Mercredi 21 décembre 2016

Mercredi 21 décembre 2016
«La Démesure»
Céline Raphael
D’abord, il y a ce témoignage bouleversant de Céline Raphaël en 7 minutes : http://www.dailymotion.com/video/x541m2c_celine-raphael-l-enfer-d-une-enfant_news
Elle était une enfant née dans un milieu très favorisé, son père était Directeur industriel.
Elle avait quelques talents dans la pratique du piano et un père que l’ambition, le goût de la compétition ont rendu totalement fou.
Elle raconte comment son père avait établi un protocole de  «dressage» où chaque fausse note entrainait des coups de ceinture dans un rituel sadique. Cette horreur a commencé à l’âge de 5 ans pour Céline.
A cette violence brute s’ajoutait d’autres sévices comme la privation de nourriture et une terreur psychique.
Dans ce témoignage elle dit :  «si je dois résumer mon enfance, c’était une terreur, une peur panique de mourir seule»
Le père voulait qu’elle remporte des grandes compétitions internationales et que sa fille devienne une des pianistes les plus renommées du monde, pour sa gloire !
Daniel Barenboïm a cette formule : «Un enfant surdoué, est un enfant qui a quelques talents et des parents très ambitieux»
Céline Raphaël s’en est sorti parce qu’elle a croisé une infirmière scolaire et aussi une enseignante qui a été interpellée par cette phrase que Céline Raphaël avait écrite sur la fiche de présentation du début de l’année scolaire :  «Je fais 45 heures de piano par semaine». L’infirmière, madame Marion,  a su peu à peu gagner la confiance de l’enfant apeuré. Elle a fugué et s’est réfugiée sous la protection de cette infirmière. Son père a été arrêté et condamné et Céline a été placée. Cette terrible histoire a duré 9 ans de 5 ans à 14 ans.
Pendant toutes ces années la petite Céline s’est accrochée à son rêve à elle qui n’était pas de devenir musicienne mais de devenir médecin.
Elle l’est devenue et elle est désormais médecin de la douleur et des soins palliatifs dans un grand hôpital parisien. « J’ai choisi cette spécialité car en matière de douleur, j’en connais un rayon, explique-t-elle en souriant. Je me suis dit que je pourrais peut-être mieux comprendre mes malades, et les aider. C’était très prétentieux de ma part. »
Elle mène aussi un combat pour la protection de l’enfance maltraitée. Elle avoue qu’elle n’a plus le goût de jouer du piano, sauf à de rares occasions pour apaiser les malades dont elle s’occupe.
Elle dit « Je n’y trouve aucun plaisir, mais j’ai compris que la musique peut aider les autres »
<La démesure, soumise à la violence d’un père> est le titre du livre que Céline Raphaël a écrit pour témoigner de son parcours de vie.
Je vous donne des liens vers trois articles où elle livre son histoire ou parle de son livre :
Bien sûr son père était fou mais …
Céline explique que son dernier professeur de piano a vu des hématomes un jour sur mon bras. Il savait combien mon père était dur. Il a dit «on a rien sans rien».
Dans l’esprit de ce professeur le père n’était pas fou, juste un peu excessif peut être.
La compétition, la recherche de la perfection dans la musique mais aussi dans le sport, je pense à la gymnastique par exemple peut rendre fou. Accroc aux drogues, aux produits dopants et à ce type de violence particulièrement vers des enfants.
Maria Callas fut aussi maltraitée par sa mère pendant ses jeunes années d’apprentissage.
C’est pourquoi l’esprit de compétition, comme beaucoup d’autres choses doit connaître des limites, des régulations. Il n’est pas bon, pas sain d’en appeler à l’esprit de compétition jusqu’à l’excès.
Parallèlement l’enfance maltraitée existe dans tous les milieux et heureusement qu’il existe aussi des personnes comme Madame Marion qui prennent l’enfant par la main pour lui permettre d’échapper à l’enfer de la violence.