Vendredi 7 juin 2019

« La salle de bain, les perturbateurs endocriniens et Yuka »
Expérience sur des produits que nous utilisons

Il y a quelques années, j’avais des problèmes de gencives. J’étais très naturellement allé voir un professionnel, c’est-à-dire un dentiste.

Ce dentiste m’a conseillé de prendre une pâte gingivale bien connue, me semble t’il : « Arthrodont. »

J’utilise ce produit depuis plusieurs années.

Mais ce n’est que tout récemment que j’ai enfin cherché à savoir si ce produit était bon.

Cela fait pourtant longtemps, 2013, que le magazine <Que Choisir> nous avait informés :

« Des perturbateurs dans la salle de bains […]

Alors qu’on ne s’est jamais autant préoccupé du contenu de nos assiettes, nous sommes beaucoup moins attentifs aux effets indésirables des cosmétiques sur notre santé. Pourtant, les laboratoires y incorporent de nombreux composants chimiques : conservateurs, antioxydants, émollients, filtres solaires, etc., aux effets encore mal maîtrisés. Or, les quantités de ces produits que nous nous appliquons sur la peau au cours de notre vie sont loin d’être négligeables. Si l’on additionne le nombre de cosmétiques qu’une femme peut utiliser dans une journée, du lait de toilette au mascara en passant par la crème hydratante, le rouge à lèvres, le gel douche, le shampooing, la laque ou le fond de teint, on arrive souvent à plus de dix produits… qui contiennent plusieurs centaines de substances chimiques ! Et les hommes ne sont pas en reste. Il y a beau temps que leur consommation ne se résume plus aux produits de rasage et d’hygiène.

Depuis des années, de nombreux chercheurs, organismes et associations tirent la sonnette d’alarme sur les perturbateurs endocriniens (parabènes, filtres solaires, etc.). Ces substances chimiques ou naturelles sont capables de produire des effets nocifs sur l’organisme, même à très faibles doses. »

Pendant longtemps nous pensions que si un produit était dangereux, les autorités sanitaires ne permettraient pas qu’il soit commercialisé.

Quelques scandales plus tard et conscient du poids des lobbys, nous savons aujourd’hui que les autorités réagissent souvent bien trop tard.

Revenons à mon dentifrice et regardons la composition :

Nous voyons qu’il y a un paragraphe : « Excipient à effet notoire »

C’est sympa d’attirer notre attention.

Imprudent que j’étais, je n’avais jamais regardé cette composition de près.

On voit donc qu’il y a du « parahydroxybenzoate de propyle ». Quand on fait quelque recherche sur internet, on s’aperçoit qu’il a des synonymes :

le « 4-Hydroxybenzoate de propyle » « E 216 » et surtout le « le propylparabène »

Cette dernière appellation attire davantage le regard parce qu’il est question de « parabène » qui est connu comme un perturbateur endocrinien.

D’ailleurs, l’article de Que choisir cité ci-avant le cite..

On peut lire la version officielle dans <Wikipedia> :

« Beaucoup de consommateurs s’inquiètent et réagissent à la présence de ce produit dans plus de 400 médicaments, alors que l’on ne connait pas encore précisément l’impact de l’absorption de ce produit dans le corps.

Risques connus : Allergène mineur.

Risques soumis à études :

impact négatif sur le système endocrinien ;
risque cancérigène lié à la perturbation endocrinienne ;
impact négatif sur la fertilité masculine ;
reprotoxique.

À part l’effet allergène, les autres risques ne sont pas confirmés chez l’homme et n’en sont qu’à l’état de test, les risques importants ne sont pas inexistants mais les chances qu’ils soient réels sont suffisamment faibles pour ne pas interdire le produit dans l’alimentaire, le pharmaceutique et la cosmétique. »

« Les risques importants ne sont pas inexistants mais les chances qu’ils soient réels sont suffisamment faibles pour ne pas interdire le produit dans l’alimentaire, le pharmaceutique et la cosmétique ». Cela est écrit en termes mesurés. L’hypothèse que cette phrase ait été écrite par un lobbyiste, n’est pas à exclure.

Mais de mon point de vue, pourquoi prendre un risque pour un dentifrice surtout s’il en existe qui ne présente pas ce danger ?

En pratique je n’ai pas fait cette démarche analytique compliquée, mais j’ai utilisé une application que j’avais téléchargé sur mon smartphone : « Yuka ».

Je l’avais dans un premier temps surtout téléchargé pour l’alimentation.

En un temps record cette application après avoir scanné le code barre donne des informations sur la composition du produit : graisse saturée, sel, sucre, additifs etc.

Je me demande si cette application n’est pas encore plus utile pour le produits de salle de bains.

Il existe d’autres applications

L’application par un système de pondération, note de 0 à 100.

Mon dentifrice a reçu la note de 14.

Et le qualificatif de « Mauvais », ce qui est le cas quand la note est inférieure à 25.

En première ligne apparait immédiatement le fameux «  propylparabène ».

Mais l’application donne plus d’information si on clique sur le produit en cause.

Je donne une copie d’écran du début de l’analyse.


A la fin de l’article, il y a plusieurs liens vers des sites qui développent ces analyses.

Pour ma part j’ai jeté ce dentifrice et j’en utilise d’autres.

Et je scanne tous les produits de ma salle de bains.

Chacun est libre de faire comme cela lui paraît bien. Yuka dispose aussi d’un <site>

<1250>

5 réflexions au sujet de « Vendredi 7 juin 2019 »

  • 7 juin 2019 à 7 h 28 min
    Permalink

    Hello Alain
    Il faudrait également mesurer l’impact des problèmes de gencives sur la santé. Sauf à ce qu’il existe des produits de substitution sans aucune substance potentiellement dangereuse. Le même raisonnement que pour les vaccins doit peut être aussi s’appliquer … non ?

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    • 7 juin 2019 à 10 h 27 min
      Permalink

      Je ne suis pas un spécialiste et je ne prétends pas l’être.
      Toutefois, il me semble que le problème n’est pas le même quand il s’agit du principe actif ou d’un simple agent conservateur comme c’est le cas ici.
      Yuka propose d’ailleurs une alternative dans laquelle il n’y a aucun élément à risque.
      Je pense qu’il s’agit surtout d’une paresse de ne pas vouloir trouver des solutions plus “neutre” pour répondre au besoin de conservation. C’est possible puisque d’autre y arrive.
      J’ajoute que selon Yuka cet élément est interdit pour toute utilisation qui n’est pas suivi de rincage. Ce qui montre bien qu’il y a un problème.
      De mon point de vue Yuka informe, après chacun agit comme il lui semble bon. Ce que je voualais souligner dans ce mot c’est que grâce à des applications comme Yuka, l’accès à l’information est plus simple et plus explicite. Après il n’est pas interdit d’aller plus loin et d’approfondir l’information que donne Yuka.

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  • 7 juin 2019 à 8 h 48 min
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    Très amusant et intéressant cette application, merci pour l’information.
    Pourvu que les bases de données personnelles accumulées ne permettent pas rapidement la mise au point d’une application scan pour les individus!

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    • 13 juin 2019 à 17 h 02 min
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      Reflexion particulierement brillante… et inquietante. Nos enfants disent que tout ce qui nous traverse l’esprit existe deja

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      • 13 juin 2019 à 17 h 53 min
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        Les chinois l’ont déjà fait avec Crédit Sésame
        J’en avais parlé lors du mot du jour du 10 février 2016 : http://lemotdujour.fr/?p=1610
        Et la situation a bien évolué depuis ou plutôt s’est dégradée selon nos valeurs

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