Mercredi 27 mars 2019

« Notre société ne tient que grâce aux gens gentils »
Christophe André

C’est une émission que je ne fréquente pas, je veux parler des « Grandes gueules » de RMC.

Mais une lecture m’a amené vers un cours extrait de l’émission du 29 janvier 2019, dans laquelle avait été invité Matthieu Ricard et Christophe André.

Et c’est un petit extrait que je voudrais partager aujourd’hui. Il se trouve <ICI>

Les participants de l’émission essaient de prendre en défaut le chantre de la bienveillance, Matthieu Ricard mais ce dernier réplique :

« J’aime bien parler de la banalité du bien. Car il est clair la plupart des gens sur Terre se comportent de manière bienveillante les uns envers les autres, et c’est pour ça qu’on est choqués quand ce n’est pas le cas. La banalité du bien, on n’y fait plus attention. Ce qui est un bon signe ! »

Et Christophe André continue :

« Si vous voulez qu’on parle de vous il vaut mieux donner trois claques à quelqu’un que lui faire un compliment.

Je crois que ça veut dire que ça nous angoisse, que nous sommes fascinés par ce qui nous fait peur. Je pense que notre cerveau primitif cherche à voir d’où vient le mal et comment s’en protéger.

Mais en réalité notre société ne tient que grâce aux gens gentils. Ce sont les bienveilleurs, ceux qui font des actes et délivrent des paroles gentilles, sans se faire remarquer, sans rien demander. »

Je crois qu’il a profondément raison, c’est grâce aux gens gentils que notre société peut tenir.

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6 réflexions au sujet de « Mercredi 27 mars 2019 »

  • 27 mars 2019 à 9 h 10 min
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    L’adjectif “notre” est important dans la phrase car sur un plan plus général, je crois que de nombreuses sociétés dans le monde sont très violentes et tiennent par la brutalité

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    • 27 mars 2019 à 12 h 08 min
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      Je suis d’accord avec toi pour dire qu’il y a des sociétés beaucoup plus violentes que la nôtre.
      J’ajoute d’ailleurs que très souvent il y a une causalité forte entre inégalités et violences.
      En revanche je pense que même dans ces sociétés, il y a des gens bienveillants et que sans ces gens là ces sociétés violentes s’effondreraient aussi.

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  • 27 mars 2019 à 12 h 30 min
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    Intéressant ce rappel qu’il y a aussi beaucoup de gens qui ne font pas bq de bruit et font du bien et que c’est Grâce à eux aussi que le monde tourne. Pourtant je me dis que si nous ne prenons pas en compte notre violence intérieure nous pouvons être amenés à faire encore plus de mal. Pulsions de vie, pulsions de mort ( destructivite, haine) sont à l’oeuvre en « même temps » pour moi. À oublier la face d’ombre on en oublie qu’il faut, comme le disait Terrence je crois, « que rien d’humain ne nous soit étranger » .Ceci dit rien ne nous empêche de faire un travail sur les peurs inévitables qui font ressortir les défenses et donc les dimensions agressives dont certaines sont saines d’ailleurd. J’ai finalement envie de rappeler à Mathieu Ricard et C André que « tout ce qui est simple est faux et ce qui est complexe inutilisable ! «  ( p Valery? ) Hi!
    Annie me reconnaîtra bien la!

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  • 27 mars 2019 à 16 h 10 min
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    C’est Fugain , je crois , qui chantait “Les gentils et les méchants”.
    C’est surtout , comme dit ci dessus, le” en même temps “qui domine,à part quelques individus réellement psychopathes , les gens sont gentils dans leur vie de tout les jours, et comme le dit Ricard c’est pour ça qu’on n’en parle pas.
    Et en effet parfois, tout à coup , une poussée agressive se déclenche pour des motifs aussi variés que parfois incompréhensibles.
    pendant la guerre de Yougoslavie des gens qui vivaient en harmonie depuis très longtemps se sont affrontés à mort du jour au lendemain.
    Une rumeur imbécile comme aujourd’hui les roms voleurs d’enfants en banlieue Parisienne fait sortir de leur gentille tranquillité des personnes qui jusque là n’avait jamais fait de mal à une mouche!
    Les gentils ne seraient- ils que des méchants qui s’ignorent?

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    • 27 mars 2019 à 17 h 02 min
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      Je ne pense pas que c’est cela que veut dire Christophe André. Je me souviens de la nourrice de mes enfants, elle était d’origine espagnole de Valence, elle était foncièrement gentille elle s’est occupé de nos enfants et nos enfants on eu cette chance de connaître cela.
      J’étais en classes préparatoires, je refaisais ma deuxième année et j’ai raté tous mes concours et j’étais très mal. Et j’ai rencontré un homme bienveillant qui m’a remonté le moral, qui m’a redonné confiance.
      Gentil dans cette expression ne signifie pas naif ou niais, mais animé par une force aidante.
      Et ces gens existent, nombreux, bien sur rarement dans les hautes sphères politiques et économiques mais au quotidien.
      Mon cher Lucien, tu en fais d’ailleurs parti. Bien sûr, il existe tout ce système qui crée de l’injustice de l’inégalité, mais à la base si la société continue à tourner c’est grâce à tous ces millions de gens qui tous les jours font des choses bien.
      J’avais écrit un mot du jour plus conceptuel dans lequel Nancy Fraser développait son concept de reproduction sociale :
      « les « pressions qui, de nos jours s’exercent, de toutes parts, sur toute une série de capacités sociales essentielles, à savoir la mise au monde et l’éducation des enfants, la sollicitude envers amis et membres de la famille, la tenue des foyers et des communautés sociales, ainsi que, plus généralement, la pérennisation des liens sociaux. Historiquement, ce travail de « reproduction sociale », comme j’entends le nommer, a été assigné aux femmes, bien que les hommes s’en soient aussi toujours en partie chargés. Étant à la fois affectif et matériel, souvent non rémunéré, c’est un travail indispensable à la société. Sans cela, il ne pourrait y avoir ni culture, ni économie, ni organisation politique. Toute société qui fragilise systématiquement la reproduction sociale ne peut perdurer longtemps. Et pourtant, c’est aujourd’hui précisément ce qu’est en train de faire une nouvelle forme de société capitaliste »
      C’était le mot du jour du 14 octobre 2016 : http://lemotdujour.fr/?p=1457

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  • 28 mars 2019 à 7 h 52 min
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    Ce qui me frappe c’est que, finalement il n’y a pas besoin de beaucoup de « gentils ». On pourrait dire aussi « bienveillants » ou simplement « positifs » pour faire tourner une société où la plupart dit « j’ai fait ma partie, débrouillez vous » voire abîme ce qu’on fait les autres. Par analogie, quand chacun a découpé sa pièce de tissu on est loin d’avoir un manteau. Et le poids de fil nécessaire à l’assemblage n’est rien comparé au poids de tissus. Comme le nombre de « gentils » n’est rien comparé aux autres ( pas nécessairement des «  méchants » d’ailleurs).. mais quel travail de coudre tous ces morceaux avec ce fil! Heureusement les « gentils » ont parfois une pêche d’enfer!

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