Vendredi 09/05/2014

Vendredi 09/05/2014
«Une société où […] je ne peux plus mentir, ce serait un cauchemar»
Umberto Ecco
Cette affirmation Umberto Ecco, la raconte dans une interview à Marianne.
A priori, je dirais plutôt que je trouverai bien une société où le mensonge est banni.
Mais Umberto Ecco montre et nous incite à penser que parfois le mensonge peut être politesse ou bienveillance pour ne pas blesser.
Toutefois mentir à l’administration fiscale, cela c’est très mal.https://mail.google.com/mail/e/360
Voici la partie de l’interview où Umberto Ecco s’élève contre la transparence totale :
«Vous affirmez que WikiLeaks a «inauguré une nouvelle époque historique»…
U.E. : WikiLeaks empêche le pouvoir de continuer à jouer avec des informations secrètes, qui ne sont d’ailleurs pas secrètes puisque l’on peut les trouver dans la presse. Tout ce que nous a révélé WikiLeaks, on le savait en fait déjà, mais cela nous conduit à constater que, puisque tout devient public, il n’est plus utile de mentir. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a plus de possibilité de mensonge, mais simplement que l’on ne peut plus rien cacher.
Et cette transparence totale ne vous inquiète-t-elle pas ?
U.E. : Si cela change toute notre vie. Il faut s’adapter à cette situation. Moi, par exemple, je ne réponds plus au téléphone aux questions personnelles. Et dans mes mails je n’écris que des choses que je pourrais afficher au mur. Si j’ai quelque chose de privé à dire, je le dis de bouche à oreille. En réalité, nous sommes face à un changement anthropologique. Imaginez une société totalement transparente où les gens ne peuvent plus mentir. Une société où, si vous m’invitez à dîner, je vous dis : «Non, parce que ta femme fait très mal la cuisine», car je ne peux plus mentir, ce serait un cauchemar. Ce qui apparaît théoriquement comme une situation idéale, un monde où tous disent la vérité, serait un enfer. »