Mercredi 8 juin 2016

Mercredi 8 juin 2016
« Malgré les choses étonnantes dont les hommes sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs et paraissons plus que jamais insatisfaits. »
« Sapiens : Une brève histoire de l’humanité » les deux dernières pages
Il faut savoir s’arrêter, ceci est le 13ème et dernier mot du jour consacré à « Sapiens ».
Le livre se termine par un épilogue dont le titre est : « un animal devenu Dieu ?
« Voici 70 000 ans, Homo sapiens n’était encore qu’un animal insignifiant qui vaquait à ses affaires dans un coin de l’Afrique. Au fil des millénaires suivants il s’est transformé en maître de la planète entière et en terreur de l’écosystème. Il est aujourd’hui en passe de devenir un Dieu, sur le point d’acquérir non seulement une jeunesse éternelle, mais aussi les capacités divines de destruction et de création.
Par malheur, le régime du sapiens sur terre n’a pas produit jusqu’ici grand-chose dont nous puissions être fiers. Nous avons maîtrisé ce qui nous entoure, accru la production alimentaire, construit des villes, bâti des empires et créés de vastes réseaux commerciaux.
Mais avons-nous fait régresser la masse de souffrance dans le monde ?
Bien souvent, l’accroissement massif de la puissance humaine n’a pas nécessairement amélioré le bien-être individuel des sapiens tout en infligeant d’immenses misères aux autres animaux.
Pour ce qui est de la condition humaine, nous avons accompli de réels progrès au cours des toutes dernières décennies, avec la régression de la famine, des épidémies et de la guerre.
Mais la situation des autres animaux se dégrade plus rapidement que jamais, et l’amélioration du sort de l’humanité est trop récente et fragile pour qu’on en soit assurés.
En outre, malgré les choses étonnantes dont les hommes sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs et paraissons plus que jamais insatisfaits. Des canoës nous sommes passés aux galères, puis aux vapeurs et aux navettes spatiales, mais personne ne sait où nous allons.
Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop que faire de ce pouvoir. Pis encore, les humains semblent plus irresponsables que jamais.
Self-made-dieux avec juste les lois de la physique pour compagnie nous n’avons de comptes à rendre à personne. Ainsi faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l’écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction.
Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu’ils veulent ? »