Mercredi 13 novembre 2019

« Mais vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas »
Chanson interprétée par Marie Laforêt

Ce 11 novembre, je regardais par la fenêtre de mon salon et je découvrais les couleurs d’automne qui paraient les arbres de rouge, d’orange, de marron et de vert.

J’étais saisi par la beauté de ce moment. Mon premier réflexe fut de prendre une photo, mais j’arrêtais mon élan.

A quoi bon vouloir tout photographier ?

C’est vouloir privilégier la vie dans le futur où on pourra regarder la photo prise, photo qui ne sera jamais aussi belle que ce que je voyais avec mes yeux, dans le présent de ce que je vivais.

Alors j’ai plutôt appelé Annie et sa sœur Simone qui nous offrait sa visite, pour partager cette beauté ensemble, partager ce cadeau.

« La vie c’est cadeau. »

C’est ce que dit Marie Laforêt dans cet entretien à France 5 de 2005.

Elle en avait fait une chanson d’ailleurs.<Cadeau>

Elle est morte le 2 novembre 2019.

Les goûts, les affections ne se commandent pas.

Bien qu’il y eut une véritable ferveur populaire au moment de la mort de Johny Halliday par les gens de ma génération et même de la précédente, je n’éprouvais rien pour lui.

Mais j’aimais les chansons de Marie Laforêt. Elle avait une voix unique, elle était actrice autant que chanteuse et savait communiquer tous les registres de l’émotion.

C’était une personnalité complexe, avec sa part d’ombre.

Elle est née Maïtena Doumenach. C’est Louis Malle qui trouvera son nom de scène : <Marie Laforêt>.

Elle raconte qu’elle a été violée à 3 ans par un voisin. Viol sur lequel des mots n’ont pu être prononcés que bien tard.

On trouve aussi dans un magazine que je n’ai pas l’habitude de lire, une anecdote sur le tournage de « Plein Soleil » de René Clément, film qui l’a rendu célèbre comme il a rendu célèbre un jeune acteur de 25 ans : Alain Delon.

Ce dernier, bellâtre en sa splendeur, lui a simplement lancé : « Tu veux que je te saute ? ». #Meeto n’était pas encore à l’agenda. Elle lui en gardera une rancœur tenace.

Comme tant d’autres elle a connu dans sa vie la violence faite aux femmes.

L’émission <C à vous> lui a rendu un bel hommage, en insistant sur son recul et sa modestie par rapport à son talent, contrairement à Alain Delon.

Elle a dit :

« Ma carrière est de bric et de broc, mais ma vie est remplie du début à la fin »

Cette émission rappelle aussi qu’elle a incarné au Théâtre le rôle de Maria Callas dans ses Master Class.

J’aimais et j’aime toujours particulièrement, parmi ses chansons, « La tendresse », parce qu’elle est belle et parce qu’elle dit une chose simple, mais simplement vraie.

« La Tendresse » est une chanson française écrite par Noël Roux, mise en musique par Hubert Giraud.

Elle a d’abord été interprétée par Bourvil en 1963, et l’année suivante en 1964 elle a été reprise par Marie Laforêt qui l’a rendue célèbre.

Voici les paroles de cette chanson simple

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question

Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

Le travail est nécessaire
Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien… on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin

Un enfant vous embrasse
Parce qu’on le rend heureux
Tous nos chagrins s’effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l’amour
Règne l’amour
Jusqu’à la fin des jours

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