Mardi 4 juin 2019

« Le massacre de la place de la porte de la Paix céleste»
Episode fondamental de l’Histoire de la République Populaire de Chine

Le 4 juin 1989, le mur de Berlin n’était pas encore tombé, mais les pays communistes dans l’Europe de l’est étaient en pleine ébullition et Gorbatchev essayait vainement de réformer l’Union soviétique.

Je ne m’en souvenais pas, mais le jour précédent, le 3 juin 1989, l’austère et fanatique Ayatollah Khomeini venait de mourir.

Et le 4 juin fut le jour du massacre de la place Tian’anmen à Pékin

Or « Tian’anmen » signifie « la porte de la Paix céleste ». C’est une porte monumentale de l’avenue qui constitue l’entrée Sud de la Cité impériale. Elle borde au Nord la place qui porte son nom.

Le 4 juin 1989, il y a 30 ans, fut donc le jour du massacre de la place de la porte de la Paix céleste

Associer « la paix céleste » et « un massacre » constitue un oxymore dont la Chine communiste semble coutumière.

J’avais souligné lors du <mot du jour du 24 mai 2013> l’extraordinaire article 1 de la constitution de la Chine populaire :

« La République populaire de Chine est un État socialiste de dictature démocratique populaire dirigé par la classe ouvrière et fondé sur l’alliance entre ouvriers et paysans.

Le système socialiste est le système fondamental de la République populaire de Chine. Il est interdit à toute organisation ou tout individu de porter atteinte au système socialiste. »

D’ailleurs la seconde partie de cet article « Il est interdit à toute organisation ou tout individu de porter atteinte au système socialiste » semble lourd de sens et annonciateur de ce qui s’est passé en juin 1989.

En 1989, la Chine était au début de son extraordinaire développement économique qui l’a amené à son niveau d’aujourd’hui, à savoir en rival des États-Unis d’Amérique. Tout le monde attribue cette évolution remarquable à Deng Xiaoping qui est arrivé à écarter le successeur désigné de Mao : Hua Guofeng. De manière officielle Deng Xiaoping sera le principal dirigeant chinois à partir de décembre 1978

Autour de Deng Xiaoping trois dirigeants vont jouer un rôle éminent dans toute cette affaire :

  • Hu Yaobang qui a été le secrétaire général du parti communiste chinois de 1980 à 1987. Mais il sera limogé en 1987 de ses fonctions à la tête du Parti à la suite déjà de manifestations étudiantes dont il aurait soutenu les revendications démocratiques. Il avait l’image du réformateur.
  • Zhao Ziyang était Premier ministre de 1980 à 1987 puis il remplace Hu Yaobang comme Secrétaire général du Parti communiste chinois de 1987 à 1989.
  • Li Peng qui a pris la place de Zhao Ziyang comme Premier ministre en 1987 et le restera jusqu’en 1998.

Ces 3 hommes sont des disciples et des proches collaborateurs de Deng Xiaoping, mais n’auront pas toujours sa confiance

En avril 1989, Deng Xiaoping ne se présente plus au premier plan mais tire encore les ficelles. Au premier plan, il y a Zhao Ziyang le chef du Parti et Li Peng le premier ministre.

Et c’est dans ce contexte que Hu Yaobang meurt le 15 avril 1989. Des manifestations spontanées ont lieu dans tout le pays pour saluer son rôle de réformateur et .demandent la réhabilitation politique de Hu Yaobang. Le 18, quelques milliers d’étudiants et de civils se rendent sur la place où ils organisent un sit-in devant le Grand Palais du Peuple (l’assemblée nationale). C’est la première grande manifestation.

C’est ainsi que commencent les évènements de Tian’anmen.

Ce sont des intellectuels, des ouvriers et des étudiants qui vont manifester, faire des grèves de la faim et finalement même ériger une statue de la liberté « chinoise ». Ils dénoncent la corruption et demandent des réformes politiques et démocratiques.

Ces évènements vont durer du 16 avril jusqu’au 4 juin. Ils vont durer aussi longtemps parce qu’il y a désaccord au sein du groupe des dirigeants Zhao Ziyang étant à la tête du groupe qui souhaite négocier et accéder à certaines réformes, Li Peng à la tête d’un groupe qui veut tuer dans l’œuf toute évolution du régime et de remise en cause du rôle du Parti Communiste Chinois.

Finalement c’est le groupe de Li Peng avec le soutien de Deng Xiaoping qui va gagner, la ligne dure l’emporte, et après l’établissement de la Loi martiale en 19 mai, Zhao Ziyang est immédiatement limogé et placé en résidence surveillée où il restera jusqu’à sa mort.

Mais les manifestants restant mobilisés, malgré la Loi martiale, le gouvernement chinois va envoyer l’armée et réprimer le soulèvement dans le sang le 4 juin 1989 de triste mémoire.

Les officiels chinois prétendront qu’il y a eu 200 morts, d’autres sources dont l’Union Soviétique comme les États-Unis estiment ce massacre à plus de 10 000 morts.

Tous ces évènements sont précisément décrits dans <Wikipedia>

Il y a aussi ce documentaire <d’Arte> :

Et puis dans une perspective contemporaine, il y a cette émission du Grain à moudre sur France Culture : « Que reste-t-il de Tiananmen ? ».

Parmi les invités, il y avait la journaliste Laure Guilmer qui avait couvert ces évènements et qui est retourné en Chine en 2019 pour retrouver les étudiants désormais cinquantenaires qu’elle avait connus alors. Elle raconte combien il est difficile de les faire reparler de ce moment de leur vie, certains sont totalement dans le déni.

Le gouvernement a d’ailleurs poursuivi une vraie politique d’occultation, d’omerta et continue à le faire.

Comme l’écrit le journal : « La Croix » <Pékin minimise toujours la gestion des « turbulences » de Tian An Men> :

« Cet incident était une turbulence politique et le gouvernement central a pris les mesures pour mettre un terme à ces turbulences, ce qui a été la décision correcte », a expliqué dimanche 2 juin à Singapour le général chinois Wei Fenghe à une question d’une journaliste portant sur la répression militaire le 4 juin 1989 à Pékin. […]

Pékin n’a jamais reconnu le nombre de victimes, parlant de « 200 ou 300 dont beaucoup de soldats ». Le nombre de victimes se chiffre beaucoup plus autour de « plusieurs milliers », pas seulement sur la Place Tian An Men et à Pékin mais dans des dizaines de villes chinoises où les étudiants s’étaient également soulevés. […]

La mémoire de ces tragiques événements est toujours portée par de nombreux militants à travers le monde et même à Hong Kong, seul endroit du territoire chinois où il est encore possible d’évoquer « Tian An Men » et où les défenseurs de la démocratie se battent encore, convaincus de voir la vérité triompher en citant le grand auteur chinois Lu Xun (1881-1936) : « Les mensonges écrits à l’encre ne peuvent camoufler les faits écrits dans le sang. »

Cet échange entre le général chinois et le journaliste ne sera pas évoqué dans les médias chinois en Chine.

Depuis 1989, il n’est pas possible de parler de ces évènements en Chine. Les moteurs de recherche chinois ne permettent pas d’accéder aux sites qui parlent du 4 juin ou des massacres de Tien an Men.

Le <Figaro> rapporte :

« Dans un éditorial, le quotidien de langue anglaise Global Times, très proche du parti au pouvoir, estime que «l’incident» du 4 juin 1989 «est devenu un événement historique oublié» et que cet oubli même a permis à la Chine de poursuivre son spectaculaire développement économique.

«Depuis l’incident, la Chine est parvenue à devenir la deuxième économie mondiale, avec une amélioration rapide du niveau de vie», salue le journal, alors que l’ensemble des autres médias gardaient le silence sur l’anniversaire du massacre. «En vaccinant la société chinoise, l’incident de Tiananmen augmentera grandement l’immunité de la Chine contre tout trouble politique à l’avenir», estime le quotidien, dont l’éditorial ne figurait pas dans la version du journal en langue chinoise et n’était pas non plus disponible en ligne. »

Quelles conclusions tirer de ces évènements et de leurs suites ?

  • En Chine, le régime fort et sans remord mis en place par Deng Xiaoping a enterré, l’illusion de beaucoup d’occidentaux qui prétendait que le développement du capitalisme se réalisait en parallèle avec un développement des libertés démocratiques. L’évolution chinoise a démontré exactement le contraire. Le développement a continué de plus belle et jamais la population chinoise n’a été aussi surveillée et privée de liberté.
  • Les dirigeants chinois ont explicitement proposé ce « contrat » à leurs citoyens : Vous pouvez vous enrichir autant que vous voulez, mais personne n’a le droit de toucher à l’organisation politique et au rôle du Parti communiste.
  • Seules des difficultés économiques importantes pourront remettre en question « ce contrat ».
  • Enfin, la Chine constitue un exemple parfait de la soumission qu’on obtient quand on parvient à transformer les citoyens, en simples consommateurs. Même si je doute que tous soient atteints par ce trouble du discernement qui est celui de se réfugier dans la seule et exclusive consommation.

En tout cas, la Chine n’est en aucune façon, dans le contexte d’aujourd’hui, un État et une organisation politique désirables.

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Mardi 21 mai 2019

« Ordos, la ville fantôme »
Un exemple de la folie des hommes

Hier, j’esquissais l’effroyable prédation qu’homo sapiens exerce sur la terre, sans tenir compte du vivant non humain dont il a pourtant besoin pour sa survie.

Dans sa démesure, il arrache à la nature ou aux terres arables des millions d’hectares, utilise des millions tonnes de ressources pour bâtir et construire des villes, des complexes industriels, des aéroports et autres œuvres de son imagination.

Cet aveuglement devant les limites de ce que peut offrir la terre devient folie quand en plus de la démesure, il construit pour rien, sans ce que cela ne présente même une utilité ou un sens.

L’Europe, notamment l’Espagne n’a pas été exempte de cette folie.

Mais aujourd’hui, je voudrais partager un exemple chinois qui en compte de nombreux, semble t’il. Il s’agit d’Ordos en Mongolie-Intérieure.

Comme nous l’apprend <ce site> :

Ordos est une ville de la Mongolie Intérieure. Située dans le district de Dongshen au nord de Baotou. Le Régime chinois a voulu construire un quartier nouveau, une ville nouvelle d’Ordos avec l’ambition d’accueillir un million d’habitants nouveaux.

Le site nous donne des précisions :

« La ville d’Ordos est unique et vous laissera une étrange impression de ville désertée. Rien que pour son authenticité, elle mérite qu’on s’y arrête avant de partir sur les traces de Gengis Khan et son Mausolée.

Ordos est à l’origine (siècle avant J.C) une ancienne cité utilisée comme point de contrôle pour l’accès aux pâturages des peuples nomades turco-mongols. La ville fut ensuite recolonisée par les chinois en 127.

Son nom lui vient du clan Ordos qui était à l’époque chargée de protéger le Mausolée de Gengis Khan, fondateur de l’empire mongol.

La ville nouvelle d’Ordos

Avec l’aide du gouvernement et de gros investisseurs chinois, une toute nouvelle ville du même nom fut construite à quelques kilomètres de l’ancienne cité. Cette nouvelle ville érigée dans les années 2000 est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes villes fantômes du monde en raison de sa très faible population.

En 2009, un grand nombre de quartiers et de bâtiments étaient encore en construction ou laissé à l’abandon faute d’investissements. L’estimation de la population fut alors revue à la baisse et 300 000 personnes sont attendues pour 2020 au lieu d’un million. »


Un autre site nous explique l’origine de cette folie :

« A l’origine, un million de personnes devaient vivre [dans la ville nouvelle d’Ordos] . C’était du moins l’objectif visé par le gouvernement chinois lorsqu’il a fait sortir de terre la nouvelle ville d’Ordos, dans le nord de la Chine, au tournant du millénaire. Des lotissements, des musées futuristes, des tours de bureaux et des routes à quatre voies ont été créés.

Mais le projet a avorté: reste le quartier de Kangbashi, qui peut accueillir 300’000 habitants. Pourtant, comme le rapporte le magazine d’information «Focus», seules 5000 personnes ont élu domicile dans le quartier.

Le fait que Kangbashi ait tout ce qu’il faut sauf des habitants est dû à une politique de développement urbain ratée et à l’orgueil démesuré des dirigeants. Au tournant du millénaire, d’énormes gisements de charbon et de gaz ont été découverts dans la région d’Ordos, et la ville désertique de Mongolie intérieure devait devenir une ville en plein essor.

Mais les bâtiments ont été construits à la hâte et à moindre coût, et les prix étaient bien trop élevés pour des ouvriers. Les appartements ont surtout été achetés par des investisseurs comme placement et non comme bien locatif.

Il est difficile de vérifier les chiffres avancés par «Focus» quant au nombre de personnes vivant réellement dans le quartier de Kangbashi. D’autres sources parlent de 20’000 à 100’000 personnes qui vivraient ici. »

Un article de GEO en 2011 consacrait un long développement à cette « ville en devenir » selon les propos des dirigeants chinois agacés quand on parle de « ville fantôme »

L’introduction de cet article commence ainsi :

« Ordos, place Gengis-Khans. Des statues monumentales de cavaliers mongols montent la garde devant les buildings austères de l’administration locale. Face à cette horde figée, la ville nouvelle étend sur trente kilomètres carrés ses larges avenues, ses immeubles futuristes et ses monuments à l’architecture fantasque – théâtre en forme de chapeau mongol, bibliothèque évoquant trois livres inclinés, musée rappelant un bloc de charbon. Un Dubai chinois, sorti des plaines de Mongolie-Intérieure en 2004, aussi vaste et vide que la steppe qui l’entoure.

Vide? pas tout à fait: dans un coin de la place, Sha, 18 ans, a installé son stand de boissons. La jeune femme est venue du nord-est du pays pour vendre des rafraîchissements aux premiers habitants de la ville-champignon. Ce n’est pas la foule, mais il en faudrait plus pour doucher son enthousiasme: «Chaque semaine, il y a un peu plus d’habitants, et un peu plus de clients» »

Cette démesure, cette quête de l’inutile et de la folie humaine ne sont pas limitées à Ordos comme nous l’apprend cet article de décembre 2015 de <la Tribune> :

«   Ordos, en Mongolie-Intérieure, est devenue le symbole des villes fantômes chinoises. Construite entre 2005 et 2010, avec une capacité d’accueil d’un million de personnes, ses stades, avenues et gratte-ciel restent désespérément vides.

La Chine est ainsi parsemée de villes sans vie. Quelques-unes se rempliront, exode rural oblige ; une partie d’entre elles mettront des décennies à se peupler et d’autres resteront à jamais un musée, vitrine de la surcapacité et de la mauvaise allocation des ressources.

Un article publié par l’agence de presse officielle Xinhua, en octobre, a mis en lumière l’ampleur du phénomène. Chaque capitale provinciale construit actuellement de quatre à cinq nouveaux quartiers. Cela amènera la Chine à loger 3,4 milliards d’habitants, soit presque trois fois plus que la population chinoise actuelle. Une étude de MIT estime qu’il y a 50 villes vides en Chine.

Comment une telle frénésie est-elle possible ? D’une part construire permet aux gouvernements locaux de générer du PIB. Tous se disent qu’avec le temps, les espaces vides se rempliront forcément. Avoir construit un « nouveau quartier » est indispensable sur la carte de visite du gouverneur d’une ville, en compétition avec son voisin pour attirer les ruraux. Le problème, c’est qu’en attendant, ces espaces vides coûtent de l’argent aux banques, qui se voient obligées de reconduire des prêts stériles plutôt que d’investir dans des PME innovantes. »

<Vous trouverez aussi un reportage avec des photos sur ce site de Canal+>

Pour voir de manière plus palpable ce que ce cela signifie, il faut regarder <Cette vidéo qui montre la réalité de cette ville>.

Vous y verrez notamment ce remarquable et grand stade, inauguré en 2011 et quasi toujours entièrement vide.


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Mardi 26 mars 2019

« En 1990, le PIB chinois représentait le 1/3 du PIB français. En 2005, ils sont au même niveau. Aujourd’hui il est 4 fois plus important. »
Pascal Boniface

Pascal Boniface est le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques.

En quelques mots tout est dit.

1990, c’était il y a 30 ans…

Il y a là une dynamique en œuvre que l’on ne sent pas s’arrêter.

Vous savez tous que le Président chinois rend visite à notre Président.

Ajoutons une petite photo d’actualité pour être complet


Imaginez-vous un monde où la première puissance mondiale est un régime dictatorial ?

C’est ce qui se prépare.

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Jeudi 19 avril 2018

« Sperme rouge »
Nouvelle initiative de chinois communistes et zélés

Il ne faut pas se limiter à parler de la France sinon nous risquons le nombrilisme. Nous pouvons nous intéresser aussi à l’Empire du Milieu. La Chine n’en finit pas de nous surprendre et pas forcément en bien.

Il y a peu de temps, le Président Xi Jinping est parvenu a faire accepter qu’il pouvait ne plus y avoir de limites à sa reconduction en tant que Président de Chine, alors que ses prédécesseurs avaient décidé de ne plus faire que deux mandats pour éviter la dérive du culte de la personnalité maoïste.

Beaucoup plus inquiétant encore : le développement de l’application Crédit Sésame qui a pour finalité d’évaluer le crédit social individuel de chaque citoyen chinois. Le score de chacun est basé sur des facteurs, comme la loyauté envers le gouvernement chinois, la fidélité aux marques chinoises, à partir de ses interactions sur les médias sociaux et des achats effectués en ligne. Avoir un score élevé permet un accès plus facile à des prêts, simplifie l’accès à l’emploi et donne priorité lors de démarches administratives. Un faible score, ou le fait d’être associé à quelqu’un avec un score faible peut avoir une série de conséquences négatives : la baisse de la vitesse de l’internet, l’accès plus difficile à des offres d’emploi, des prêts ou des démarches administratives.

<Le Monde du 9 avril> nous fait part dans un article d’une nouvelle initiative de membres du Parti Communiste particulièrement zélés.

Cet article nous apprend que la Chine dispose de 23 banques de sperme chinoises dont l’« Hôpital n° 3 de l’université de Pékin ».

Cette institution a innové et via la messagerie chinoise, WeChat, mercredi 4 avril a précisé qu’elle voulait :

Des donneurs dotés « de la plus haute qualité idéologique ». Ceux-ci doivent « défendre le rôle dirigeant du parti, faire preuve de loyauté envers la cause du parti et être des citoyens honnêtes, respectueux de la loi, et libres de tout problème politique ».

<Le FIGARO> qui reprend cette information précise que les chauves et « d’autres caractéristiques » sont également exclus :

« L’annonce, qui s’adresse aux hommes de 20 à 45 ans, précise par ailleurs que les donneurs potentiels souffrant d’une maladie génétique ou infectieuse seront écartés. Ceux présentant des signes de surpoids, de daltonisme…et même de calvitie sont également priés de passer leur chemin. »

Le Figaro précise que :

« Cette publicité a été lancée alors que les banques de spermes peineraient à attirer suffisamment de donneurs. La demande pour des inséminations artificielles aurait en effet augmenté depuis que les familles ont été autorisées- il y a un peu plus de deux ans – à avoir deux enfants, explique un article paru dans la presse officielle en 2016. »

<Le site des inrocks> publie aussi un article sur ce sujet.

Malgré tout l’encadrement et la normalisation du Parti les réseaux sociaux chinois gardent une capacité certaine de réagir et le Monde nous apprend que :

« Le message publicitaire a toutefois été effacé vendredi après une volée de quolibets sur les réseaux sociaux chinois autour de ce « sperme rouge » au fort relent d’eugénisme. »

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Mercredi 10 février 2016

Mercredi 10 février 2016
«Credit Sesame, l’application qui vérifie si vous êtes un bon citoyen chinois »
Invention chinoise
C’est la revue de presse de France Inter du jeudi 24 décembre qui m’ont appris l’existence de cette application.
Du point de vue sociologique il s’agit de l’introduction dans la vie réelle des méthodes et des stratégies des jeux électroniques, on parle de “gamification” de la société.
Voici ce que la journaliste Claude Guibal a raconté :
«Tout commence par un jeu, l’une de ces petites applications bêtes et rigolotes comme les réseaux sociaux en proposent en permanence. Huit géants de l’internet chinois s’y sont associés, comme Ali Baba, le rival d’Amazon, la plus grande plateforme de shopping en ligne avec ses 400 millions de clients, ou Bai-He, le Meetic chinois, ou encore la version locale de Facebook.
Ce qui est bien avec Credit Sesame, c’est son nom, c’est que pour gagner ou perdre des points, vous n’avez pas besoin vraiment de jouer. Un algorithme calcule en effet les données fournies, et cela donne un score.
Un score de bon citoyen, qui permet de voir si vous suivez bien la ligne du parti communiste.
Je m’explique: vous achetez des produits chinois, vous boostez donc la croissance du pays, donc vous gagnez des points. Vous achetez en ligne un gadget inutile importé du Japon ? Vous perdez des points.
Vous postez sur les réseaux sociaux un lien sur la chute de la bourse chinoise ? Vous perdez des points.
Vous vantez la politique sociale du gouvernement ? Vous remontez.
Une allusion à Tien An Men ? Ouille !
Pourquoi participer ? Parce que c’est chouette Credit Sesame, ça vous fait gagner plein de trucs. Des bons points et  hop! Vous avez des rabais sur les produits, des petits cadeaux. Vous bénéficiez même de facilités pour obtenir un prêt ou un visa pour voyager à l’étranger.
Mais c’est BIG Brother. Vous ne croyez pas si bien dire. Car comme on parle de réseaux sociaux, l’application fait aussi la même chose pour votre entourage, vos fréquentations. Et puisque les scores sont publics, si un ami qui tient des propos anti gouvernementaux, et c’est votre score qui baisse. Résultat, si vous ne voulez pas en pâtir, eh bien, vous allez faire vous-même la chasse à ces mauvais citoyens…
Cela vous fait peur ? C’est pas fini ! Selon la BBC, les informations de Credit Sesame – qui sont publiques, donc –  devraient être incorporées à la grande banque de données que la Chine prépare pour 2020. Elle fusionnera aussi les informations fiscales, les données personnelles, et même les amendes routières de chacun, ce qui nous donnera l’indice du parfait petit citoyen bien dans les clous. L’outil de contrôle parfait de la population. Bref, si 1984 vous faisait peur, réveillez-vous, 2016, c’est déjà demain. »
La Chine sera t’elle notre modèle pour demain ?
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Mardi 3 Février 2015

Mardi 3 Février 2015
«L’égalitarisme est une maladie contagieuse, il tue l’initiative»
Wu Jianmin, ancien ambassadeur de Chine en France
Je partage avec vous un petit échange de 4 mn entre Wu Jianmin et Alain Juppé.
Alain Juppé dans cet échange est résolument l’homme de gauche défendant le modèle social français.
L’ambassadeur de la Chine communiste (sic) lui est le libéral “droit dans ses bottes”.
Cet échange a eu lieu lors de l’université d’été du MEDEF en août 2014.
En résumé : M. Wu Jianmin affirme : « L’égalitarisme est une maladie contagieuse, il tue l’initiative et tire son origine dans le populisme. »
Relancé par Alain Juppé qui rétorque que la Chine essaie bien de s’inspirer du modèle social français pour mettre en place une protection sociale il répond : « La Chine est en train de mettre en place son réseau de protection sociale. Les décideurs chinois ont compris une chose : la protection sociale doit être à la mesure des moyens d’un pays sinon le système n’est pas durable. » et ajoute « que les politiciens français n’ont jamais eu le courage de faire les réformes nécessaires à l’économie de la France.»
Quant à Alain Juppé, il reconnait lui-même que pour gagner les élections en France « il faut être démagogue [mais] que le modèle social à la française fait partie de son logiciel, les électeurs étant ses clients.»
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Vendredi 24 mai 2013

Vendredi 24 mai 2013
La République populaire de Chine est un Etat socialiste de dictature démocratique
Constitution chinoise
Vous savez que j’écoute chaque semaine des dizaines d’heures d’émissions radiophoniques ou de conférences que je télécharge et que j’écoute en différé sur mes différents appareils.
C’est souvent pendant ces écoutes que me vient à l’esprit le mot du jour que je partage avec vous.
Récemment, j’ai entendu un intervenant parler de l’article 1 de la Constitution de la Chine.
Je ne croyais pas ce que j’entendais et j’ai fait des recherches.
Finalement cet intervenant “Alain Supiot” avait parfaitement raison.
Voici donc un oxymore chinois « dictature démocratique »
Est-ce l’explication de leur réussite ?
« Dictature démocratique », le penser pourquoi pas, mais l’écrire, Ah ces chinois sont formidables !
Reprenons cet extraordinaire article 1 dans son intégralité :
« La République populaire de Chine est un Etat socialiste de dictature démocratique populaire dirigé par la classe ouvrière et fondé sur l’alliance entre ouvriers et paysans.
Le système socialiste est le système fondamental de la République populaire de Chine. Il est interdit à toute organisation ou tout individu de porter atteinte au système socialiste. »
Lien vers la traduction intégrale de la constitution : http://patrick.doan.pagesperso-orange.fr/constitution.htm
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