Vendredi 9 octobre 2015

«On devrait employer l’appareil photo comme si demain on devenait aveugle.»
Dorothea Lange.

Le mot du jour du 7 septembre 2015 parlait de photo. De ces photos pour l’éternité.

Dorothea Lange fut une des plus grandes photographes, à ce titre.

Dorothea Lange est morte le 11 octobre 1965 à San Francisco, il y a cinquante ans, ce dimanche, dans deux jours.

Elle était née le 26 mai 1895.

Ses travaux les plus connus ont été réalisés pendant la Grande Dépression.

Elle avait collaboré avec John Huston dans le cadre du film « Les raisins de la colère ».

L’article lié explique qu’elle aura poussé si loin l’empathie et la compassion avec la chair blessée du peuple américain que son œuvre devient témoignage, amour du prochain et cri de révolte.

Elle aura eu une profonde influence sur ce qui deviendra le photo-journalisme, la photographie documentaire. Elle ne se souciait point de cadrage ou d’esthétisme, mais de rendre dignité et émotion aux gens ordinaires, à ceux qui sont le peuple, mot qui fait tant peur encore aujourd’hui.

Elle a sillonné les routes au volant de sa vieille voiture Ford, pour croiser les Indiens, les migrants, les déportés de la vie.

Son regard est unique, car comme si elle photographiait une scène biblique, une Pietà par exemple, elle donne à ses modèles une profondeur humaine qui touche à l’universel, à l’humanité toujours vivante même au plus profond de la misère.

Elle qui vivait au chaud dans sa carrière toute tracée, en 1920 à San Francisco, comme photographe de portrait des riches bourgeois, ressent très vite l’appel des routes et de la poussière du monde.

Elle s’échappe d’abord dans le sud-ouest de son pays, pour travailler sur les images des Indiens d’Amérique en voie de disparition lente.

Son appareil photo devient un témoin, ses photographies preuves évidentes et convaincantes de l’immense misère, et du sort fait aux défavorisés. Son travail dès 1935 avec les administrations fédérales de réinstallation (plus tard la Farm Security Administration, connue sous le sigle FSA) est le plus puissant acte d’accusation dressé sur la souffrance des populations agricoles.

Son portrait de la mère migrante, « Migrant Mother, Nipomo, Californie, février 1936 », pris presque par hasard dans un campement de ramasseurs de pois, est devenu le symbole, un récit mythique, de ces migrations désespérées vers l’Ouest pour survivre, de ce qui fut un véritable exode américain. Cette photographie aura plus fait que tous les discours des politiques, et la conscience américaine en aura été changée et bouleversée. Les « vagabonds de la faim » avaient grâce à elle une existence digne et humaine.

Pour le reste lisez cet article sur cette photographe exceptionnelle http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/langedorothea/lange.html

Il y a aussi cette page où sont reproduites ses photos

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