Lundi 16/06/2014

Lundi 16/06/2014
« Que la première minute de condamnation [à la prison]
soit la première minute de réinsertion. »
Pierre Botton
L’homme qui est accusé d’avoir réalisé la tuerie du musée juif de Bruxelles s’est radicalisé en prison.
Par ailleurs le gouvernement a tenté dans sa réforme pénale de trouver des alternatives à la prison.
Beaucoup de résistances se sont manifestés : pour les méchants, ceux qui ont enfreints la loi, il faut la prison dit la vindicte populaire. C’est pourquoi il est intéressant d’entendre Pierre Botton, créateur de l’association “Prisons du cœur” qui veut aider à la réinsertion des détenus.
Rappelons que Pierre Botton, né le 30 mai 1955 à Lyon, était d’abord un homme d’affaires français.
En 1982, il rencontre Michel Noir, député de Lyon et étoile montante du RPR. En mars 1986, quand Michel Noir devient ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac, Pierre Botton devient son conseiller personnel et épouse sa fille aînée, Anne-Valérie.
Par la suite, Pierre Botton connait une ascension fulgurante dans les affaires et en parallèle assure le soutien à la carrière politique de son beau-père Michel Noir dans les années 1980. Mais il fait tout cela sans respecter la loi, fausses factures, abus de biens sociaux lui vaudront des démêlés judiciaires regroupés dans l’appellation « affaire Botton ». Dans les années 1990, il est condamné à purger une peine de deux ans de prison. En 2010 Pierre Botton crée l’association “Prisons du cœur”. Il est investi d’une mission officielle visant à améliorer le sort des détenus. Avec son projet de prison, Pierre Botton veut créer un modèle anti-récidive, en rendant les détenus autonomes et la prison plus humaine.
Récemment il a participé à deux émissions de Radio :
Dans la première <France Inter l’invite de 7h50 du 3 juin 2014>, il a eu cette formule qui est le mot du jour. Il rappelle cette évidence : un prisonnier a vocation à sortir de prison il faut l’y préparer.
Dans l’autre <France info le grand témoin du 02-06-2014> il dit des choses toute simples :
«Je méritais la prison, la prison m’a sauvé.»
«Moi je suis rentré en prison, je ne savais pas où trouver de la drogue ou un revolver.
Je suis sorti de prison, je savais où trouver de la drogue et un revolver.»
Et sur l’affaire Bygmallion qui lui rappelle certaines de ses dérives :
«Vous avez vu beaucoup d’hommes politiques en prison ? Un jeune qui vole un scooter qui vaut 6 000 euros est condamné à la prison, quand des politiques comme dans l’affaire Bygmalion détourne plus de 12 000 000 d’euros vont ils en prison ? Vous imaginez l’effet que cela fait sur les gens ?»
Voilà tout est dit.

Vendredi 13/06/2014

Vendredi 13/06/2014
«Un coup de bambou sur le panda : WWF France»
Pascale Tournier
Pascale Tournier est une journaliste qui écrit dans Marianne.
Je vous invite à lire son article sur cette ONG : “WWF” dans sa composante française.
Nous sommes sans cesse sollicités par ces ONG ou ces associations caritatives pour délivrer des dons. Et nous le faisons globalement avec générosité.
Nous devons constater, hélas, qu’il arrive plus d’une fois que et argent souvent abondant est mal géré, mal utilisé. Souvent ces associations, à gros budget, attirent des personnes qui aiment l’argent, la lumière et le faste.
Ainsi cet article nous apprend que WWF France :

a un trou de plus de 1 million d’euros dans les caisses ;

que la direction est accusée de tricoter des partenariats douteux avec des multinationales et d’autres entreprises bien peu soucieuses de l’environnement ;

que les salariés de cette association sont traités de manière indigne etc.

Pour en savoir plus voici < cet article de Marianne>
Tout ceci ne peut que nous inciter à la prudence mâtinée d’un peu de méfiance à l’égard de tous ces organismes qui font appel à nos bons sentiments.
Ce qui ne signifie pas qu’il ne faut plus donner, mais que nous devons nous intéresser à ces associations qui bénéficient de nos dons.

Jeudi 12/06/2014

Jeudi 12/06/2014
«On a rarement vu si étroitement rapproché
[que pour cette coupe du monde au Brésil]
l’arrogance de la richesse et du marketing
et l’urgence de la pauvreté et du développement»
Thierry Pech
En conclusion de l’émission l’Esprit Public du 08/06/2014, déjà donné en lien lors du mot du jour d’hier: La coupe du monde de football commence “Panem et circenses” disait les Romains.
Aujourd’hui nous dirons plutôt à “Business et circences” pour beaucoup notamment au Brésil le Panem peut attendre.
Je cite Thierry Pech :
«J’aime profondément le football
Mais je suis retourné et bouleversé
par l’emprise du business le plus sordide
sur cette grande passion populaire
Ce qui se passe actuellement au Brésil est très
décevant pour tous ceux qui aiment ce sport.
On a rarement vu si étroitement rapproché
l’arrogance de la richesse et du marketing
et l’urgence de la pauvreté et du développement»
Je suppose que pour celles et ceux qui n’aiment pas le football, le sentiment de rejet est encore pire.
Ce ne sont pas les joueurs qui sont en réalité en cause.
Aucun joueur ne pose un revolver sur la tempe des décideurs pour obtenir ces salaires.
Eux ne sont que des objets de transfert, de spéculation, de surenchère.
Ce qui est en cause c’est la clique des hommes d’affaires qui gravitent autour de ce sport et ont fait de ce jeu une immense maison de lucre autour de laquelle gravite des hommes riches voulant avoir un jouet médiatique, des hommes dont le principal mérite est d’être né sur un sol dont le sous-sol regorge de la drogue de notre civilisation shootée à l’énergie, des fonds spéculatifs, et enfin de vrais réseaux mafieux.
Pour donner quelques éléments encore plus concrets <Cet article trouvé sur un blog du Monde.>
Où en apprend entre autre : qu’en 1980 Michel Platini gagnait 16 fois le revenu moyen en France
Aujourd’hui Blaise Matuidi, un joueur parmi d’autres du PSG, gagne 390 fois le revenu moyen en 2014.
Indécent….

Mercredi 11/06/2014

Mercredi 11/06/2014
«Les séparatismes européens [qui se manifestent] ne sont pas des séparatismes de libération, ce sont [des manifestations] d’égoïsme de riche »
Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova
Il a tenu ces propos lors de l’émission L’Esprit Public du 8 juin 2014.
Le Président de la République a entrepris une grande réforme des limites régionales. Nous verrons ce qu’il en adviendra.
Dans l’état actuel des choses et pour ce qui concerne la France métropolitaine, il n’existe aucune tendance forte de sécession.
Ce n’est pas le cas dans d’autres pays européens où des régions souhaitent se séparer de leur Etat Nation pour créer une structure autonome.
C’est le cas de la Flandre en Belgique, de la Catalogne en Espagne, du Nord de L’Italie en Italie et d’autres.
Thierry Pech, dans l’émission susvisée souligne deux aspects particuliers de ces mouvements :
1° Dans l’Histoire et le Droit international qui a établi “le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes” le séparatisme ou la sécession étaient la réaction d’une nation opprimée, par un pouvoir central ou un impérialisme.
La sécession était une libération du joug du pouvoir central, une lutte contre l’injustice et pour la solidarité. En effet ces “régions” ou “nations” étaient le plus souvent opprimées politiquement, mais aussi économiquement car le pouvoir central “pompaient” leurs richesses pour son seul profit.
Le séparatisme d’aujourd’hui des régions européennes n’a rien à voir avec cette réalité historique.
Ces régions riches ne veulent plus être solidaires des régions moins riches autour d’elles. C’est un séparatisme de l’égoïsme.
2° Thierry Pech insiste sur le rôle de l’Europe dans ce mouvement. Si ces Régions “riches et égoïstes” devaient se trouver à la conclusion de leur séparation comme un état seul au milieu du concert des nations, ils renonceraient bien vite à leur idée.
Mais il y a l’Europe. Leur mouvement de séparation se comprend comme une adhésion séparée à l’ensemble européen, sans le boulet de la solidarité des “fainéants” de leur ensemble national. Et, cerise sur le gâteau, cet ensemble européen évolue vers de moins en moins de solidarité, exactement ce que souhaite ces régions.
Voici un résumé des propos de Thierry Pech :
«Ces séparatismes européens, en Ecosse, en Catalogne, en Wallonie, en Italie du Nord ne sont pas la réaction à un impérialisme.
Ils n’ont pas la forme habituelle du nationalisme en lutte contre un impérialisme.
Ce n’est pas cela le sujet.
Ce ne sont pas des séparatismes de libération, face à des pouvoirs opprimants des nations, des langues régionales, des cultures […].
Ces séparatismes ont une autre justification qui est : “je ne veux pas être solidaire avec mes voisins pauvres”
C’est de l’égoïsme de riche !
[…]
Une circonstance a permis cette mutation des séparatismes, c’est L’Europe.
L’idée de ces séparatistes, c’est qu’ils ne vont pas se détacher d’un ensemble national,
Mais qu’il vont plonger dans un ensemble européen où on ne leur demandera aucune solidarité.»
Et voici le lien vers l’émission : <L’esprit public du 8 juin 2014>
Dans le monde actuel, notre pouvoir d’influer sur le déroulement des choses est modeste mais pas nul. En toute hypothèse, il vaut mieux comprendre ce qui est en train de se passer que d’en être ignorant.

Mardi 10/06/2014

Mardi 10/06/2014
« A chaque fois que le monde vous rend cynique,
arrêtez-vous et pensez à ces hommes »
Barack Obama
Discours du 6 juin 2014 au cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados) en désignant la forêt de tombes devant lesquelles il parlait.
Pour les américains qui ont survécu au débarquement ou qui sont venus après le débarquement pour libérer la Normandie et la France, le jugement qu’on peut en faire n’est pas aussi univoque.
Nous savons aujourd’hui, qu’un certain nombre de soldats américains se sont très mal comportés.
Des viols, des exactions ont été commis en grand nombre.
Parmi les libérateurs, il y a eu un nombre significatif d’hommes de guerre brutaux et odieux.
Mais pour ces jeunes gens qui sont venus de l’Amérique profonde et qui sont tombés au combat pour libérer l’Europe du nazisme, le propos de Barack Obama prend toute sa portée.
Si les actes et le gouvernement de cet homme avaient la grandeur et la hauteur de ses discours, le monde irait mieux.
Mais ce n’est qu’un homme avec les faiblesses des hommes et même les faiblesses supplémentaires des hommes politiques

Vendredi 06/06/2014

Vendredi 06/06/2014
« Si l’Europe m’explique dans le détail comment on doit pêcher l’espadon mais qu’elle ne me dit rien sur la manière de sauver un immigrant qui se noie,
cela veut dire que quelque chose ne va pas.»
Matteo Renzi
Le jeune premier ministre italien dont le Parti a pu obtenir 41% aux européennes et sortir nettement en tête en Italie, vient de donner une interview publié dans le Monde. J’aime beaucoup le style mais aussi ce qu’il dit au fond. Il explique notamment que «Si nous voulons sauver l’Europe, nous devons la changer.»
Il dit par exemple :
“Tant que l’Europe ne se dote pas d’une méthode pour combattre le chômage, toute discussion sur les postes sera inutile et inefficace.”
et aussi :
“Le prochain président de la Commission devra aimer l’Europe. Mais aujourd’hui, les vrais amoureux de l’Europe savent qu’elle ne fonctionne plus telle qu’elle est. Il devra aimer l’Europe avec le regard d’un innovateur.”
Et encore :
“L’Italie ne demande rien. Elle fait son travail qui est de sauver les migrants, grâce à l’opération Mare Nostrum. Laisser mourir des enfants dans la Méditerranée est un affront à la morale comme aux règles maritimes. […] Je me sens comme un citoyen européen qui veut voir une Europe avec une âme, pas seulement avec des règles. Si l’Europe m’explique dans le détail comment on doit pêcher l’espadon mais qu’elle ne me dit rien sur la manière de sauver un immigrant qui se noie, cela veut dire que quelque chose ne va pas. Je travaille pour donner une âme à l’Europe et j’espère que le PSE est conscient de ce problème. “
[…]
“J’aime l’idée qu’on fasse de la politique en CDD. Pendant des années, tu te consacres corps et âme à ça et après tu lâches. Le fait d’avoir un des gouvernements les plus jeunes de l’histoire d’Italie a un avantage. Dans dix ans, nous aurons passé la main. Je considère chaque jour comme une urgence. Chaque jour est bon pour commencer à changer l’Italie.”
Vous trouverez en pièce jointe l’article en intégralité.
Espérons qu’il garde cette fraîcheur et cette énergie.
<300>

Jeudi 05/06/2014

Jeudi 05/06/2014
“Je me retire,
parce que sinon
 j’empêcherai l’équipe d’avancer”
Jonny Wilkinson
Ce sont les mots que Jonny Wilkinson a prononcé après le match Toulon Castres et que j’ai entendu sur France Inter, dimanche matin dans le journal de 9h00.
Rappelons que Jonny Wilkinson est ce rugbyman anglais qui a tout gagné dans sa carrière et qui ce samedi a gagné le championnat de France de rugby avec l’équipe de Toulon. Toulon a gagné 18-10 et Wilkinson a marqué 15 des 18 points.
Seulement, il a 35 ans et il a la sagesse de se retirer parce qu’il sait que les prochaines années il ne pourra plus apporter la même plus-value à l’équipe.
Je me retire pour permettre à l’équipe de continuer d’avancer.
Puisse cette sagesse envahir l’esprit de nos politiques

Mercredi 04/06/2014

Mercredi 04/06/2014
«Le soleil a cinquante ans,
Mais il est né bien avant. «
François Morel
Ce sont les premiers mots du billet de François Morel dans son hommage au 50 ans du <Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine>
Dire que j’ai habité 10 ans à Montreuil, à moins de 20 mn (11mn sans circulation selon Google Maps) de ce lieu d’humanisme et de culture et que je ne suis allé qu’à un seul spectacle.
C’était le cercle de craie caucasien de Bertold Brecht.
Mais je m’en souviens encore.
A l’entracte nous mangions la soupe dont avions senti le parfum de la préparation pendant le premier acte.
C’est un lieu magique que la Cartoucherie de Vincennes où se trouve le théâtre du soleil mais aussi d’autres théâtres.
Dans ce lieu destiné d’abord aux armes, à la poudre et à la guerre, quelques esprits libres ont créé un lieu de lumière et d’art.
Et au sein de ce lieu il y a une grande âme : Ariane Mnouchkine.
Et François Morel dont le billet sait parfois se transformer en pure poésie a rendu hommage à ce lieu et à cette Dame de la Culture :
«Le soleil a cinquante ans.
Mais il est né bien avant.
Il brille depuis Aristophane, Sophocle ou Euripide.
Sur les collines d’Athènes, une petite gardienne de troupeau se raconte des histoires,
Elle s’appelle Ariane…»

Mardi 03/06/2014

Mardi 03/06/2014
“Un enfant pleure,
devant lui, dans son assiette,
un ballon de foot a remplacé les aliments”
Paulo Ito
En réalité, le mot du jour est un dessin ou plutôt une fresque d’un artiste à Sao Paulo : Paulo Ito
La coupe du monde de football va commencer dans 10 jours.
Parmi les destinataires du mot du jour, il y a des passionnés de football, d’autres qui sont très hostiles à ce sport qui consiste à faire payer très cher à des gens modestes le droit d’aller regarder des millionnaires courir après un ballon, et il y a aussi des indifférents.
Tout le monde se retrouvera en revanche derrière la dénonciation du coût exorbitant de ce mondial au Brésil alors que les brésiliens ont tellement de besoins non satisfaits.
Ce dessin en dit plus que de nombreux discours.
Par exemple, il était demandé au Brésil de disposer de 8 stades, mais les autorités ont décidé d’en avoir 12 comme par exemple un stade au cœur de l’Amazonie qui a été entièrement construit dans une ville qui ne dispose d’aucun club en première division, alors que 90% de la population n’a pas accès au tout-à-l’égout.
Mais les brésiliens protestent de plus en plus vigoureusement comme le montre l’article de Mediapart joint et n’en déplaise à notre Platini national qui leur conseille de se taire pour ne pas gâcher la fête et de protester après la compétition. <Ici avec les commentaires de la presse Belge>
Pour les connaisseurs de football et d’Histoire, il faut reconnaître qu’il y a du progrès : en 1976 lors de la coupe du monde en Argentine, il n’y avait pas de manifestations sous la dictature militaire du sinistre Videla. D’ailleurs Platini y a participé en tant que joueur. C’est peut-être ce souvenir, qui le conduit, aujourd’hui, à considérer des manifestations avant le mondial comme incongru.
Au Brésil, en 2014, au moins il y a la démocratie et des brésiliens peuvent dire leur mécontentement et leur désaccord avec les priorités mis en œuvre.
<297>

Lundi 02/06/2014

Lundi 02/06/2014
«Les plus pauvres peuvent mourir»
Giannis Vichas, cardiologue grec
Le mot du jour est la conclusion d’une réflexion d’un cardiologue grec qui voit le système de santé et le système social s’effondrer autour de lui en Grèce.
Ces propos et bien d’autres informations terribles sont rapportés par Maria Malagardis, journaliste à Libération et envoyée spéciale à Athènes.
Je vous donne le lien vers cet article à la fin du message.
On apprend que sur 10 millions de Grecs, ils sont en effet plus de 3, 5 millions à ne plus avoir aucune assurance santé. Elle est automatiquement supprimée après un an de chômage voire immédiatement pour les professions libérales. Et les personnes qui ne peuvent payer sont exclues des hôpitaux publics.
La journaliste rapporte aussi l’histoire des «bébés fantômes» […]. En principe, les hôpitaux ne peuvent pas refuser un accouchement, même pour des femmes sans couverture sociale. Mais, quand la mère ne peut pas payer, certains hôpitaux gardent le bébé jusqu’à ce que les parents s’acquittent des 700 euros impayés. C’est moins fréquent aujourd’hui, sauf que certains confisquent les papiers d’identité ou refusent de délivrer l’acte de naissance. Du coup, certaines mères sans couverture médicale empruntent la carte encore active d’une proche en changeant la photo. Le bébé est alors déclaré sous un faux nom, avec toutes les complications administratives que ça suppose. Ce sont eux, les bébés fantômes.»
Selon la revue médicale The Lancet, la mortalité infantile a augmenté de 43% et le nombre d’enfants mort-nés de 21% depuis le début de la crise. En mars, le gouvernement a brusquement décidé de fermer tous les centres de soins dépendant de la Sécurité sociale, licenciant plus de 5 000 médecins. Un autre réseau s’est mis en place, «où tout est évidemment payant».
[…] «Je me suis souvent demandé pourquoi le gouvernement agissait ainsi : par incompétence, par souci réel d’économie ? Soupire Giannis Vichas, cardiologue de 51 ans. Mais tous ces malades qui ne sont plus soignés, tous ces nouveaux risques de contagion ou d’épidémie faute de vaccins auront forcément un coût. Il n’y a donc qu’une seule explication, et elle est idéologique : les plus pauvres peuvent mourir.»
Le praticien a ouvert fin 2011, une clinique qui, comme celle de Médecins du monde, soigne gratuitement ceux qui n’ont plus de couverture sociale. «27 000 patients sont venus ici et nous avons désormais 40 centres similaires dans tout le pays», explique le Dr Vichas, qui s’est plusieurs fois heurté au ministre de la Santé, Adonis Georgiadis.
Ci-après l’article de Libération du 21/05 dans son intégralité