La grande guerre s’est terminée il y a cent ans

Le 11 novembre 2018, la France et ses alliés commémoraient le 100ème anniversaire de la guerre 14-18 qu’on a appelé la Grande Guerre.

Notre président entreprenait ce que ses conseillers en communication ont nommé, une itinérance mémorielle.

Plus modestement, j’entreprenais une itinérance intellectuelle pour tenter de comprendre ce qui s’est passé lors de cette première fêlure du XXème siècle.

Certains disent que le XXème siècle est né là, par une guerre industrielle, le plus grand massacre de masse à ce moment-là. L’enfant de cette guerre mondiale, la seconde est allée encore plus loin dans l’horreur et dans le nombre de morts.

La première question qu’il fallait aborder, comment ? Quel récit permet cela, c’est-à-dire d’envoyer des millions de jeunes à se battre, à être blessés et à être tués. Il fallait interroger, cette expression : « mourir pour la patrie ».

La première guerre mondiale a beaucoup changé l’Europe et le monde.

Des États nouveaux sont nés : la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Pologne a pu renaître et des empires se sont effondrés.

Woodrow Wilson poursuivit un rêve messianique de créer des instances internationales pour la paix mais son pays les Etats-Unis ne le suivirent pas. L’approfondissement de ce personnage m’a permis d’en approcher la complexité et d’éloigner ma connaissance de l’angélisme qu’on prêtait à cet homme.

J’appris aussi qu’un Japonais avait proposé d’inscrire dans la charte de la SDN l’égalité des races et que les européens n’en voulurent pas et que Wilson eut encore un rôle d’une grande ambigüité dans cet épisode.

Une commission avait étudié le Moyen-Orient et considérait qu’il fallait limiter l’émigration juive et créer un grand Etat arabe, exactement le contraire de ce que souhaitait les britanniques et les français et de ce qui allait se réaliser.

La guerre 14-18 créa aussi la protection des réfugiés, car elle en généra beaucoup.

Et puis, mon itinérance me fit découvrir les camps de concentration de la première guerre, mieux comprendre la tragédie que fut la grippe espagnole, la déception des pays colonisés surtout en entendant les idées de Wilson.

Enfin, la première guerre fut aussi la première utilisation de masse de la communication. Il exista un service de photographie et un service qui le surveillait pour interdire les « mauvaises photos ».

Grâce à Marianne, nous finirent à hauteur d’homme et de souffrance. Elle nous offrit un trésor de famille, un poème que son oncle écrivit à Verdun alors qu’il était brancardier.

Sandrine le qualifia d’« affreusement beau ».

Rien ne saurait mieux décrire «Le Musicien de la Guerre» de René Beziau

1. « Mourir pour la Patrie.»
Ernst Kantorowicz, historien allemand

Mot du jour du vendredi 9 novembre 2018

Ce dimanche nous serons le 11 novembre 2018.

Il y a cent ans le 11ème jour du 11ème mois de l’année à 11 heures, les armes de guerre se sont tues sur le front occidental. […]

Dans l’émission Esprit Public de ce dimanche 4 novembre Thierry Pech a eu cette itinérance intellectuelle et interrogative :

« C’est le centenaire de la première guerre mondiale. Au-delà des stratégies politiques, il faut se demander : qu’est-ce qu’on célèbre ?

A quoi veut-on réfléchir à l’occasion de ce centième anniversaire ? […]

Je ne sais pas à quoi on a envie de réfléchir.

D’ailleurs a-t-on envie de réfléchir ?

La guerre de 14, cela a été la découverte de la mort de masse.

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2. « La première guerre mondiale ne s’est pas terminée le 11 novembre 1918 »
Retour sur la vérité historique

Mot du jour du lundi 12 novembre 2018

Bien sûr le 11 novembre 1918 à 11 heures, il s’est passé un évènement considérable, la puissance principale des empires centraux, l’Allemagne, a signé l’armistice. Le front occidental a fait taire les armes.

Mais ce n’est ni le début, ni la fin de la fin de la guerre.

Ainsi, il y avait eu 5 armistices avant celui du 11 novembre à Rethondes :

  • 9 décembre 1917 entre la Roumanie et l’Allemagne (Focsani)
  • 15 décembre 1917 entre la Russie bolchevique et l’Allemagne (Brest-Litovsk)
  • 29 septembre 1918 entre la Bulgarie et les Alliés (Salonique)
  • 30 octobre 1918 entre l’Empire ottoman et les Alliés (Moudros)
  •   3 novembre 1918 entre l’Autriche-Hongrie et l’Italie (Villa Giusti près de Padoue)

En outre il y a déjà un Traité de paix celui de Brest-Litovsk (3 mars 1918) entre la Russie Bolchevique et les puissances centrales.

D’autres affrontements prennent bientôt ou ont déjà pris le relais. Entre 1917 et 1923 on ne recense pas moins de 27 conflits violents en Europe

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3. «Les puissances centrales perdent la guerre parce que le temps joue contre elle »
Arndt Weinrich, chercheur à l’Institut historique allemand, spécialiste de la Première Guerre mondiale

Mot du jour du mardi 13 novembre 2018

Pourquoi l’Allemagne et les Puissances Centrales ont-elles perdu la guerre 14-18 ?

Les allemands répondent : « parce qu’on a poignardé l’armée allemande dans le dos ». D’abord le gouvernement civil qui n’a pas assez soutenu l’armée, puis les communistes qui ont commencé à faire la révolution dans tout le pays et ont affaibli la nation. Bientôt d’autres viendront et diront que c’est la faute des juifs.

[…] je vous propose de lire l’analyse de cet historien d’origine allemande mais qui travaille en France : Arndt Weinrich.[…]

« A bien des égards, la question de savoir pourquoi les Puissances centrales ont perdu doit être inversée, pour s’interroger sur pourquoi elles ont réussi à tenir si longtemps ?.

Un rapide survol sur quelques chiffres clés permet de comprendre à quel point l’Allemagne, et cela est encore plus vrai pour son allié le plus proche, l’Autriche-Hongrie, était particulièrement mal inspirée de poursuivre une politique d’escalade en juillet 1914 : l’éclatement de la guerre met aux prises 118 millions d’Allemands et d’Autrichiens-Hongrois avec plus de 260 millions de Français, Russes, Britanniques et Serbes.

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4. « Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage »
Dernière lettre d’un soldat français en 1917 à son épouse et à sa fille

Mot du jour du mercredi 14 novembre 2018

Dans la suite du mot du jour d’hier, dans lequel je m’interrogeais sur le vrai apport du haut commandement français dans la victoire finale, je voudrais partager aujourd’hui un témoignage.

Ce témoignage est une lettre d’adieu à l’amour de sa vie d’un soldat qui va être fusillé pour l’exemple. Il faut savoir se détacher des concepts et du refuge rassurant des idées pour redescendre à hauteur d’homme pour saisir la vérité du vécu.

Quelquefois les faits et le témoignage sont si forts qu’ils sont leçon de vie et d’Histoire.

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5. « La Pologne fête les 100 ans de sa renaissance »
Une des conséquences de la première guerre mondiale

Mot du jour du jeudi 15 novembre 2018

[…] Le sentiment national est très fort dans le cœur des polonais, mais en 1914 ils n’avaient pas d’État.

Le dimanche 11 novembre pendant que le Président Macron présidait les cérémonies du centenaire de l’armistice, entouré de nombreux chef d’Etat et de gouvernement, à Varsovie une foule de 200 000 polonais fêtait les 100 ans de l’indépendance de la Pologne dans une grande marche patriotique et une forêt de drapeau. […] La Pologne et les polonais ont connu, au long des siècles, un grand problème : leurs voisins.

Le territoire des polonais est pris en étau, comme entre un marteau et une enclume :

  • A l’Ouest, il y a l’Allemagne, avant 1870 la Prusse
  • A l’Est, il y a la Russie,

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6. « La dislocation de l’Autriche-Hongrie »
Une des conséquences majeures de la défaite des empires centraux.

Mot du jour du vendredi 16 novembre 2018

La planète comptait 53 États indépendants et souverains en 1914. En 1932, elle en rassemblait 77. Par comparaison l’ONU compte, aujourd’hui, 193 États membres.

Mais revenons aux conséquences de la première guerre mondiale dont la partie la plus visible fut le démantèlement des Empires ottomans et Austro-Hongrois.

L’empire d’Autriche Hongrie représentait un immense territoire au milieu de l’Europe.

[…] En principal cependant le démantèlement de l’Empire austro-hongrois consista dans la création de 4 États :

  •   L’Autriche, le cœur de l’empire et sa capitale, Vienne, désormais disproportionnée, se resserre dans un tout petit État qui est devenu une République. Les dirigeants souhaitaient fusionner avec l’Allemagne, les anglo-saxons trouvaient l’idée acceptable, mais pas la France qui a opposé un veto à cette perspective;
  • La Hongrie, qui était le royaume à l’intérieur de la Cacanie et disposait de ses propres chambres législatives. Elle aussi rétrécit de manière considérable : perte des deux tiers de son territoire et de près des deux tiers de sa population (qui passait brusquement de 20 à 7,6 millions d’âmes). Les Hongrois gardent la nostalgie de ce qu’ils appellent la « Grande Hongrie» qui fit aussi l’objet d’un mot du jour.
  • La Tchécoslovaquie qui regroupait les nations tchèques et slovaques
  • La Yougoslavie qui regroupait les nations serbes, croates, bosniaques, slovènes.

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7. «La commission King Crane»
Une commission d’enquête américaine au Moyen-Orient à la fin de la guerre 14-18 et après l’effondrement de l’empire Ottoman

Mot du jour du lundi 19 novembre 2018

Après avoir évoqué le démantèlement de l’Empire Austro Hongrois, il est normal de parler de celui de l’Empire Ottoman.

C’est encore plus compliqué et je vais le faire en deux articles, celui de demain étant consacré au noyau de l’empire ottoman qui est devenu la Turquie. […]

En résumé et sous l’influence du Président Wilson, cette commission poursuit l’idée saugrenue d’interroger la population du Moyen-Orient, cherche à connaître son avis sur les évolutions à venir et surtout vient enquêter sur place pour comprendre ce qui se passait et ce qui risquait de se passer.

Constatons qu’en face, les puissances coloniales Grande Bretagne et France n’ont interrogé personne, ont décidé selon leur bon vouloir, leurs intérêts. Elles ont décidé des frontières, des gouvernants et de la déstabilisation de la Palestine en encourageant une arrivée massive d’une population juive venant pour l’essentiel d’Europe. […]

Cette commission remet en cause le partage prévu par Sykes-Picot, préconise un grand Etat arabe et une limitation de l’émigration juive.

On ne sait pas, dit Nicolas Offenstadt, si les évènements se seraient déroulés très différemment et que la situation chaotique du Moyen-Orient d’aujourd’hui aurait pu être évitée si on avait poursuivi les réflexions de la commission King Crane.

Le fait que les Etats-Unis se soient retirés des instances internationales par le refus du Sénat américain de ratifier le Traité de Versailles rendait, en toute hypothèse, difficile de donner une suite à cette démarche. Les seuls maîtres du terrain restant les britanniques et les français.

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8. « Du traité de Sèvres en 1920 au Traité de Lausanne en 1923»
De la défaite de l’empire ottoman à la victoire turque grâce à Mustafa Kemal

Mot du jour du mardi 20 novembre 2018

L’Empire ottoman était l’empire des Turcs. […]

La défaite de l’empire ottoman est acquise par l’armistice de Moudros qui sera signée le 30 octobre 1918.

Mais l’armistice n’est pas la paix. La paix aurait dû être la conséquence du  traité de Sèvres, conclu le 10 août 1920 et qui sera signé par le sultan Mehmed VI. Mais il ne sera jamais ratifié ni appliqué.

Ce traité présentait notamment les conséquences suivantes :

  • Renonciation définitive aux provinces arabes et maghrébines
  • Mais aussi des reculs territoriaux au sein même de l’Anatolie.
  •  À l’ouest, la Thrace orientale, sauf Constantinople et ses environs, est donnée à la Grèce.
  • À l’est, une grande Arménie est créé
  • En outre un État kurde devient indépendant.
  • Les détroits sont par ailleurs démilitarisés.

Mustafal Kemal avec ses partisans va faire chuter le sultan et reprendre le combat notamment contre les grecs. Les Turcs se soulèvent en masse, s’enrôlent dans l’armée kémaliste et déclenchent la Guerre d’indépendance turque en mai 1919. Au bout de quatre années de conflit, les kémalistes sont victorieux et obtiennent la négociation d’un nouveau traité.

Ce traité sera le traité de Lausanne (24 juillet 1923).

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9. « Images interdites de la grande guerre »
Expositions et livre montrant et évoquant des photos de la guerre 14-18 qui avaient été censurées à l’époque

Mot du jour du mercredi 21 novembre 2018

La guerre 14-18 a été une grande productrice de propagande et déjà de fake news.

[…] Aujourd’hui je voudrais vous parler de la censure de photos prises pendant la guerre.

Pendant la guerre 14-18 le Haut commandement français avait compris l’intérêt et l’impact sur les populations que pouvaient avoir des photos de guerre et aussi les dangers et risques que cela représentait.

[…] Plusieurs expositions ont présenté ces photos, appelées images interdites..

En octobre 2014 à l’Université Paris 1 au Centre Panthéon Sorbonne

Plus récemment une exposition au premier semestre 2017 a eu lieu au Château de Vincennes.

[…] Ces photos qui n’ont pas été montrées pendant la guerre étaient pourtant l’œuvre d’une Unité de l’armée elle-même. Il n’était évidemment pas question d’embarquer des journalistes ou des photographes privés et de les laisser prendre les photos qui leur auraient paru pertinentes.

La section photographique de l’armée (SPA) est créée en 1915 pour fabriquer jusqu’en 1919 l’image officielle de la guerre en France.

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10.« Camps de concentration français dans la 1e guerre mondiale »
Jean-Claude Farcy

Mot du jour du jeudi 22 novembre 2018

Quand nous cherchons un peu, nous avons tous, dans nos familles par le témoignage de nos ainés, des souvenirs qui nous lient avec la grande guerre. […]

« Entre 1914 et 1919 la France se couvre de 74 camps dans le Sud-Ouest, l’Est et le Massif Central principalement, parmi lesquels 13 dépôts pour Alsaciens-Lorrains, dont 5 dépôts surveillés (c’est-à-dire où l’on est privé de liberté, dont Crest). L’internement n’épargne pas les femmes et les enfants, pourtant, non mobilisables… »

Mais, il semble que l’Historien qui a le plus complétement étudié la réalité des camps d’internement soit Jean-Claude Farcy. Le livre qui est le fruit de ses recherches a été publié en 1995.

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11.« Le tueur que l’on n’attendait pas »
Claude Quétel, Revue l’Histoire, Juillet/Août 2018

Mot du jour du vendredi 23 novembre 2018

Ce fut une pandémie épouvantable.

Entre 25 et 40 millions de personnes sont mortes d’avril 1918 au printemps 1919, davantage de victimes que celles causées par la Grande Guerre. Ces chiffres sont très contestées aujourd’hui qui situe plutôt la fourchette, au niveau mondial, entre 50 et 100 millions de victimes.

On l’a appelé la grippe espagnole.

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12.« Le moment Wilson »
Erez Manela

Mot du jour du lundi 26 novembre 2018

Woodrow Wilson, le président des Etats-Unis en 1918, a joué un rôle considérable dans l’après-guerre et même au-delà jusqu’à après la seconde guerre mondiale où ses successeurs Roosevelt puis Truman ont concrétisé son idée de créer une instance internationale chargée de gérer les conflits entre États et surtout éviter de nouvelles terribles déflagrations comme l’ont été les deux guerres mondiales.

Je dois avouer que pour synthétiser ce propos dans un exergue, j’ai beaucoup hésité.

J’aurais pu utiliser le titre d’un article d’André Fontaine, l’ancien directeur du journal « Le Monde », qu’il a publié dans celui-ci, il y a 20 ans : « Woodrow Wilson, l’idéaliste »

Cet article rappelle qu’il était fils d’un pasteur presbytérien qui avait été aumônier, pendant la guerre de Sécession, dans l’armée sudiste. Car, et nous y reviendrons, ce grand idéaliste était issue d’une famille de sudistes esclavagistes.

Il a été le premier, vingt-cinq ans avant Franklin Roosevelt, à jeter les bases d’un « ordre mondial » dont les Nations unies se veulent être aujourd’hui l’instrument.

Beaucoup pensent que son idéalisme l’a un peu aveuglé et éloigné du pragmatisme et de la rationalité nécessaire pour essayer de faire avancer de manière concrète « les affaires du monde »

Il avait été très marqué par son éducation religieuse, à tel point qu’aux yeux de Clemenceau il se prenait pour le Christ en personne.

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13.« Les espoirs déçus des pays colonisés après 1918 »
Comment les peuples colonisés furent galvanisés par le wilsonisme et puis déçus

Mot du jour du mardi 27 novembre 2018

Lorsque la première guerre mondiale éclate elle met aux prises des empires. Il y a les empires continentaux comme l’Autriche-Hongrie ou l’Empire Ottoman, mais il y a aussi les empires coloniaux Britanniques et Français. L’Empire allemand possédait aussi ses colonies. L’Allemagne s’était établi dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie), mais aussi au Cameroun et au Togo et aussi en Afrique orientale allemande dans une partie de la Tanzanie actuelle et aussi du Rwanda. Toutes ces conquêtes ont eu lieu entre 1883 et 1885 en quelques mois, l’Allemagne se retrouva ainsi à la tête d’un empire colonial cinq fois plus grand que son territoire métropolitain, mais très peu peuplé. […]

A la fin de la guerre, ces colonies aspiraient à devenir pour beaucoup indépendantes ou au moins autonomes.

Ces aspirations avaient deux fondements :

  • Recueillir les fruits de leur participation à l’effort de guerre de la puissance coloniale ;
  • Répondre au Wilsonisme et à l’espoir qu’il avait suscité.

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14.« Et la proposition japonaise d’inscrire dans la charte de la SDN l’égalité des races et des nationalités fut repoussée ! »
Une autre péripétie oubliée de l’après-guerre 14-18

Mot du jour du mercredi 28 novembre 2018

[…] En 14-18, les japonais étaient contre les allemands et donc du côté des vainqueurs, mais ils étaient asiatiques au milieu de nations européennes et de « blancs ».

[…] Souvent victimes de la condescendance raciste des Occidentaux, les Japonais tiennent à cette clause. Le texte vise aussi à contrer les mesures adoptées en Californie et en Australie contre l’immigration asiatique en général, et japonaise en particulier (en 1913, une loi californienne interdit ainsi aux Japonais d’acheter de la terre).

Le texte est critiqué, notamment par les Britanniques, mais adopté par 11 voix sur 17. Le président Wilson, qui avait voté pour, proclame néanmoins, sous la pression, que l’unanimité étant nécessaire pour l’adoption de ce principe, ce dernier est donc rejeté.

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15.«Il y avait partout des réfugiés. Comme si le monde entier devait se déplacer ou attendait de le faire»
Homer Folks, le directeur du bureau des affaires civiles de la Croix Rouge (1)

Mot du jour du jeudi 29 novembre 2018

L’actualité récente parle beaucoup des réfugiés, mais il faut savoir que la Première Guerre mondiale avait engendré des déplacements de population d’une ampleur sans précédent, de plus de 12 000 000 de civils. La seconde guerre mondiale fera encore pire (près de 60 000 000).

La création d’Etats-Nation dans lesquels apparaissait des minorités, le nouveau tracé des frontières, les conflits qui perduraient ont jeté sur les routes des foules de réfugiés. Parmi les plus importants il y a eu des transferts de population entre la Grèce et la Turquie, l’arrivée de Russes blancs, d’Arméniens dans les pays d’Europe occidentale, le départ d’Allemands de territoires germains intégrés au nouvel État polonais.

[…] Mais parmi les réfugiés il y a une catégorie encore plus fragilisée et en détresse, c’est celle « des apatrides » :

Il est créé aussi un « passeport » pour les apatrides et nous apprenons à connaître le Norvégien Fridtjof Nansen :

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16.«Le Musicien de la Guerre»
René Beziau

Mot du jour du vendredi 30 novembre 2018

Je vais arrêter aujourd’hui mon itinérance intellectuelle et épistolaire autour de la guerre 14-18 et de ses conséquences.

Je vais finir avec une lettre dont on ne peut douter de l’authenticité.

Notre amie à Annie et à moi, Marianne a découvert un poème écrit par son grand-père René et  transmis par son oncle (le dernier de la fratrie paternelle) tout récemment.

Ce poème l’a beaucoup touchée et comme elle le dit c’est un témoignage d’une grande valeur. Elle m’a donné l’autorisation de le publier dans le mot du jour.

Le manuscrit précise que ce poème est de 1916, qu’il a été écrit à Verdun, côte 304.

Le Musicien de la Guerre

L’assaut est terminé. Vite au travail. J’approche.
Voici mes instruments : une pelle ! Une pioche !
Un brancard ! Musicien, brancardier, fossoyeur !
Du funèbre charnier, c’est moi le nettoyeur

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