Mardi 12 novembre 2013

Mardi 12 novembre 2013
« Si l’aventure vous fait peur,
essayer la routine,
c’est mortelle. »
Paulo Coelho
Samedi, un soleil d’automne bas et chaleureux illuminait les rues de Lyon. Après être allé dans la sympathique librairie “La voie aux chapitres”, rue saint Jérôme dans le septième, Annie et moi étions à la recherche d’un café accueillant pour nous asseoir.
Nous l’avons trouvé rue d’Anvers. Sur le trottoir, une ardoise sur laquelle nous pensions trouver le menu proposé. De menu, il n’y en avait pas, mais la présence d’une citation m’a donné le mot du jour d’aujourd’hui. Sur internet, cette citation est attribuée à Paulo Coelho (Rio de Janeiro, 24 août 1947) qui est un romancier brésilien.
En prenant notre café, nous avons pu voir le verso de l’ardoise. Toujours pas de menu mais une suggestion de mise à jour de la cérémonie du mariage en mairie : “Vous êtes désormais mari et femme, vous pouvez mettre à jour votre statut Facebook.”
Nous vivons une époque moderne…

Jeudi 07 novembre 2013

Jeudi 07 novembre 2013
<Le défi de l’égalité, c’est l’altérité qui conduit à accepter l’autre différent comme étant à la fois soi et un autre.»
Christiane Taubira
Christiane Taubira cristallise les haines comme l’écrit “Le Monde”.
C’est une femme politique, on peut être en désaccord avec elle, trouver que ses idées ne sont pas pertinentes les critiquer, les réfuter.
Cela ne doit bien sûr jamais se traduire par des insultes et encore moins des insultes racistes, totalement indigne.
Et cela ne doit pas non plus cacher que cette femme est une femme d’une grande culture, dont les discours bien éloignés des technocrates sont empreints d’humanisme et de hauteur de vue.
Elle cite d’ailleurs fréquemment les grands auteurs.
Le discours qu’elle a tenu le 28 janvier à l’assemblée nationale pour ouvrir le débat du mariage pour tous, sans note, est simplement remarquable.
Même si on n’est pas d’accord avec le fond, il est possible de le reconnaître.
Christiane Taubira écrit aussi un blog dont j’ai extrait le mot du jour qui me parait à la fois beau et profond.
Voici ce mot remis dans un contexte plus large :
« La question de l’égalité est majeure. La parité est plus facile à atteindre,
elle se traduit par un plus une.
L’égalité, c’est une égale un.
Elle ramène chacun d’entre nous à la fois à sa singularité et à son intégrité.
Le défi de l’égalité c’est l’altérité, qui conduit à accepter l’autre différent comme étant à la fois soi et un autre. »
Le blog de Christiane Taubira : http://chtaubira.tumblr.com/page/7

Mercredi 06 novembre 2013

Mercredi 06 novembre 2013
“Une chasse d’eau de WC doit contenir 5 litres”
La commission européenne
C’est quoi ce mot du jour à la con, Alain ?
Ben, c’est le “Times” qui l’a révélé puis d’autres journaux qui ont emboîté le pas.
On apprend donc que la commission européenne va proposer de normaliser les contenances des chasses d’eau des WC européens à 5 litres et puis les urinoirs à 1 litre etc.
Pour ce faire, il a fallu réaliser un rapport de 122 pages, 3 ans de réflexion pour un coût estimé à 89 300 euros.
Donc ce mot du jour contribue à vous faire poser des questions sur l’intérêt des sujets qu’aborde la commission européenne dans la situation actuelle de l’Union.
Un des articles consacrés à cette belle question :

Mardi 05 novembre 2013

«Le président “normal” est uruguayen.»
Daniel Cohn Bendit

Ce propos a été tenu par Daniel Cohn Bendit lors de son émission sur Europe 1 du 04/11/2013.

Il parle de José Mujica Cordano, surnommé « Pepe Mujica » qui est né à Montevideo le 20 mai 1935 et a été élu président le 29 novembre 2009.

Ex-guérillero des Tupamaros dans les années 1960-1970, il a été détenu en tant qu’otage par la dictature (1973-1985).

Dès son arrivée au pouvoir il a décidé de reverser 87 % des 250 000 pesos mensuels (9 400 euros) de son salaire de chef d’État à des organismes d’aide au logement social.

Son secrétaire, Julio Martinez, affirme :

«Pour Mujica, la carrière politique ne doit pas être un moyen de se servir des ressources de l’État, mais de rendre service au citoyen»,

Depuis qu’il est président, il a dépénalisé l’avortement, légaliser la vente de cannabis, autoriser le mariage homo sexuel.


Dans Courrier international : la presse d’Amérique du sud reste ébahie par le style de Pepe Mujica. Le président refuse d’habiter le palais présidentiel. Il préfère vivre dans une ferme, avec son épouse qui est sénatrice.

La maison est sommaire : une seule chambre et un toit en zinc.

Est-ce de la démagogie ? Apparemment non. Le seul “luxe” du président est une Coccinelle bleue, achetée en 1987. Pepe Mujica refuse la société de consommation. Il cite les philosophes de l’antiquité : “le pauvre, c’est celui qui a besoin de beaucoup”.

Le cinéaste et musicien d’origine serbe, détenteur de deux palmes d’or cannoises Emir Kusturica a décidé de consacrer un documentaire à cet homme étonnant.

Courrier international lui a consacré un numéro en août qu’il a intitulé déjà : « Le vrai président normal »

Il a tenu un discours très remarqué à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le 24 septembre 2013, en disant notamment :

« Je suis du Sud, je viens du Sud” […] “Si l’humanité entière aspirait à vivre comme un Américain moyen, nous aurions besoin de trois planètes” [c’est ] “une civilisation contre la simplicité, contre la sobriété, contre tous les cycles naturels, et, ce qui est pire, une civilisation contre la liberté de disposer du temps de vivre les relations humaines, l’amour, l’amitié, l’aventure, la solidarité, la famille. »

Lien vers l’émission de Cohn Bendit : <Le président normal est uruguayen>

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Lundi 04 novembre 2013

Lundi 04 novembre 2013
“Die Schuld”
Langue allemande, La dette en langue allemande
Nous savons combien “la dette” occupe de place dans le langage d’aujourd’hui et aussi justifie des pans entiers de la politique économique menée dans l’Union européenne.
Nous connaissons aussi la place que joue l’Allemagne dans cette politique.
La sortie d’un livre particulièrement documentée sur la dette et dont les médias français se font l’écho, m’ont rappelé ce qu’un commentateur avait souligné il y a quelques mois, le mot qui signifie dette en allemand “Schuld” est le même mot qui signifie “Faute”. En allemand dire “tu es coupable” se traduit “du bist schuldig”
Evidemment si on considère que celui qui a des dettes est coupable ou a commis une faute, on comprend beaucoup de chose dans la manière de réagir des allemands.
Or un anthropologue américain, David Graeber a écrit un pavé de 624 pages : Dette : 5000 ans d’histoire , Les liens qui libèrent, 2013, où il explique que la dette est un mécanisme consubstantiel au capitalisme.
Voici ce qui est écrit sur la quatrième page de couverture :
Voici un livre capital, best-seller aux États-Unis – près de 100 000 exemplaires vendus – écrit par l’un des intellectuels les plus influents selon le New York Times et initiateur d’Occupy Wall Street à New York.
Un livre qui, remettant en perspective l’histoire de la dette depuis 5 000 ans, renverse magistralement les théories admises. Il démontre que le système de crédit, apparu dès les premières sociétés agraires, précède de loin l’invention des pièces de monnaie. Quant au troc, il n’a été qu’un pis-aller et ne s’est réellement développé que dans des situations particulières ou de crise.
La dette a donc toujours structuré nos économies, nos rapports sociaux et jusqu’à nos représentations du monde. David Graeber montre que le vocabulaire des écrits juridiques et religieux de l’Antiquité (des mots comme « culpabilité », « pardon » ou « rédemption ») est issu en grande partie des affrontements antiques sur la dette. Or il fonde jusqu’à nos conceptions les plus fondamentales du bien et du mal, jusqu’à l’idée que nous nous faisons de la liberté. Sans en avoir conscience, nous livrons toujours ces combats… Selon l’auteur, l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir.
Si autrefois les débiteurs insolvables ont nourri l’esclavage, aujourd’hui les emprunteurs pauvres – qu’il s’agisse de particuliers des pays riches ou d’Etats du tiers-monde – sont enchaînés aux systèmes de crédit. « L’histoire montre, explique Graeber, que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dettes – cela crée aussitôt l’illusion que c’est la victime qui commet un méfait. » Trop d’économistes actuels perpétuent cette vieille illusion d’optique, selon laquelle l’opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers. Ils oublient aussi une leçon déjà connue de la civilisation mésopotamienne : si l’on veut éviter l’explosion sociale, il faut savoir « effacer les tablettes »… Un essai essentiel et foisonnant qui nous permet de mieux comprendre l’histoire du monde, la crise du crédit en cours et l’avenir de notre économie.
où il parle aussi de la “Schuld”.