Mercredi 22 octobre 2014

Mercredi 22 octobre 2014
« l’essentiel est que nous agissions selon notre idéal,
que nous donnions notre force d’un jour à ce que nous croyons la justice,
et que nous fassions œuvre d’hommes en attendant d’être couchés à jamais dans le silence de la nuit »
Jean Jaurès
Toujours, encore, Jaurès, surtout pour un mot rayonnant, un mot d’espoir, un mot de courage.
Dans une émission d’une heure de Mediapart (réservé aux abonnés) sur le sujet “Pourquoi ont-ils tué Jaurès”, un texte a été évoqué que Jaurès a prononcé à l’Assemblée Nationale en 1895 où il évoque sa fin et où il prononce cette phrase prémonitoire que je choisis comme mot du jour d’aujourd’hui.
Extrait publié par Mediapart : ce texte prémonitoire de Jaurès en 1895 :
« Un jour viendra peut-être où nous serons abattus précisément par un de ceux que nous voulons affranchir.
C’est du même peuple souffrant que sortent, selon le vent qui souffle, les violences des révolutions ou les violences des réactions, et la même mer, brisant les navires qui se combattent, en a plus d’une fois réconcilié les débris dans ses profondeurs.
Qu’importe après tout !
L’essentiel n’est pas qu’à travers les innombrables accidents de la vie nous soyons épargnés par la faveur des hommes ou par la grâce des choses ; l’essentiel est que nous agissions selon notre idéal, que nous donnions notre force d’un jour à ce que nous croyons la justice, et que nous fassions œuvre d’hommes en attendant d’être couchés à jamais dans le silence de la nuit. »

Mardi 05 novembre 2013

«Le président “normal” est uruguayen.»
Daniel Cohn Bendit

Ce propos a été tenu par Daniel Cohn Bendit lors de son émission sur Europe 1 du 04/11/2013.

Il parle de José Mujica Cordano, surnommé « Pepe Mujica » qui est né à Montevideo le 20 mai 1935 et a été élu président le 29 novembre 2009.

Ex-guérillero des Tupamaros dans les années 1960-1970, il a été détenu en tant qu’otage par la dictature (1973-1985).

Dès son arrivée au pouvoir il a décidé de reverser 87 % des 250 000 pesos mensuels (9 400 euros) de son salaire de chef d’État à des organismes d’aide au logement social.

Son secrétaire, Julio Martinez, affirme :

«Pour Mujica, la carrière politique ne doit pas être un moyen de se servir des ressources de l’État, mais de rendre service au citoyen»,

Depuis qu’il est président, il a dépénalisé l’avortement, légaliser la vente de cannabis, autoriser le mariage homo sexuel.


Dans Courrier international : la presse d’Amérique du sud reste ébahie par le style de Pepe Mujica. Le président refuse d’habiter le palais présidentiel. Il préfère vivre dans une ferme, avec son épouse qui est sénatrice.

La maison est sommaire : une seule chambre et un toit en zinc.

Est-ce de la démagogie ? Apparemment non. Le seul “luxe” du président est une Coccinelle bleue, achetée en 1987. Pepe Mujica refuse la société de consommation. Il cite les philosophes de l’antiquité : “le pauvre, c’est celui qui a besoin de beaucoup”.

Le cinéaste et musicien d’origine serbe, détenteur de deux palmes d’or cannoises Emir Kusturica a décidé de consacrer un documentaire à cet homme étonnant.

Courrier international lui a consacré un numéro en août qu’il a intitulé déjà : « Le vrai président normal »

Il a tenu un discours très remarqué à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le 24 septembre 2013, en disant notamment :

« Je suis du Sud, je viens du Sud” […] “Si l’humanité entière aspirait à vivre comme un Américain moyen, nous aurions besoin de trois planètes” [c’est ] “une civilisation contre la simplicité, contre la sobriété, contre tous les cycles naturels, et, ce qui est pire, une civilisation contre la liberté de disposer du temps de vivre les relations humaines, l’amour, l’amitié, l’aventure, la solidarité, la famille. »

Lien vers l’émission de Cohn Bendit : <Le président normal est uruguayen>

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