet de l’allocation universelle autour du travail et de la taxation des robots, aujourd’hui le monde est en train de changer à l’échelle mondiale avec les vagues du numérique et ces questions n’ont pas du tout été abordées. Cela m’a complétement consterné. L’erreur de Monsieur Hamon c’est d’avoir présenté l’allocation universelle et la taxation des robots comme une assistance. […] Cette question de l’allocation universelle devra être abordée dans le cadre d’un nouveau projet de société que nous attendons à l’échelle mondiale. […] Ce monde a changé en 5 ans, le temps d’un quinquennat avec quasiment les mêmes candidats d’un quinquennat à l’autre, à part M Hamon et M Macron, avec quasiment les mêmes idées.

Je vais être un peu brutal, on essaie de répondre aux enjeux de société, du travail, de la redistribution des richesses avec des éléments de réponse à gauche et à droite qui datent […] de la deuxième révolution industrielle, alors que nous sommes déjà dans la quatrième avec des bouleversements qui sont connus dans le monde du travail, de la répartition des richesses. »

Et quand Patrick Cohen lui demande sa vision du monde de demain de la postmodernité, le paléoanthropologue répond :

« Aujourd’hui tous les éléments de nos vies ont été largement modifiés. Et d’ailleurs ne nous ont pas été imposés. Quand vous utilisez votre smartphone et que vous décidez d’utiliser telle ou telle application pour vous déplacer, pour consommer, pour vous loger, pour chercher des informations, vous modifiez l’espace digital darwinien […] vous modifiez le marché ou l’activité [des domaines dans lesquels vous intervenez de manière numérique]. C’est un système parfaitement darwinien […].

[…] Comment cela fonctionne t’il ?

Les gens qui ont créé twitter, c’était des garçons et des filles qui ont fait un hackaton […] et qui se sont dit : j’aimerais avoir une messagerie courte pour échanger avec mes amis. Premièrement ça ne coute rien, ce que Jeremy Rifkin appelle le cout marginal zéro, on se réunit on est ensemble, on s’amuse bien. Si l’application n’est pas sélectionnée ce n’est pas grave on a passé un bon moment ensemble. Mais si elle est sélectionnée, ça peut complétement changer le monde.

Vous pensez que ces dizaines de jeunes gens allaient imaginer les printemps arabes, les logiciels big data qui jugent de nos émotions sur la valeur de la city et de la spéculation […] qui allait imaginer que ce serait la première campagne d’Obama où grâce à des algorithmes on allait pouvoir déterminer les personnes indécises pour pouvoir les appeler et les convaincre de voter Obama, ou les fake news [Et j’ajouterai pour ma part que personne n’imaginait que le Président des Etats Unis, à savoir Trump, utiliserait ce petit outil pour informer le monde de ses décisions politiques ou de sa stratégie diplomatique].. Personne ne pouvait imaginer cela.

C’est pour cela qu’on est dans un changement de société énorme où des personnes partout dans le monde sont capables de créer des applications qui ne coutent pas grand-chose et qui peuvent modifier des marchés entiers et même menacer la stabilité économique des très grands groupes. Et ça nous en sommes les acteurs. Je ne suis pas en train de culpabiliser, de moraliser. Mais il faut bien être conscient que les enjeux de pouvoir sur l’économie, la politique, la culture et même les informations sont aux mains de tout le monde et deviennent imprévisibles. »


Et en conclusion, par son expérience avec les singes capucins et à par la conceptualisation du jeu de l’ultimatum, il explique le Brexit. [C’est à partir de 7 :30] dans cette partie de l’émission .

J’essaie de résumer. Le jeu de l’ultimatum est utilisé en économie expérimentale et se joue de la manière suivante : une première personne (joueur A) se voit attribuer une certaine somme d’argent, et doit décider quelle part elle garde pour elle et quelle part elle attribue à une seconde personne (joueur B). La seconde personne doit alors décider si elle accepte ou refuse l’offre. Si elle la refuse, aucun des deux individus ne reçoit d’argent.

Pascal Picq explique que les singes capucins comprennent très vite et entrent dans la logique de la coopération profitable au plus grand nombre.

Les technocrates qui trouvent stupide la réaction des britanniques qui ont voté pour le Brexit, parce qu’ils ont profité de fonds structurels et qu’ils vont perdre au Brexit, ne comprennent pas ce que comprennent les singes capucins. Selon Pascal Picq ceux qui ont voté pour le Brexit ont le sentiment, exact, que dans la répartition du jeu de l’ultimatum où il fallait partager 100, ils ont peut être reçu 20, mais d’autres ont reçu 80. C’est la réalité des classes moyennes dont les revenus stagnent alors que ceux des plus riches explosent. Dans ces conditions ils préfèrent jouer la politique du pire, personne n’y trouve avantage.

C’est encore un problème de collaboration intelligente que les singes capucins pourraient enseigner aux hommes du capitalisme contemporain. Pascal Picq développait aussi ces idées dans un article ancien du journal des Echos : «Il faut accorder plus de place à la collaboration et au partage»

Car indiscutablement nous avons des comportements qui peuvent être expliqués par l’observation des singes. Et Pascal Picq de rappeler cette expérience déjà citée dans le mot du jour consacré à Franz de Waal, où des singes font la grève parce qu’ils estiment être victime d’une injustice : on leur donne des concombres, alors qu’à leurs voisins qui font le même travail on donne des raisins ou des bananes, récompenses plus valorisées par les singes.

Réflexion donc très féconde de ce paléoanthropologue qui dans une autre émission explique la différence entre Emmanuel Macron et Manuel Valls par ce langage simiesque : « Manuel Valls ne sait pas bien épouiller ». Les singes manifestent l’empathie et la volonté de collaboration en épouillant le congénère qu’il rencontre. Les hommes n’épouillent pas, mais il y a ceux qui comme Jacques Chirac et aussi, reconnaissons le, Emmanuel Macron savent aller vers les autres avec empathie ou au moins l’apparence qu’ils s’intéressent aux autres (ils savent épouiller) et ceux qui comme Manuel Valls se fâchent avec quasi tout le monde et passent leur temps à engueuler les autres.

Ce mot du jour est déjà fort long et je n’ai pas encore parlé des robots évoqués par Pascal Picq, mais vous trouverez cet article du monde où il s’exprime à ce propos : « La parade face à la robotisation est la créativité »


Et pour finir, parce qu’Annie m’a dit après le mot du jour d’hier, tu ne peux pas parler que de choses horribles, il faut aussi parler de belles choses, d’empathie, de ce qui nous pousse à la bienveillance.

Pour ce faire j’en reviens aux singes et au geste de tendresse de Wounda que vous retrouverez derrière ce lien.

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Vendredi 22 septembre 2017

« Le bébé gnou protégé par la lionne »
Histoire naturelle

Dans la nature il y a des prédateurs et des proies.

Et la loi de la nature est la loi du plus fort

De nombreuses théories humaines politiques et économiques se fondent sur ce constat pour élaborer des analyses qu’ils essayent d’appliquer au monde des humains.

Franz de Waal, nous explique que les choses sont plus complexes. Il ne dit pas que la nature n’est pas peuplée de prédateurs et de proies mais qu’il arrive que d’autres phénomènes puissent exister.

Des cinéastes animaliers avaient le projet de tourner un film sur la migration des gnous du Serengetti dans le nord de la Tanzanie. C’est ce qu’ils vont faire. Mais pendant leur tournage, ils vont assister et filmer un épisode incroyable.

Une petite femelle gnou vient de naître. Dans la journée de sa naissance elle va être chassée par une lionne, la mère gnou ne peut pas la sauver. La lionne renifle la petite gnou de quelques heures, on pense qu’elle va la dévorer. Et cela ne se passe pas ainsi

L’empathie dont parle Franz de Waal se produit devant la caméra et par voie de conséquence devant nos yeux.

Le commentateur évoque la thèse que peut être la lionne a perdu ses petits et exprime ses instincts maternels sur un petit de substitution.

Peut-être que se rendant compte que cet animal porte encore toutes les traces de sa naissance, la lionne considère-t’elle qu’elle ne doit pas le tuer.

Toujours est-il que la lionne et la petite gnou se font des câlins que la présence de la lionne fait renoncer des hyènes de faire de la petite gnou leur repas. Par la suite la lionne laisse partir le bébé gnou rechercher et retrouver sa mère.

Le documentaire continue alors sur son projet initial : montrer les migrations de ces animaux qui reviennent régulièrement vers le Serengetti mais doivent s’en éloigner lors de la saison sèche.

C’est ce que nous montre la nature.

La violence existe, le conflit, la mise à mort des proies par leurs prédateurs.

Mais l’empathie, la protection même inattendue entre espèces peut exister aussi.

C’est une leçon de vie, c’est une leçon de complexité.

Ce film s’appelle « sauvée par la lionne », vous le trouverez derrière <ce lien>.

L’épisode dont je parle commence vers la sixième minute.

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Mardi 10 février 2015

« La nomophobie »
Phobie des temps modernes

La « nomophobie » contraction de l’expression anglaise « no mobile phobia » est constituée par la peur panique de se retrouver sans téléphone portable.

Après la réflexion sur l’informatique (mot du jour du 4 février), puis sur l’intelligence artificielle (mot du jour du 5 février), voici une réflexion sur un autre outil particulièrement prégnant dans notre quotidien.

Pendant un déjeuner avec une amie, Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, a la surprise de voir sa convive le laisser précipitamment parce qu’elle a oublié son téléphone portable. Interloqué, il a l’idée de se pencher sur le sentiment de manque, voire de peur, qui habite certaines personnes lorsqu’elles sont séparées de ces petits objets devenus visiblement indispensables.

Dans une étude intitulée « The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology » (« L’impact de la séparation d’avec son mobile sur la cognition, l’émotion et la physiologie »), publiée le 8 janvier, Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, s’étend sur cette «nomophobie » et arrive à deux conclusions :

  • Le téléphone portable est devenu « une extension de nous-même », à la manière du sonar de certains animaux, si bien qu’on peut parler d’ «iSelf », de « soi connecté ».
  • Privé de son mobile, la personne souffrant de « nomophobie » a l’impression d’avoir perdu une part d’elle-même, et cela « peut avoir un impact négatif sur ses performances mentales ».

A chaque fois que les participants aux tests ont été déconnectés, les chercheurs ont constaté une augmentation significative de l’anxiété, du rythme cardiaque, des niveaux de pression artérielle et une diminution significative de la performance aux tests : les cobayes se sentaient psychologiquement diminués.

<Ici le blog du Monde qui parle de cette étude>

Un <article> et une photo ci-après montrent tous les ravages de la portable-dépendance : on regarde son portable alors que le spectacle de la nature, juste à côté est si beau :

Pour finir, cette histoire racontée par Michel Serres qui avait offert à une petite fille de sa famille le livre « Robinson Crusoé ». Peu de temps après il lui a demandé :

« qu’as-tu pensé de ce livre ? »

Elle a alors répondu :

« Bof ! C’est ce qui arrive quand on oublie son téléphone portable ».

Michel Serres, pour ne pas remettre en cause la représentation de l’univers de sa nièce qui ne pouvait concevoir un monde sans portable, lui a expliqué « Non, non, il ne l’avait pas oublié, mais il n’y avait pas de réseau sur cette île ! »

L’ordinateur est abruti, c’est entendu, mais le portable n’aurait-il pas pour effet de rendre son utilisateur débile ?

 

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Vendredi 24/01/2014

Vendredi 24/01/2014
« Un geste de tendresse »
Wounda
Aujourd’hui, je veux partager avec vous une vidéo de Youtube.
Elle ne dure que 5mn, si vous êtes très pressé aller tout de suite à 3 mn.
Mais ce serait dommage parce que ce qui se passe avant explique ce qui va se passer.
C’est un moment rare où la frontière entre l’humain et l’animal s’évanouit.
C’est un instant d’éternité où il est question de tendresse, d’un geste de tendresse : le geste de tendresse de Wounda pour Jane
Mais Wounda est un chimpanzé et Jane est une femme.
Tout cela est filmé.
Suis-je naïf ? Je crois que ce geste est spontané.
En juin dernier, une jeune femelle chimpanzé prénommée Wounda recouvrait la liberté sur l’île de Tchindzoulou, en République démocratique du Congo.
L’animal, avait été secouru, tout bébé, par l’Institut Jane Goodall fondé une primatologue britannique du même nom.
Il avait été recueilli, entre la vie et la mort, alors que sa mère avait été tuée par des braconniers.
Après des moments difficiles ou ses soigneurs avaient pensé la perdre, suivis d’une longue convalescence au Centre de réhabilitation pour chimpanzés de Tchimpounga, Wounda était enfin prête à recouvrer la liberté, aux côtés des quatorze précédents chimpanzés relâchés, par l’institut, dans l’île.
Mais, avant de retourner à la vie sauvage, la jeune femelle chimpanzé a eu des gestes de tendresse poignants envers la directrice du centre de Tchimpounga, Rebeca Atencia, et, surtout, pour la primatologue Jane Goodall, qui a consacré sa vie à la sauvegarde des grands singes de son espèce.

http://www.youtube.com/watch?v=lf08i5vqIvQ

J’ai découvert ce moment de beauté ineffable grâce à un Article du Point : http://www.lepoint.fr/environnement/video-l-etonnant-elan-de-tendresse-d-un-chimpanze-rescape-pour-jane-goodall-23-01-2014-1783694_1927.php

C’est peut être l’occasion de faire remarquer, à celles et ceux qui ne l’auraient pas observé,
que ma signature se lit câlin.

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