Mardi 18 mai 2021

« Personne n’est ce qu’il est sans l’autre. Sans possibilité de donner et de recevoir, personne n’existe. »
Axel Kahn

Axel Kahn est médecin généticien. Après beaucoup de combats de toute sorte, il s’est mobilisé dans la lutte contre le cancer. Il a été élu Président de la Ligue nationale contre le cancer le 28 juin 2019.

Il se met en retrait, il a dit le <17 mai à Léa Salamé:

« Je lutte contre le cancer et il se trouve que la patrouille m’a rattrapé : moi aussi, j’ai un cancer” »

Il avait annoncé la nouvelle sur son blog, il y a déjà quelques jours, le 11 mai : <Atmosphère, l’âme d’un homme> :

« Dès le quatre août, nous savions. La maladie que je combats avec acharnement en tant que Président de La Ligue ne s’était pas avouée vaincue, elle m’attendait au tournant, lançant une atteinte massive. […] Dans mon cas, la « consultation d’annonce » si importante et fréquemment dramatique dans l’histoire d’un cancer, a été réduite à sa plus simple expression et n’a nullement été dramatique. Cancérologue depuis cinquante ans, je connais bien l’adversaire, n’ai jamais nié qu’il soit redoutable, impitoyable. Les motifs de mon engagement à La Ligue sont liés à cette familiarité, à mon désir de m’impliquer plus au soir de ma vie dans la coordination des défenses qui lui sont opposées, dans le soutien aux quelques quatre cent mille personnes qu’il agresse chaque année dans mon pays où naissent dans le même délai moins de sept-cent-cinquante mille bébés. Les images du brigand à l’attaque ne me sont pas étrangères. Un bref passage dans la cavité de l’électroaimant d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique nucléaire, des clichés vite communiqués, l’affaire était entendue. »

Je suis toujours bouleversé quand j’entends un homme ayant le courage de parler en toute simplicité de son combat intime contre la maladie et la mort.

Et j’ai particulièrement été touché par cette phrase qu’Axel Kahn a tweeté :

« A mes enfants, je veux faire comprendre que personne n’est ce qu’il est sans l’autre. Sans possibilité de donner et de recevoir, personne n’existe. »

Et pour finir, <l’entretien avec Léa Salamé> Axel Kahn a cité la fin du poème d’Alfred Vigny : « La mort du loup »

« A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
– Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur !
Il disait : ” Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »

Personne ne connaît le terme, pas plus Axel Kahn qu’un autre.

Mais il pense que le plus probable est qu’il est en train de parcourir l’itinéraire final de sa vie.

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