Mercredi 14 décembre 2016

Mercredi 14 décembre 2016
«Imaginez ce que serait la situation aux États-Unis si, dans la foulée de son indépendance, une superpuissance avait infligé pareil traitement : jamais des institutions démocratiques n’auraient pu y prospérer. »
Noam Chomsky à propos de la mort de Fidel Castro et de la politique des Etats-Unis à l’égard de cette île.
Mon complice de toujours Albert m’a lancé un défi que je résumerai ainsi « Tu ne seras pas cap de consacrer un mot du jour positif à Fidel Castro parce que ce n’est pas politiquement correct ! »
Mais si je suis capable de dire que Fidel Castro a libéré Cuba de la dictature mafieuse de Battista et que par la suite les Etats-Unis ont eu un comportement indigne avec ce petit pays ce qui a poussé le régime castriste vers l’Union soviétique , alors qu’à l’origine Castro n’était pas communiste. Que l’éducation et le système de santé mis en place à Cuba étaient remarquables.
Les Etats-Unis est un pays plein de contradictions il y a des Donald Trump dont les différentes désignations aux postes clés de son administration n’annoncent rien de bon, mais il y a aussi des hommes comme Noam Chomsky, un des plus brillants intellectuels du monde, le New York Times a émis cette hypothèse : « Peut-être l’intellectuel vivant le plus important…
Linguiste, philosophe, professeur au prestigieux Massachusetts Institute of Technology Et Noam Chomsky a rendu cet hommage à Fidel Castro :
« Les réactions à la mort de Fidel Castro diffèrent selon  l’endroit du monde où vous vous trouvez. Par exemple, en Haïti ou en Afrique du Sud, c’était une figure très respectée, une icône, et sa disparition a suscité une grande émotion.  Aux États-Unis, l’ambiance générale a été résumée par le premier titre du « New York Times », lequel indiquait en substance : « Le dictateur cubain est mort ». Par curiosité, j’ai jeté un oeil aux archives de ce journal pour voir combien de fois ils avaient qualifié le roi d’Arabie saoudite de « dictateur ». Sans surprise, il n’y avait aucune occurrence…
Il y a également un silence absolu sur le rôle joué par les États-Unis à Cuba, la manière dont Washington a œuvré pour nuire aux velléités d’indépendance de l’île et à son développement, dès la révolution survenue en janvier 1959. L’administration Eisenhower a tenté de renverser Castro, puis, sous celle de Kennedy, il y a eu l’invasion manquée de la baie des Cochons, suivie d’une campagne terroriste majeure. Des centaines, voire des milliers de personnes ont été assassinées avec la complicité de l’administration américaine et une guerre économique d’une sauvagerie extrême a été déclarée contre le régime de Fidel.
Imaginez ce que serait la situation aux États-Unis si, dans la foulée de son indépendance, une superpuissance avait infligé pareil traitement : jamais des institutions démocratiques n’auraient pu y prospérer. Tout cela a été omis lors de l’annonce de la mort de Fidel Castro.
Autres omissions : pourquoi une personnalité aussi respectée que Nelson Mandela, à peine libérée de prison, a-t-elle rendu hommage à Fidel Castro en le remerciant de son aide pour la libération de son pays du joug de l’apartheid ?
Pourquoi La Havane a-t-elle envoyé tant de médecins au chevet d’Haïti après le séisme de 2010 ?
Le rayonnement et l’activisme international de cette petite île ont été stupéfiants, notamment lorsque l’Afrique du Sud a envahi l’Angola avec le soutien des États-Unis. Les soldats cubains y ont combattu les troupes de Pretoria quand les États-Unis faisaient partie des derniers pays au monde à soutenir l’apartheid. […] Il faut également noter que le système de santé à Cuba s’est imposé comme l’un des plus efficaces de la planète, bien supérieur, par exemple, à celui que nous avons aux États-Unis.
Et concernant les violations des droits de l’homme, ce qui s’y est produit de pire ces quinze dernières années a eu lieu à Guantanamo, dans la partie de l’île occupée par l’armée américaine, qui y a torturé des centaines de personnes dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».
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