Mardi 14 mai 2013

Mardi 14 mai 2013
« Sommes-nous capables de regarder en face (la vie de) ceux qui nous permettent de consommer comme nous le faisons ? »
Michel Wieviorka & Anthony Mahé
Après le drame de l’usine textile du Bengladesh, (l’immeuble de neuf étages qui s’est effondré près de Dacca le 24 avril, a fait 1 127 morts, selon le bilan rapporté par le Parisien du 13/05), deux chercheurs en science humaine posent cette question qui devrait nous interpeller : « Sommes-nous capables de regarder en face (la vie de) ceux qui nous permettent de consommer comme nous le faisons ? »
Cette question est le titre d’un article sur le site Atlantico, où ils écrivent également :
« Les “connaissances économiques” des consommateurs français leur permettent-elles de comprendre que le prix auquel nous payons nos produits découle forcément de main d’œuvre sous-payée ? »
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Lundi 13 mai 2013

Lundi 13 mai 2013
« Et je te donne ce poème
Oui je t’aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t’ai gardée dans mon cœur »
Charles Trenet
(né le 18 mai 1913 à Narbonne – mort le 19 février 2001 à Créteil)
Dans ce moment où la France ne va pas bien.
Où les français sont les terriens les plus pessimistes de la planète.
Où pourtant beaucoup d’étrangers nous rappellent le bonheur de vivre dans notre pays.
Les paroles du poète qui, samedi prochain, sera né il y a cent ans :
Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j’étais écolier
Sur le chemin de l’école
Je chantais à pleine voix
Des romances sans paroles
Vieilles chansons d’autrefois [Refrain : ]
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t’ai gardée dans mon cœur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t’aime
Et je te donne ce poème
Oui je t’aime
Dans la joie ou la douleur
[Refrain]
J’ai connu des paysages
Et des soleils merveilleux
Au cours de lointains voyages
Tout là-bas sous d’autres cieux
Mais combien je leur préfère
Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison.
[Refrain]
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t’aime
Et je te donne ce poème
Oui je t’aime
Dans la joie ou la douleur
[Refrain]

Mardi 07 mai 2013

« Ce sont toujours les hommes en troupeau qui gagnent les batailles, et les hommes libres qui gagnent la guerre »
John Steinbeck « Lune Noire »

Nous fêtons la défaite de l’Allemagne nazi le 8 mai.

Cette date est la conséquence de la volonté de l’URSS de faire signer la capitulation allemande à Berlin.

Mais la véritable capitulation des autorités nazi a eu lieu le 7 mai 1945 à 2h41 du matin à Reims, l’acte de reddition de l’armée allemande étant signé par le général Jodl.

Pour l’anniversaire de la défaite de la barbarie nazi je cite la conclusion du livre de John Steinbeck : « Lune Noire » :

« Un sifflement strident hurla du côté de la mine. Une rafale de vent pulvérisa de la neige sur les fenêtres. Orden joua avec sa médaille et déclara d’une voix sourde :
– Vous voyez, colonel, on ne peut rien y changer. Vous serez écrasés et expulsés. Les gens n’aiment pas être conquis, colonel, et donc ils ne le seront pas.
Les hommes libres ne déclenchent pas la guerre, mais lorsqu’elle est déclenchée, ils peuvent se battre jusqu’à la victoire.
Les hommes en troupeau, soumis à un Führer, en sont incapables, et donc ce sont toujours les hommes en troupeau qui gagnent les batailles et les hommes libres qui gagnent la guerre. Vous découvrirez qu’il en est ainsi, colonel.
Lanser se redressa avec raideur. »

Lune noire (The Moon Is Down) est un roman de John Steinbeck écrit en 1942, il décrit une petite ville occupée par une armée étrangère.

Les habitants se mobilisent peu à peu pour faire comprendre aux occupants qu’ils ne sont pas les bienvenus. Ceux-ci ressentent le rejet de la part des autochtones et commencent à craindre pour leur vie. Les actes de sabotage se multiplient et finalement certains occupants viennent individuellement supplier les habitants de les épargner.

La force de cette œuvre est de montrer que même dans une situation d’occupation, l’individu peut rester libre s’il est en accord avec sa conscience.

Les occupants quant à eux sont aliénés au régime auquel ils obéissent.

À la fin de l’histoire, les occupants, cernés par les explosions provoquées par la résistance qui s’est organisée dans la ville, prennent le maire en otage.

Le titre est inspiré d’un dialogue de Macbeth.

Au début du deuxième acte Banquo et Fleance rencontrent Macbeth qui est sur le point d’assassiner Duncan.

Banquo demande à son fils :

« How goes the night, boy?” (Où en sommes-nous de la nuit, mon garçon ?), celui-ci répond: “The moon is down; I have not heard the clock.” (La lune est couchée ; je n’ai point entendu sonner l’heure.). »

La citation suggère que les ténèbres ne vont pas tarder à s’abattre sur le royaume.

Par analogie, Steinbeck voulait montrer que l’Allemagne nazie faisait descendre sur l’Europe des ténèbres similaires.

L’ouvrage est traduit et publié clandestinement dans la plupart des pays européens occupés. (France, Editions de Minuit).

Il est traduit en Allemand par Humanitas Verlag à Zurich et le groupe du Schauspielhaus (composé en partie d’Allemands, communistes et antifascistes ayant fui l’Allemagne dans les années 1930, comme Wolfgang Langhoff) de cette ville le joue à presque deux cents reprises.

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Lundi 06 mai 2013

Lundi 06 mai 2013
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
Marc-Aurèle
Ce fut à la fin d’une journée harassante de formation, le vendredi 05/10/2012, où Betty était formatrice que je fis appel à ma mémoire pour essayer d’éclairer le présent par un mot du passé.
Betty m’a alors lancé le défi d’écrire un mot du jour régulièrement.
Ainsi le premier mot du jour fut envoyé le Mardi 09/10/2012.
Depuis chaque fois que je passe un moment de la journée dans mon bureau, j’envoie un mot du jour à un petit cercle d’initiés.
Voici le centième.
Il ne saurait être banal. J’ai donc décidé de faire appel à un mot qui constitue une source d’inspiration permanente et que longtemps je fis figurer en bas de mes messages professionnels

Vendredi 03 mai 2013

Vendredi 03 mai 2013
« l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir. »
Viviane Forrester « L’horreur économique. »
Viviane Forrester vient de mourir. Elle n’était pas économiste mais romancière. Mais probablement, mieux qu’un économiste, elle a su dans son livre “L’horreur économique” décortiquer les forces en présence et l’évolution du monde économique d’aujourd’hui.
Voici le mot du jour dans son contexte :
« Nous vivons au sein d’un leurre magistral, d’un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n’ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme.
L’imposture générale continue d’imposer les systèmes d’une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions.
L’extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination… ? » (L’horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard)
et voici un site (dont le design est un peu “incertain” mais…) qui publie des extraits de “l’Horreur Economique” : http://ultraliberalisme.online.fr/HorreurEconomique.htm

Jeudi 02 mai 2013

Jeudi 02 mai 2013
“Je hais les murs qui sont en nous !”
Raymond Devos (1922-2006)
Raymond Devos était un humoriste qui jouait avec les mots ;
Raymond Devos était un poète qui magnifiait les mots ;
Raymond Devos était un humaniste qui se servait des mots :
« Je hais les haies
Je hais les haies
qui sont des murs.
Je hais les haies et les mûriers
qui font la haie
le long des murs.
Je hais les haies
qui sont de houx.
Je hais les haies
qu’elles soient de mûres
qu’elles soient de houx !
Je hais les murs
qu’ils soient en dur
qu’ils soient en mou !
Je hais les haies
qui nous emmurent.
Je hais les murs
qui sont en nous ! »