Lundi 09 septembre 2013

Lundi 09 septembre 2013
«Surtout, surtout… sois indulgent,
Hésite sur le seuil du blâme.
On ne sait jamais les raisons
Ni l’enveloppe intérieure de l’âme,
Ni ce qu’il y a dans les maisons,
Sous les toits, entre les gens. »
Jean Cocteau
Il y a 35 ans, j’avais 20 ans et j’étais en math. Sup/Spe (pendant 3 ans) au Lycée Kléber de Strasbourg.
Et entre minuit et 1heure du matin au lieu de travailler, comme il se doit pour le taupin que j’étais, ou de dormir pour être en forme le lendemain, j’écoutais une émission d’Europe 1 : “La ligne est ouverte”, d’un personnage “baroque” : Gonzague Saint Bris
A l’époque il avait une capacité extraordinaire de faire parler les gens qui l’appelaient au téléphone dans le calme de la nuit.
Il possédait une qualité d’écoute hors du commun.
Il a fait paraître un livre dans lequel il a reproduit les échanges les plus étonnants qu’il a eu à connaître lors de cette émission.
Dans l’introduction de ce livre, il a donné la clé qui donne l’ouverture à l’autre et permet d’accéder à une qualité d’écoute supérieure, la clé étant décrite par ce petit poème de Cocteau.
Et en exergue de ce livre il a donné cette pensée de Tolstoï qui aurait aussi pu être un mot du jour : “Tout ce que je comprends, je ne le comprends que parce que je t’aime”.
Voici comment est décrit ce livre sur un site d’achat en ligne. Cette description est fidèle à mes yeux :
« La Ligne est ouverte, [a été] plusieurs années, sur Europe 1, le rendez-vous de la libre parole en France.
A minuit, dans cette émission-phénomène, les témoignages affluent vers Gonzague Saint Bris, faits de sincérité et de scandale, de douceur et d’amour.
Ce livre rassemble les conversations les plus frappantes et les confidences Ies plus émouvantes de ce journal de l’âme.
Voici la confession du siècle qui vient du cœur de la nuit.
Du cambrioleur appelant de l’appartement qu’il est en train de dévaliser, au thanatopracteur, en passant par le maniaque des nœuds papillon, le déserteur, le pilote de Concorde, le fouilleur de poubelles; l’épouse blanche d’un Cheyenne, le jeune agriculteur, le responsable d’un restaurant autogéré, toutes ces conversations, dont chacune a sa charge de rêve et d’histoire, forment un document sociologique unique où des voix anonymes sont à la fois le portrait de la France profonde et- de la France paradoxale.
[..] Gonzague Saint Bris raconte l’aventure de cette émission qui est, sans aucun doute, l’événement radiophonique de l’époque. Et il tire les leçons de l’écoute attentive et fraternelle de ces voix inconnues. »