Comprendre le monde – Entretiens de la revue XXI

En pleine période de confinement du COVID-19, alors que toute l’actualité et le bruit médiatique étaient concentrés sur la pandémie, j’ai souhaité faire un pas de côté et parler résolument d’autre chose.

Pour ce faire j’ai repris un livre qui nous avait été offert il y a déjà longtemps, probablement en 2017. En effet, un jour une amie, lectrice du mot du jour, est venue à la maison avec ce livre.

Elle nous a dit que ce livre pourrait nous intéresser Annie comme moi et que je pourrais même y trouver matière à mot du jour. Il a fallu le temps de la maturation pour suivre ce sage conseil.

Ce livre a pour titre « Comprendre le monde », il se trouve encore mais difficilement.

Ce titre fait sens avec l’exergue général que j’ai mis sur la page d’accueil de mon blog : « Comprendre le monde c’est déjà le transformer »

Il s’agit d’un livre qui reprend des grands entretiens qui ont été publiés dans la revue XXI avant 2016

J’en ai choisi 11 qui entraient en résonance avec moi et j’ai écrit un article introductif qui présente la revue XXI.

01. «La revue XXI»
Mook fondé par Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry

mot du jour du lundi 4 mai 2020

« XXI » est une revue trimestrielle française de journalisme de récit. Elle a été créée en janvier 2008, par Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry

C’est plutôt un livre qu’un journal, elle est vendue en librairie et sur abonnement.

Ce concept a été désigné sous le nom de « Mook », (contraction de “magazine” et de “book”, livre en anglais).

Le nom de la revue, XXI, fait référence au XXIe siècle. Selon Wikipedia, elle est diffusée à 22 000 exemplaires en moyenne.

Le choix est celui de la qualité et du refus de la publicité.

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02. «J’ai compris que je suis le monde. Tout ce que je vois, tout ce que je vis, tout ce que je mange, fait partie de mon univers, de mes créations, c’est réel et infini.»
Xu Ge Fei

mot du jour du mardi 5 mai 2020

Et le premier entretien qui m’a marqué, il faut être juste c’est Annie qui l’a lu en premier et m’a immédiatement incité à le lire, concernait une jeune chinoise née en 1979 et qui est devenue éditrice de bande dessinées à Paris : Xu Ge Fei.

Lorsqu’elle était enfant en Mandchourie, son grand père lui répétait qu’elle n’était rien que « de l’eau sur le sable, puisqu’elle était une fille ».

Et depuis ce temps-là elle portait en elle le désir de faire lire des livres pour les jeunes filles.

Son histoire est étonnante, pleine de volonté, d’imprévue et de hasard qu’elle raconte dans son autobiographie : « Petite Fleur de Mandchourie».

C’est à la fois un conte de fée et une histoire pleine d’embuches et d’épreuves.

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03. «Face à un islam fondamentaliste, il s’agit de proposer un islam moderne, actif, réactif, une religion compatible avec le vivre ensemble et le temps présent, mais aussi avec les raffinements exquis qu’elle a inventés»
Malek Chebel

mot du jour du mercredi 6 mai 2020

Le second entretien que j’ai choisi est consacré à un intellectuel algérien qui donnait une vision lumineuse du monde de l’Islam : Malek Chebel.

Il était d’ailleurs le défenseur de l’Islam des lumières. Il était, puisqu’il est mort le 12 novembre 2016 à Paris, d’un cancer.

C’était un anthropologue des religions qui a aussi étudié la psychanalyse.

Il a beaucoup exploré la sensualité, l’érotisme et le corps dans la culture islamique, mais aussi la vie intellectuelle et la société de l’Islam.

Sa voix douce et son érudition se trouvaient assez souvent sur les plateaux de télévision. Moi je l’ai surtout écouté sur les ondes de France Culture.

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04. «Rendre lisible un texte du VIIe siècle à un lecteur du XXIe siècle en usant d’une langue simple.»
Quête poursuivie par Malek Chebel dans sa traduction du Coran

mot du jour du jeudi 7 mai 2020

Malek Chebel a rédigé une traduction du Coran et lors de l’entretien auquel il a répondu, il est revenu assez longuement sur ce travail.

J’ai trouvé plus opérant de faire, de cette partie, un mot du jour spécifique.

Je dispose de sa traduction du Coran sur ma tablette. Mon objectif n’est pas de lire ou de m’approprier le Coran.

Mais à plusieurs reprises j’ai éprouvé le besoin d’aller vérifier ce qu’il y avait vraiment d’écrit dans ce livre sur un sujet particulier ou plus encore vérifier quand on se référait précisément à une sourate du Coran.

Il me fallait donc disposer d’une traduction en laquelle je pouvais avoir confiance. Confiance que j’accorde à Malek Chebel.

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05. «J’ai vu un chef d’État affirmer ses idées et agir en conséquence»
Curtis Roosevelt à propos de l’action de son grand-père Franklin D. Roosevelt

mot du jour du mardi 12 mai 2020

Cette fois il s’agit d’un entretien avec Curtis Roosevelt qui était le petit-fils du président des Etats-Unis lors de la seconde guerre mondiale. L’ensemble de l’entretien concernait l’action de Franklin D. Roosevelt

Curtis Roosevelt est né en 1930 à New York, un an après le krach financier d’octobre 1929 et en pleine Grande Dépression, Avec sa sœur et sa mère, il vécut douze ans à la Maison Blanche en compagnie de ses grands parents.

Il participa, en mars 2012, à la constitution du Collectif Roosevelt qui plaidait pour une relance de l’économie française, par des réformes économiques et sociales et qui fut fondé par Stéphane Hessel, Susan George, Pierre Larrouturou, Edgar Morin et Cynthia Fleury. Michel Rocard y participa aussi.

L’entretien date de 2013, depuis Curtis Roosevelt est décédé, le 26 septembre 2016 à Saint-Bonnet-du-Gard.

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06. «Rendre leur Histoire aux femmes»
Michelle Perrot

mot du jour du mercredi 13 mai 2020

L’entretien concernait l’historienne Michelle Perrot et avait pour titre « Rendre leur Histoire aux femmes ».

J’ai plusieurs fois cité Michelle Perrot et je lui ai consacré deux mots du jour.

Le premier concluait la série sur les violences faites aux femmes dans l’espace public : « La conquête de l’espace public par les femmes est très important. Le fait de pouvoir sortir seule, le soir, la nuit ce qui est encore considéré comme un danger pour les femmes, c’est quelque chose qui doit cesser, partout ! »

La seconde fois était au cours de la série sur Mai 68 :

Michelle Perrot est née à Paris le 18 mai 1928. Elle a d’abord travaillé sur l’histoire du mouvement ouvrier, et sur le système carcéral français avant de devenir vraiment l’historienne de l’Histoire des femmes.

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07. «Il est plus facile d’unifier des économies et des administrations que d’unifier des mémoires»
Bronislaw Geremek parlant des mémoires différentes de l’Europe de l’Ouest et de l’Est

mot du jour du jeudi 14 mai 2020

En Pologne, Lech Walesa s’appuyaient sur deux hommes qui le conseillaient : Tadeusz Mazowiecki et Bronislaw Geremek. L’entretien dont il est question ici, concerne ce dernier homme politique : Bronislaw Geremek

Le titre de cet article qui a été repris dans le livre « Comprendre le monde » était : « L’Europe pour nous à l’Est, c’était un idéal »

La journaliste a introduit son article par la phrase suivante : « Il a consacré sa vie à chercher des raisons de vivre ensemble ».

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08. «Et je me suis lancée dans le combat contre le brevetage du vivant que je juge illégal, non scientifique, immoral et injuste.»
Vandana Shiva

mot du jour du lundi 18 mai 2020

Vandana Shiva est une formidable femme indienne qui se bat depuis de longues années contre le brevetage du vivant.

L’article a pour titre « L’illégal brevetage du vivant ».

Vandana Shiva est née le 5 novembre 1952 à Dehradun en Inde. Elle étudie successivement la physique, la philosophie des sciences. Puis elle réoriente ensuite ses recherches dans le domaine des politiques environnementales.

Elle est l’une des chefs de file des écologistes de terrain et des altermondialistes au niveau mondial, notamment pour la promotion de l’agriculture paysanne traditionnelle et biologique.

Elle s’oppose à la politique d’expansion des multinationales agro-alimentaires et au génie génétique. Elle lutte contre le brevetage du vivant et la bio-piraterie.

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09. «Je veux redonner la parole aux gens, moi qui ai tellement capté leur image.»
Raymond Depardon

mot du jour du mercredi 27 mai 2020

Raymond Depardon est né dans le département du Rhône, en 1942, à Villefranche-sur-Saône. Il était fils de cultivateurs du Beaujolais

Il est considéré comme l’un des maîtres du film documentaire.

Il est à la fois photographe, réalisateur, journaliste et scénariste.

Il a créé l’agence photographique Gamma en 1966 et est membre de Magnum Photos depuis 1979.

Selon lui, c’est son origine paysanne qui va malgré sa timidité lui permettre, dans ses premiers années, de devenir un photographe téméraire et opiniâtre.

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10. «Pour ma part, j’en suis sûr : le sens de la solidarité nous vient du fond des âges, il est profondément ancré dans notre nature.»
Frans de Waal

mot du jour du jeudi 28 mai 2020

Frans de Waal est né en 1948 aux Pays-Bas. C’est un primatologue et un éthologue.

La primatologie est la discipline qui étudie les espèces de l’ordre des Primates donc essentiellement les singes, les humains et leurs ancêtres.

L’éthologie est l’étude scientifique du comportement des espèces animales, incluant l’humain, dans leur milieu naturel ou dans un environnement expérimental, par des méthodes scientifiques d’observation et de quantification des comportements animaux.

Dans son introduction le journaliste présente Frans de Waal de la manière suivante :

« L’homme descend du singe ? alors observons les singes pour mieux comprendre l’homme ! Tel est le point de départ du travail considérable abattu par Frans de Waal.

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11. «Quelle est votre richesse ? Qui êtes-vous que je ne suis pas ? est la seule question qui vaille»
Tobie Nathan

mot du jour du vendredi 29 mai 2020

Plusieurs fois à travers les émissions que j’écoute ou les articles que je lis, j’ai rencontré la route de Tobie Nathan.

Chaque fois j’ai été happé par son humanisme, son intelligence, son ouverture d’esprit.

C’est un homme à l’écoute de l’altérité qui ne croit pas tout savoir.

Qui est à la recherche de l’autre, du monde de l’autre, de ce qui explique l’autre, de ce qui peut le soigner.

L’entretien de la revue XXI consacrée à Tobie Nathan était un hors-série « Les déracinés » paru en février 2016. Ce numéro explicitait son titre par cette définition : « Ils vivent ailleurs que là où ils sont nés ».

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12. «La première attitude indispensable est d’être capable de se mettre à la place de l’autre. Si je peux me mettre à la place de l’autre, alors nous pouvons réfléchir ensemble.»
Amin Maalouf

mot du jour du vendredi 5 juin 2020

Amin Maalouf est né en 1949 à Beyrouth, dans une famille d’intellectuels de confession melkite, c’est-à-dire une petite communauté chrétienne du Liban.

Il a d’abord été journaliste comme son père, puis il est devenu écrivain.

Pour ma part j’ai découvert cet auteur par l’essai « Les Croisades vues par les Arabes » qu’il a publié en 1983 qui a été à la fois une révélation et un choc pour moi.

Dans cet essai Amin Maalouf s’inspire des historiens et des chroniqueurs arabes de l’époque pour raconter comment fut ressenti, dans la civilisation islamique raffinée et sophistiquée de cette époque, l’arrivée des chrétiens pillant, massacrant et ne reculant devant aucune horreur par rapport à « l’autre » qui était « l’infidèle » celui qui ne partageait pas la même religion.

L’entretien a été publié dans le N°26 de la revue XXI paru au printemps 2014. Il avait pour titre « Se mettre à la place de l’autre »

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