Mercredi 29 novembre 2017

« Notre cerveau est une sculpture vivante ininterrompue »
Lionel Naccache, « La plasticité cérébrale» 17ème émission de la série « Parlez-vous cerveau ? »

Lors de la 16ème émission Lionel Naccache avait évacué scientifiquement le mythe selon lequel nous n’utilisions que 10% de notre cerveau. Les neuro-sciences montrent que nous utilisons bien 100% de notre cerveau.

Mais la plasticité du cerveau permet de dépasser les limites du 100%.

Le cerveau utilisé à 100%, ne cesse de se transformer, c’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale.

Lionel Naccache dit que contrairement au mythe des 10%, la plasticité cérébrale est une réalité quotidienne qu’il va pouvoir nous révéler par des exemples concrets.

Il commence son émission en faisant écouter plusieurs fois un enregistrement d’une phrase reproduite à une vitesse très accélérée. Il prétend qu’au bout de plusieurs essais vous arrivez à la comprendre grâce à la plasticité de votre cerveau.

Moi je n’y suis pas arrivé, mais Lionel Naccache en explique la raison, avec l’âge la plasticité diminue. Je comprends donc que je suis âgé.

Pour celles et ceux pour qui ça marche :

« La structure de votre cerveau s’est modifiée à chaque audition.
Notre cerveau est une sculpture vivante ininterrompue ».

Ce qui est vrai pour cette phrase, sans intérêt, est vrai pour chaque instant de votre existence, depuis votre vie utérine jusqu’à votre dernier souffle.

Notre cerveau est la sculpture de notre vie. Sculpture qui résulte certes de nos actions volontaires : pratiquer telle ou telle activité, apprendre telle ou telle langue, mais aussi de tout ce que nous vivons en relation avec les autres et avec l’environnement dans lequel nous baignons ; indépendamment de tout contexte d’apprentissage.

Si l’on devait choisir une devise pour la plasticité cérébrale, ma préférence irait pour la célèbre citation d’Héraclite : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». C’est-à-dire que le cerveau ne vit jamais deux fois la même expérience de manière identique.»

Et Lionel Naccache de préciser qu’Il n’existe pas un seul mécanisme de plasticité cérébrale mais de nombreux mécanismes qui mobilisent différentes structures du cerveau : synapse, récepteurs membranaires, neurones, réseau de neurones etc..

Il donne alors trois exemples :

1 – Une étude restée célèbre a montré que la mémoire des lieux et la matière grise des hippocampes, ces GPS du cerveau, sont plus développés chez les chauffeurs de taxi londoniens que chez le commun des mortels. Outre-manche comme ailleurs la structure du cerveau est affectée par l’expérience vécue.

2 – De la même manière les régions visuels du cerveau des aveugles congénitaux sont recyclés en région tactile. Lorsqu’ils lisent un texte en braille avec leurs doigts, ils utilisent la région du cerveau normalement utilisée pour la lecture visuelle.

3 – Le troisième exemple a été rapporté par mon collègue Laurent Cohen et concerne une petite fille à laquelle il a fallu retirer une région déterminante pour l’apprentissage de la lecture à un âge où elle ne savait pas encore lire. Contre toute attente, cette enfant a pu apprendre à lire. Et c’est la région de l’hémisphère droit, symétrique de celle qui lui a été retirée à gauche qui a pris en charge cette fonction qui normalement n’est pas de son ressort.

Les exemples pourraient être multipliés à l’envie.

Il existe des plasticités cérébrales de courtes et de longues durées. Certaines sont accessibles à notre conscience alors que la plupart ne le sont pas.

Pour approfondir ce sujet, je vous conseille cette vidéo de : < Philippe Fait qui fait une conférence TED à Montréal sur la plasticité cérébrale>

Il introduit, en outre, son propos par une présentation du cerveau par des comparaisons qui montrent le côté exceptionnel du cerveau.

Par exemple, le cerveau est irrigué par le sang. Pour ce faire il utilise un réseau de vaisseaux sanguins qui mit bout à bout représentent 160 000 km ce qui permet de faire 4 fois le tour de la terre.

Il compare aussi le diamètre d’un neurone par rapport à celui d’un cheveu : un cheveu c’est 0,1 mm, un neurone 0,004 soit 25 fois plus petit.

Il revient aussi sur l’étude concernant les chauffeurs de taxi londoniens.

Et il évoque une autre expérience où des tests ont été effectués sur le développement de la plasticité chez des sujets âgés. On leur a proposé des exercices intensifs de jonglerie . Même chez les vieux cela fonctionne, le cerveau continue à se développer. Dans l’expérience donnée c’est la partie du cerveau qui gère la coordination des mains qui s’est renforcée. Et quand on arrête pendant un temps les exercices, comme chez tous les individus, l’évolution est réversible et la partie du cerveau qui s’est développé régresse.

Philippe Fait prétend que trois pratiques sont indispensables, à tout âge, pour exercer la plasticité du cerveau

  • Il faut être actif physiquement et aussi cognitivement. Ne jamais cesser d’apprendre des choses nouvelles.
  • Il faut avoir une bonne hygiène du sommeil. Le sommeil réparateur va beaucoup servir à la neuroplasticité, comme d’ailleurs des micro-pauses au milieu de la journée.
  • Enfin avoir une activité sociale, c’est-à-dire inter agir avec d’autres humains.

Vous trouverez énormément de vidéo sur internet parlant de cette plasticité cérébrale. Pour ma part j’ai encore regardé avec beaucoup d’intérêt : <Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur>.

Vous trouverez l’émission de Lionel Naccache derrière ce lien : <Plasticité cérébrale>

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2 réflexions au sujet de « Mercredi 29 novembre 2017 »

  • 29 novembre 2017 à 8 h 39 min
    Permalink

    Si on trompe son amie, il doit être possible de lui expliquer que c’est pour entretenir la plasticité de son cerveau, développer de nouvelles facultés et ne pas vieillir prématurément

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    • 29 novembre 2017 à 8 h 56 min
      Permalink

      Je prends cette répartie comme de l’humour.
      Sans vouloir me vanter, lire mes mots du jour et aussi élargir ces propos par d’autres butinages me semble plus féconds que de se lancer dans des aventures de séduction forcenée.

      Répondre

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